Aller au contenu principal

Quand les universitaires se penchent sur l’histoire de la com publique

Publié le : 18 novembre 2017 à 13:15
Dernière mise à jour : 19 janvier 2018 à 15:29
Par B. Deljarrie

En prévision du 30e anniversaire du réseau Cap’Com, dont la création en 1988 marque la naissance du métier, plusieurs centres de recherche se sont réunis pour conduire un séminaire de recherche historique sur la communication territoriale.

Dans les mêmes thématiques :

L’histoire de la communication publique territoriale demeure à ce jour un sujet relativement méconnu. Or l’approche historique permet d’apporter un éclairage original sur les mutations territoriales post-décentralisation et sur la constitution d’un pouvoir local après les lois de 1982. En prévision du 30e anniversaire du réseau Cap’Com, dont la création en 1988 marque la naissance du métier, plusieurs centres de recherche se sont réunis pour conduire un séminaire de recherche historique sur la communication territoriale. La Chaire Territoires et Mutations de l’Action Publique de Sciences-Po Rennes, le Centre de Recherches en Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université Rennes 2, le Centre de Recherches sur l'Action Politique en Europe de l’Université de Rennes et Cap’Com vont ainsi travailler ensemble lors de 6 séminaires programmés d’octobre 2017 à mai 2018. La séance inaugurale de cette recherche, le 13 octobre prochain, permettra de définir les grandes lignes historiques, juridiques et communicationnelles, de 30 ans de communication territoriale avec une approche qui croise l’histoire des médias et de l’action publique.

L’existence d’un métier qui, depuis la fin des années 1980, s’est structuré

La présentation générale du séminaire revient sur la naissance de cette idée en 2014, alors que se déroulait au Forum annuel Cap’Com de la communication publique un débat sur le thème de l’histoire culturelle des territoires. L’objectif de ce débat, animé par Frédéric Theulé et qui reposait notamment sur la conférence de Didier Francfort, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Nancy 2, était de replacer le paramètre historique au cœur des politiques de communication publique développées par les territoires. Le parti-pris consistait à démontrer aux communicants publics présents (directeurs de la communication, webmestres, rédacteurs en chef…) que tous les territoires ne se valent pas. Chaque commune, chaque métropole, chaque département, chaque région peut se prévaloir d’atouts culturels et historiques spécifiques que les professionnels de la communication ont la possibilité de mettre en avant afin de dépasser le cadre habituel des discours convenus.

Le Forum Cap’Com a permis de mieux cerner le cadre professionnel des publics, et a attiré l’attention sur l’existence d’un « métier » qui, depuis la fin des années 1980, s’est structuré en un groupe professionnel de quelque 25 000 acteurs. Quasiment inexistante il y a quarante ans, la fonction de « communicant public » s’est progressivement organisée dans un contexte marqué par le développement de la décentralisation, l’essor de la fonction publique territoriale, l’évolution des médias d’information, mais aussi la montée en puissance du marketing et de la publicité. La constitution d’un groupe de professionnels communément appelés « Communicants publics territoriaux » doit également beaucoup à l’impulsion d’acteurs institutionnels ainsi qu’à la mise en place progressive, à partir du début des années 1990, de nombreuses formations – qu’elles soient initiales (universitaires) ou continues (en lien avec le CNFPT). Aujourd’hui, la communication publique territoriale revendique une spécificité qui revêt la forme d’un ensemble de valeurs, au premier rang desquelles l’on retrouve la citoyenneté et l’intérêt général. Le réseau Cap’Com, qui créa en 1988 le tout premier Forum de la communication publique en est l’un des principaux dépositaires.

Des restitutions qui alimenteront les communicants et les universitaires

Ces travaux universitaires donneront lieu à des restitutions qui alimenteront aussi bien le réseau des communicants publics que les milieux universitaires. Un rendu est prévu lors du 30e Forum de la communication publique en décembre 2018.

Comptons sur l’engagement des responsables scientifiques qui conduisent cette recherche : Thibault Tellier (professeur d’histoire contemporaine, IEP de Rennes, laboratoire Crape-Arenes et, membres du Comité de pilotage de Cap’Com), Didier Chauvin (maître de conférences, responsable du Master Communication, animation et innovation des territoires du Laboratoire PREFics/CERSIC de l’Université Rennes 2), Amina Lasfar, (maître de conférences en sciences politiques Université catholique d’Angers et laboratoire Crape-Arenes de Rennes), et Frédéric Theulé, (ex-directeur de la communication, chargé d’études et chargé de cours à l’Université d’Evry, docteur en histoire contemporaine au laboratoire IDHES d’Evry).