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Confier son film promo aux jeunes : la bonne idée de la ville de Tarnos

Publié le : 22 janvier 2019 à 17:33
Dernière mise à jour : 15 juillet 2020 à 18:58
Par Anne Revol

À Tarnos, la ville a confié la réalisation de son clip de promotion aux jeunes. Mené en quasi-autonomie et porté par une communication permettant son appropriation par les habitants, ce projet participatif a abouti à un film dont la liberté de ton et l’aspect très humain ont séduit le jury du Prix des jeunes Cap’Com/Anacej.

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À l’instar d’autres collectivités, la ville landaise de Tarnos (12 600 habitants) dispose d’un site web jeunesse sur lequel contribuent 13 jeunes de 15 à 20 ans, les City@jeunes. Accompagnés par Lise Toussaint, la directrice de la communication, et Mathieu Cailleba, un animateur du service jeunesse, ils définissent eux-mêmes la ligne éditoriale, écrivent des articles ou réalisent des vidéos tantôt citoyennes, tantôt humoristiques. Impliqués dans l’animation de cet espace jeunesse depuis trois ans, les City@jeunes ont exprimé l’an dernier leur souhait de réaliser quelque chose de plus ambitieux, valorisant Tarnos et se mettant eux-mêmes en scène. Une envie qui a fait écho au souhait de la ville de se doter d’un clip de promotion. Elle leur en a donc confié la réalisation, voyant là une belle occasion de donner un grand coup de projecteur sur le travail d’animation du site, pas assez connu, de ces jeunes.

Laisser faire les jeunes

Dans ce clip, la ville située dans les Landes au bord de l’océan souhaite mettre en valeur son patrimoine environnemental mais surtout donner à voir sa vitalité et « son ambiance "humaine" et chaleureuse ». Pour cela, elle décide de faire confiance à la jeunesse pour « porter un regard volontairement subjectif et partiel sur leur ville » et « valoriser ce qui leur semblait, à eux, important ». Paroles, musique, scénarisation des images, tournage et montage, la ville laisse les ados de City@jeunes, expérimentés dans le cadre des productions vidéo régulières sur le web, réaliser leur clip en quasi-autonomie. Elle a simplement mis à leur disposition les moyens municipaux : matériel et accompagnement de la directrice du service communication et de l’animateur jeunesse deux heures par semaine pendant toute la durée du projet (sept mois). Pour répondre au souhait des jeunes d’obtenir un résultat de qualité, elle a également fait appel à deux professionnels : l’un pour la qualité du son et de la chanson, l’autre pour des images de drones.

Favoriser l'appropriation tout au long du projet par les habitants

En plus des moyens logistiques et humains propres à la réalisation, la ville a également soutenu la popularisation du projet tout au long de sa réalisation dans ses supports de communication et lors de ses événements. Une première bande-annonce (à voir en cliquant sur l'image ci-dessous) est postée sur le compte Facebook de la ville pour inciter les habitants à apprendre le refrain du clip et venir le chanter collectivement lors des événements de la ville.

À l’ouverture des fêtes, au repas des aînés, aux bals des jeunes, les City@jeunes viennent entonner le refrain, paroles réparties sur des feuilles A3 à l’appui. Tout au long du projet, des extraits de tournage ou des anecdotes sont diffusés sur les réseaux sociaux. Le site jeunesse, le journal municipal relaient également l’avancée du projet. Des actions qui fonctionnent sur le web (32 800 vues actives des vidéos consacrées à la réalisation du clip sur le seul compte Facebook de la ville) et en vrai (les ados reprennent en chœur ce refrain jusque dans la cour de leurs lycées bayonnais).

Un projet collectif impliquant différents acteurs locaux

Bien avant sa finalisation, les habitants se sont donc largement approprié le projet. Et notamment les acteurs culturels locaux avec lesquels les jeunes ont collaboré. Autonomes sur l’aspect réalisation vidéo, les City@jeunes ont travaillé avec l’école municipale de musique pour un autre volet du projet qu’ils maîtrisaient moins : la composition de la chanson et de la musique. Côté images, les jeunes souhaitant faire de la danse le fil conducteur du clip (la ville compte de 600 à 700 licenciés dans ses clubs de danse), ils ont donc fait appel aux associations. Résultat : un projet participatif qui a mobilisé plus de 150 Tarnosiens et Tarnosiennes, dont 112 jeunes (moins de 20 ans), hors services municipaux, parents ou accompagnants. Sans compter les habitants ayant participé indirectement au clip lors des prises de vue pendant les fêtes de la ville.

Valoriser la ville à travers le regard des jeunes : un gage d’authenticité

En laissant aux jeunes un maximum d’autonomie, Tarnos leur a permis de porter leur regard sur la ville, authentique et sincère, tout en répondant aux objectifs du territoire.

Cette liberté de ton a séduit le jury du Prix Anacej/Cap’Com qui a souligné « l’aspect très humain du clip, jouant sur les liens intergénérationnels (dont on voit une illustration après le générique de fin, NDLR), le vivre-ensemble et le côté humoristique ».
Une authenticité qui a payé : le clip mis en ligne le 28 septembre 2018 a comptabilisé plus de 12 000 vues (la ville compte 12 000 habitants), plus de 300 réactions et 300 partages en quatre jours sur le compte Facebook de la ville.

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