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Les dircabs, des communicants exigeants

Publié le : 5 janvier 2018 à 12:02
Dernière mise à jour : 3 avril 2018 à 13:55

Les dircabs consacrent près de la moitié de leur temps à la communication. Ils nous disent que la stratégie de communication doit être pilotée au sein du cabinet. Voilà des données sans ambiguïté révélées par l’étude Cap’Com « la communication publique vue par les collaborateurs de cabinet ». Quelles frontières les dircabs dessinent-ils entre compolitique et compublique ? Quelles relations imaginent-ils avec les dircoms ?

Près de 200 directeurs, chefs ou collaborateurs de cabinet de grandes collectivités locales ont accepté de répondre à un long questionnaire sur la communication de leur collectivité. C’est, en soit, un événement. Quatre partenaires se sont mobilisés pour conduire cette étude inédite : Cap’Com, l’association professionnelle des communicants publics et territoriaux, ComPol, le média expert de la communication politique, Dextera, l’association des collaborateurs de cabinet de la droite et du centre et Dircab, l’association des directeurs de cabinet des collectivités locales à direction socialiste et républicaine. Et Occurrence, le cabinet d’études et de conseils spécialisé dans l’évaluation de la communication, qui a apporté son expertise.

L’étude, dont les résultats complets sont désormais accessibles, dresse un tableau de la communication territoriale vue par les collaborateurs de cabinet. Elle oscille entre communication politique des élus et communication publique de la collectivité. L’analyse des résultats présentée ici peut être mise en correspondance avec l’enquête « La communication vue par les DG » menée en 2016 par Cap’Com avec l’Association des administrateurs territoriaux de France et l’Association des directeurs généraux des communautés de France. Quatre enseignements majeurs ont été tirés des résultats de cette enquête auprès des dircabs.

L'importance de la communication est reconnue par les collaborateurs de cabinet des collectivités territoriales

87 % d’entre eux reconnaissent que la communication est une mission transversale essentielle au fonctionnement de la collectivité locale. Encore mieux, 94 % des collaborateurs de cabinet estiment que le rôle de la communication publique au sein des collectivités territoriales devrait être amené à se renforcer dans les prochaines années ! Un renforcement qui doit, selon les dircabs, avoir lieu dans plusieurs domaines prioritaires : le marketing territorial, le management des réseaux sociaux, l’innovation territoriale. Des priorités que partagent les DGS interrogés par Cap’Com en 2016. En tête, le marketing : « l’attractivité est un enjeu majeur et elle se réussit uniquement si tout le monde y participe », confirme Laurent Ronis-Le Moal, dircab de la région Normandie. Mais une différence notable est à souligner : la communication interne est à renforcer pour 45 % des DGS mais seulement pour 27% des dircabs.

La communication a un rôle spécifique et central au sein du cabinet

La communication occupe grandement les collaborateurs de cabinet. Ils y consacrent près de la moitié de leur temps de travail. Leurs compétences en matières de communication sont larges même si elles traduisent leurs missions essentielles : la communication des élus évidemment, la communication de crise par laquelle ils se confrontent à tous les aspects de la communication, et les relations publiques qui sont au centre de leur prérogatives. Les collaborateurs de cabinet s’estiment relativement bien armés pour traiter les problématiques de communication. 74 % d’entre eux se jugent personnellement bien formés à la communication alors que ce chiffre culmine autour de 56 % pour les DGS.

L’organisation de la communication est conçue pour rester en étroite relation avec le cabinet

Pas d’ambiguïté : la communication doit être conduite au sein d’un service spécifique, les cabinets en conviennent. Et 93 % des collectivités interrogées disposent d’un service communication bien identifié. Mais dans un tiers des cas, ce service est dirigé par un collaborateur de cabinet, qui peut avoir la fonction de dircab ou de dircom au sein du cabinet. Et lorsque le dircom n’est pas membre du cabinet, alors très majoritairement le service dépend du cabinet, soit avec un rattachement exclusif, soit avec un double rattachement avec la direction générale. Rien d’étonnant donc si le dircab construit une relation privilégiée avec le dircom. Après son élu, le dircom est le principal interlocuteur du dircab, loin devant le DGS.

La dimension politique de la communication est assumée et revendiquée

Pour les dircabs, toute la communication pourrait être politique. Communication des élus, relations presse, relations publiques, communication de crise relèvent selon eux de la communication politique. Mais dans ce panier, ils placent aussi la communication sur le projet et le bilan, la concertation, l’organisation des réunions et des manifestations et même la communication financière. Des missions qui relèvent de la communication politique pour 50 % à 70 % des cabinets. Échappent en partie à cette vision politique les publications de la collectivité, la charte graphique et la communication interne. Et paradoxalement aussi la communication numérique de la collectivité, site et réseaux sociaux, qui ne relèvent de la communication politique que pour 30 % des cabinets.

Cette dimension politique de la communication territoriale est clairement assumée et revendiquée. « La seule et unique direction qu’on a, c’est celle que le maire nous donne, donc j’attends d’un dircom qu’il ait un sens politique », annonce Grégory Mèche, dircab de Morangis. Comme lui, 90 % des dircabs défendent la dimension politique de la communication de leur collectivité. Et 73 % reconnaissent que la dimension politique de la communication de leur collectivité est bien prise en compte par le service communication.

La communication vue par les collaborateurs de cabinet des collectivités territoriales Enquête réalisée en octobre 2017 par Cap’Com, l’association professionnelle des communicants publics et territoriaux, ComPol, le média expert de la communication politique, en partenariat avec Dextera, l’association des collaborateurs de cabinet de la droite et du centre et Dircab, l’association des directeurs de cabinet des collectivités locales à direction socialiste et républicaine, et avec l’expertise d’Occurrence, cabinet d’études et de conseils spécialisé dans l’évaluation de la communication. Questionnaire conduit en ligne auprès des collaborateurs de cabinet, dircabs et sur la base de 191 réponses obtenues auprès des dircabs ou collaborateurs de cabinet des grandes collectivités locales. Cette étude a été présentée au Forum Cap’Com de la communication publique, au Havre le 7 décembre 2017 lors de l'atelier « Les amours contrariées de la com publique et de la com politique », une table ronde autour de Grégory Mèche, directeur de cabinet de la ville de Morangis, représentant de l'association DirCab, Laurent Ronis le Moal, directeur de cabinet de la région Normandie, Pierre Chavonnet, directeur du pôle marques & transformation d'Occurrence et maire de Gerberoy (Oise), et animée par Jérôme Vallette, directeur de la rédaction de ComPol.

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