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Informons davantage et mieux, les Français nous le demandent

Publié le : 28 septembre 2015 à 16:44
Dernière mise à jour : 18 septembre 2018 à 09:37
Par Bernard Deljarrie

L’édition 2015 du Baromètre de la communication locale, élaborée en partenariat avec Cap’Com, révèle la demande d’information locale des Français. Des thématiques sont particulièrement attendues, des supports doivent être développés. Premières analyses des résultats de cette enquête d’opinion rendue publique ce jeudi 1er octobre.

Tirons ici les premiers enseignements des résultats de l’édition 2015 du Baromètre en les analysant autour de deux constats qui nous paraissent essentiels.

Depuis 2009, le Baromètre Epiceum - Harris Interactive de la communication locale mesure la relation que les Français entretiennent avec les différents supports de communication qui les informent sur la vie locale. Sondage auprès du grand public (*), le Baromètre, élaboré en partenariat avec Cap’Com et avec le soutien de la Poste, apporte tous les deux ans son lot d’informations utiles aux communicants publics. Ils peuvent y découvrir le crédit que les citoyens portent à la communication des différentes collectivités locales, les sujets que les Français souhaitent voir davantage abordés et l’usage qu’ils font des différents supports d’information.

1 - Informons davantage

Les Français souhaitent que la communication publique leur parle d’abord de la vie locale, du cadre de vie, des loisirs, des sorties, de la vie culturelle, de la vie associative et sportive, des initiatives locales. À la question sur les contenus qui les intéressent plus particulièrement à la lecture de leurs journaux territoriaux, les Français répondent « les informations sur la vie locale » (55 %), et « les informations pratiques sur les services et les équipements publics ».

Vie locale et services publics : la priorité

Une majorité d’entre eux estime recevoir suffisamment d’informations sur ces sujets : 69 % sur les loisirs, la culture, 62 % sur la vie associative, 57 % sur les services publics. Des chiffres qui pourraient laisser croire que la quantité et la qualité de l’information est adéquate. Pourtant même sur ces sujets les mieux couverts par la communication locale, l’information reste encore insuffisante pour près d’un tiers d’entre eux. L’information sur la vie du territoire et sur les services est la base de la communication publique mais il subsiste encore une attente non négligeable.

Un déficit d’information sur vie publique locale et l’action des élus

Sur bien d’autres sujets les Français s’estiment carrément insuffisamment informés. Le Baromètre confirme d’année en année ce déficit d’information sur des thématiques pourtant majeures pour la communication publique comme les informations sur le budget de la collectivité (48 % des Français s’estiment insuffisamment informés), le prix des services publics (39 %), les réformes territoriales (44 %), la vie politique locale et l’action des élus (43 %), le fonctionnement des collectivités (40 %).

Rien d’étonnant donc si globalement plus de 50 % des Français souhaitent que la communication publique les informe davantage.

La mise en perspective des ces données avec celles issues du Baromètre 2013 permet de constater une amélioration pour un certain nombre de thèmes. Et tout particulièrement sur la vie politique locale, les actions des élus et les débats (+5 points). La communication des collectivités donne davantage une image positive des élus (+5 points), permet de mieux comprendre les décisions politiques locales (+4 points) et incite plus à participer à la vie publique locale (+5 points). La période électorale, avec les élections municipales de 2014 et départementales de 2015, explique en grande partie ces résultats. La communication des élus a été plus forte et a répondu à une attente des habitants.

Toutefois la vie politique locale et le fonctionnement des instances élues restent une grande énigme pour une part importante des Français. La réserve qu'a la communication publique à rendre compte de l’action des élus et des débats au sein des instances démocratiques explique en partie ce constat, qu’illustrent sévèrement les réponses à une question du Baromètre sur la connaissance des élus régionaux.

Moins d’un Français sur deux peut dire si le président de sa région est de gauche ou de droite !

À la veille des élections régionales, seulement un quart des Français (26 %) est capable de donner spontanément le nom du président de son conseil régional ! Une notoriété faible même parmi certaines populations, comme par exemple les cadres et professions libérales qui ne sont que 42 % à donner son nom. Lorsque le même exercice est réalisé sur le positionnement politique gauche ou droite de ce même président, les non-répondants sont certes moins nombreux (33 %), mais les bonnes réponses restent encore minoritaires (45 %), et 22 % des Français donnent une réponses erronée.

Dans les deux cas, notons que parmi les Français qui déclarent lire le journal de leur région, les résultats apparaissent meilleurs, 31 % nomment leur président, 50 % connaissent son appartenance à la gauche ou à la droite. Des proportions qui restent toutefois faibles.

2 - Informons mieux

Pour s’informer sur leur territoire, les Français disposent de nombreux supports de communication différents. Le Baromètre en a testé 17, de la télé régionale à la PQR, des réseaux sociaux aux sites internet, des journaux territoriaux aux réunions et événements locaux. En moyenne indique le Baromètre, les français en utilisent 8,3, une quantité identique à celle observée en 2013. Ce résultat confirme ce que savent les communicants publics : c’est dans la diversité des supports et dans leur complémentarité que réside le succès de la communication.

Les supports numériques prennent une place au détriment des médias régionaux.

