L'expérience d'une ancienne DGS pour améliorer le dialogue en interne

Vous êtes médiatrice et comédienne : est-ce une deuxième vie ou le prolongement de votre première profession ?

J’entame ma quatrième vie professionnelle ! J’ai commencé comme commissaire aux comptes – expert-comptable. Je suis arrivée dans le monde des collectivités grâce à un client. La diversité des métiers m’a fascinée, je suis restée. Je suis devenue DGA puis DGS avant de lancer mon cabinet sur la gestion positive des conflits. À la sortie d’une conférence sur la gestion des conflits dans les entreprises à Montparnasse, il y a cinq ans, une metteuse en scène me dit : « Là, il y a tout pour faire un spectacle ! » On a repensé entièrement mes trois jours de formation dans un nouveau format décomplexé d’une heure trente : nous venions de créer le premier spectacle à vocation pédagogique. Dans ce spectacle, je mets en scène une DGS dans son environnement professionnel et familial. Mon objectif ? Partager mes prises de conscience pour transformer ce moment de détente en expérience formatrice. Les retours sont positifs : certains spectateurs vont jusqu’à dire que ce spectacle devrait être remboursé par la Sécurité sociale !

Vous avez quitté la fonction publique : quel a été le déclic ?

On dit parfois que la fonction publique est sclérosée, que c’est un enfermement : pour ma part, je me sentais libre bien que fonctionnaire. J’ai passé dix-sept années passionnantes ! J’ai passé les concours pour accompagner les politiques publiques dans la durée. Ayant depuis toujours un goût prononcé pour la diversité et l’innovation, après des élections j’ai aussi réalisé que j’étais allée au bout du processus d’accompagnement que je pouvais porter. Et surtout, que je ne voulais pas attendre la retraite pour partir vers de nouvelles aventures ! J’ai foncé avec enthousiasme vers de nouveaux projets professionnels. Aujourd’hui, j’aime particulièrement jouer pour le public natif du spectacle. On revient toujours, d’une manière parfois inattendue, au service public, vous voyez !

Pourquoi la Communication NonViolente© ? Comment avez-vous finalement opté pour cette méthode ?

J’ai été DGS pendant dix-sept ans. J’ai donc eu tout le loisir de mener une réflexion sur comment stimuler la motivation, jouer la complémentarité des talents, assurer l’écoute des besoins des différentes parties prenantes et favoriser la coopération. Je suis très curieuse de nature : je me suis formée aux techniques les plus kamikazes, j’ai même testé la manipulation – j’en illustre les effets kiss cool en scène. Tout seul en mettant la pression, on va forcément plus vite, mais finalement pas très loin, et pas très longtemps.
Parallèlement à ces expérimentations, comme tout le monde, j’ai fait face à des situations de conflit. J’ai découvert le livre de Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai ! J’ai réalisé que développer un art de vivre avec soi et les autres dans la coopération – et non le pouvoir sur – était la clé d’une joie partagée. Et j’ai appris à écouter sans m’oublier et à m’affirmer sans agresser.

Peut-on mettre en parallèle votre rôle en tant que médiatrice et le rôle des communicants internes ?

Construire le dialogue, créer du lien ou le restaurer quand il est mis à mal, sont les missions principales des communicants internes. Ils ont un rôle primordial dans une organisation, celui de détricoter les préjugés et de regarder par-delà la critique de l’un envers l’autre. Ils doivent faire face à 50 métiers dans une seule et même entité, la collectivité : c’est synonyme de rencontres enrichissantes pour chaque agent et aussi parfois de friction. En décloisonnant les univers, ils créent une forme de médiation : en communiquant, on se comprend mieux.
Communicant interne, c’est un métier précieux au service du bien-vivre ensemble dans la collectivité !

Pour en savoir plus sur les spectacles d'Isabelle Goudé-Lavarde : www.isabellegoudelavarde.com