Inscription sur les listes électorales : des campagnes pour attirer l'attention
Ces dernières semaines, les collectivités n'ont pas ménagé leurs efforts pour inciter les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. Exemples de campagnes qui ont choisi le détournement d'images de la culture populaire voire de l'actualité, ou d'habitudes de consultation, pour attirer l'attention sur la démarche.
Fontenay-sous-Bois : un rappeur, un tiktokeur et un QR code pour toucher les jeunes
Pour attirer l’attention des jeunes sur le sujet, Fontenay-sous-Bois (53 600 habitants, Val-de-Marne) s’appuie sur deux personnalités populaires auprès des jeunes : le rappeur canadien Drake et le tiktokeur Khaby Lame. Dans des visuels illustrés et colorés, ils sont mis en scène dans une de leurs postures courantes, présentant la carte électorale comme ils pourraient le faire pour promouvoir un produit. Détournant les messages liés à la crise sanitaire, le slogan « Le meilleur geste barrière contre l'abstention : inscription sur les listes électorales » accompagne les illustrations.
Un QR code qui renvoie vers la page d’inscription sur les listes électorales de la mairie et la mention « Flashez, c’est vite fait ! » incitent à passer directement à l’action. 60 affiches, 30 pour chacun des deux visuels, ont été apposées sur les tableaux d’affichage municipaux de la ville. « La consultation du site des inscriptions a bondi de 21 % », a précisé le cabinet du maire au Parisien.
Saran : détournement de références cinématographiques cultes
À Saran (16 500 habitants, Loiret) aussi, le choix s’est porté sur l’illustration colorée et l’utilisation de références populaires pour s’adresser cette fois-ci à tous les citoyens. La ville a lancé une campagne d’affichage qui détourne des scènes de films bien connus souvent par plusieurs générations. À l’instar de Fontenay, les visuels montrent des personnages célèbres brandissant la carte électorale et déclamant une de leurs formules célèbres pour confirmer leur inscription sur les listes : Harry Potter, Dark Vador, la troupe de la 7e compagnie, ou Pierre du film Le Père Nöel est une ordure, qui confirme au téléphone : « Oui, je suis inscrit. C’est celaaaaa, ouiii… »
Aytré : un électoratest
La ville d’Aytré (8 700 habitants, Charente-Maritime) a, elle, choisi de détourner un objet qui a accompagné le début d’année de beaucoup de Français : l'autotest Covid-19. Il se mue en électoratest pour inciter les citoyens à vérifier s’ils sont inscrits sur les listes électorales. Le visuel rappelle qu’en la matière, « plus de 47 millions de citoyens [sont] déjà positifs, et vous ? ».
Un détournement d’un phénomène d’actualité audacieux. « Cette campagne assurément affiche plusieurs niveaux de lecture et il serait parfaitement dommage de ne s’arrêter qu’au premier. Bien évidemment, nous avons l’objectif de délivrer un message, celui de vérifier son inscription pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau quand l’heure sera venue de déposer son bulletin dans l'urne. Néanmoins, le pôle communication, culture et événementiel ambitionnait, pour cette fois, d’attirer les regards autrement », explique Stéphane Doucinot, responsable de ce pôle. « Il fait ainsi preuve d’audace en comptant sur le sens d’analyse des destinataires. »
« Ici, c’est la crise sanitaire qui sert de socle pour attirer le regard, susciter une réaction et faciliter la mémorisation du message. Associer un visuel et un message qui n’ont, au premier abord, rien à voir permettait de créer un ensemble percutant ; une sorte de shockvertising. »
« Après tout, complète le responsable com, et bien que sur la scène médiatique la gestion de la crise puisse faire débat, la question de se tester et de s’isoler pour protéger ses proches est bien le volet qui prête le moins à la polémique. Il s’agit là d’un acte solidaire et citoyen. Enfin, l’ultime niveau de lecture pourrait être celui de se projeter vers un demain. Celui d’une sortie de crise et celui d’un nouveau contexte politique. »
Villeurbanne : l'Astro vote
Villeurbanne (148 665 habitants - Rhône) a pour sa part astucieusement détourné les prédictions astrologiques pour amener les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. En affichage sur les panneaux et dans les transports en commun, ou sur les réseaux sociaux, la ville propose un horoscope « à la mode Villeurbanne », émojis à l'appui.
Ainsi sur Facebook, elle dévoile à ses habitants leur horoscope du jour en fonction de leur signe. Et quel qu'il soit, « tous les astres mènent aux urnes » comme l'ont souligné des communicants publics ayant repéré cette campagne originale.
Agen : des réseaux sociaux aux devoirs civiques
La ville d'Agen (33 800 Lot-et-Garonne) a choisi de s'adresser aux utilisateurs assidus des réseaux sociaux pour les inciter à prendre sur leur temps et s'inscrire sur les listes électorales. « Tu passes deux heures sur TikTok, tu peux prendre deux minutes pour aller voter… », « Au lieu de laisser des commentaires sur Facebook, votez ! », peut-on lire sur les affiches de la campagne qui rappellent que « Pour aller voter, il faut d'abord s'inscrire ». Le troisième slogan de la campagne, « Les troubles de l’élection, ça se soigne », n'est pas sans rappeler celui de la campagne menée en 2013 par la ville de Dijon pour encourager l'inscription sur les listes électorales pour les élections municipales et européennes de 2014.
