Communiquer sur la vaccination : valoriser l’immunité individuelle ou collective ?
Les collectivités s’interrogent sur la meilleure manière de relayer l’information sur la campagne de vaccination.
Mais les comportements face à la vaccination sont complexes. L’enquête CoVaPred, menée avec le soutien de Santé publique France et portant sur un échantillon représentatif de 2 000 Français âgés de 18 à 64 ans, met en évidence certains facteurs prédictifs de l’intention vaccinale des Français qui peuvent orienter la communication publique.
Dans le cas de la covid-19, la perception bénéfice/risque de la vaccination est entachée par le développement rapide du vaccin qui induit des risques potentiels et par la faible gravité de la maladie pour la plus grande partie de la population adulte sans risque de morbidité qui minimise le danger.
Une communication portant sur la gravité ou le regret en cas d’infection ou de transmission peut donc être contre-productive auprès d’une large part de la population, particulièrement auprès des jeunes. D’autant plus que la priorisation de la vaccination en faveur des personnes âgées a contribué à délégitimer le vaccin chez les non-vulnérables par la perception d’une balance bénéfice/risque défavorable.
Il apparaît, d’après l’enquête CoVaPred, que la communication publique devrait davantage mettre en avant le bénéfice collectif ou la protection des plus fragiles dans une approche altruiste de la vaccination. Les personnes qui se sentent moins à risque sont prêtes à se faire vacciner pour contribuer à aider les autres, pour protéger leurs proches, ou encore pour mettre fin aux contraintes qui pèsent sur la population et sur l’activité économique depuis bientôt un an.
Image par DoroT Schenk de Pixabay.