Pour autant, cette stabilité apparente ne doit en rien cacher les évolutions dans la structuration des supports utilisés. L’observation des tendances depuis la création du baromètre en 2009, montre un recul, certes lent, des supports papier (-10 points), et de manière plus forte des médias traditionnels (télévision régionale : -27 points, radios locales : -12 points). Ces supports « historiques » s’avèrent de plus en plus challengés par les nouvelles technologies telles que le site Internet des collectivités (+24 points), ou, plus récemment, par leurs pages officielles sur les réseaux sociaux (+12 points en 2 ans, ce support n’ayant pas été testé avant 2013).

L’information publique progresse

Le nombre de supports émis par les collectivités et consultés par les Français a progressé entre 2013 et 2015. Mais surtout, pour un média de même nature, les personnes interrogées déclarent consulter en priorité celui de la puissance publique locale : le journal territorial (79 %) devance nettement la PQR (49 %), les sites des collectivités (61 %) sont préférés à ceux d’autres émetteurs (49 %), les pages officielles des réseaux sociaux (37 %) seront plus consultées que les autres (25 %), etc. Ces perceptions témoignent d’une forte appétence pour la parole publique.

Dans ce contexte, le journal territorial reste le meilleur support. Le journal papier des collectivités reste le moyen d’information le plus employé par les personnes interrogées. De fait, près de 8 Français sur 10 (79 %) déclarent l’utiliser – dont 44 % régulièrement. À noter que l’affichage est aussi particulièrement utilisé, cité par 7 Français sur 10.

Mais c’est le site internet des collectivités qui prend une place de plus en plus centrale. Plus de 6 Français sur 10 (61 %) indiquent consulter aujourd’hui le site Internet de leur ville pour s’informer sur la vie locale, plaçant cet outil au 5ème rang des moyens d’information.

Journal et site ne font toutefois pas toute l’information. D’autres types de canaux sont employés par une proportion plus pointue mais significative de Français comme les échanges directs avec les élus pour 35 % ou les réunions publiques qui touchent 29 % des citoyens.

La place encore marginale des réseaux sociaux

Si l’utilisation des réseaux sociaux augmente, elle reste encore faible. Moins de deux Français sur dix déclarent utiliser le plus populaire des réseaux, Facebook, pour s’informer sur la vie locale. En revanche des attentes sur la forme et les contenus sont exprimées par environ un Français sur deux. Cependant ces attentes sont encore floues : 54 % des Français pensent que Facebook peut leur apporter des informations pratiques sur leur collectivité, 44 % conçoivent qu’il peut être un outil d’échange avec les élus. De même pour Twitter, mais dans une moindre mesure, avec respectivement 36 % à 43 %. Notons que ces attentes s’avèrent d’autant plus importantes quand les personnes sont impliquées dans le réseau social révélant une claire valeur ajoutée à l’usage.

L’information municipale est plébiscitée mais jugée peu coordonnée avec celle des autres collectivités

Appelés à se prononcer sur différentes facettes de la qualité de l’information délivrée par l’État et les collectivités locales, les Français, comme en 2013, plébiscitent la mairie, dont l’information est jugée utile (75 %), les concernant (71 %), crédible (67 %) et efficace (66 %). Si ces niveaux, parfois deux fois plus élevés par rapport aux autres institutions testées, font de la mairie un émetteur à part, notons que l’intercommunalité continue de se distinguer des autres institutions par la qualité de l’information émise. Cette dernière tendance déjà perçue en 2013, se confirme et se consolide en 2015, à la hausse sur la plupart des attributs (en particulier : + 6 points pour « vous donne des informations qui vous concernent directement »).

Toutefois les Français, pour près d’un sur deux, ont le sentiment que les différentes informations reçues de la part de leurs collectivités, de la commune, de l’intercommunalité, du département et de la région, ne se complètent pas vraiment bien et donnent une vision assez brouillée de l’action des différentes collectivités locales dans leur territoire. Sans aucun doute les efforts de coordination doivent se poursuivre et s’amplifier !

Présentation du Baromètre Epiceum - Harris Interactive de la communication locale,
à Paris avec l’AMF et à Lyon avec Le Grand Lyon.

Le Baromètre de la communication locale a été présenté lors d’une réunion publique au siège de l’Association des maires de France, ce jeudi 1er octobre. Près d’une centaine de participants sont venus découvrir les résultats et débattre notamment autour de Jean-Daniel Lévy, directeur du pôle Politique-Opinion de Harris Interactive, Christian de La Guéronnière, directeur de l’agence Epiceum et de Bernard Deljarrie, délégué général du réseau Cap’Com.

À Lyon, le Baromètre est présenté dans le cadre d’une réunion régionale du réseau Cap’Com en partenariat avec la Métropole de Lyon, en présence de Myriam Picot, vice-présidente de la Métropole de Lyon chargée de la culture, maire adjointe du 7e arrondissement de Lyon. Un événement accueilli le 6 octobre au Musée Gallo-Romain de Fourvière.

Les communicants publics associés au travail de préparation du Baromètre.

Pour préparer le questionnaire du Baromètre de la communication locale, Cap’Com a mobilisé le réseau des communicants publics. Une étude préalable à la réalisation de l’édition 2015 a été effectuée en ligne du 4 au 21 mai 2015 et plus de 200 directeurs et responsables de communication exerçant au sein de grandes collectivités ont apporté leurs contributions.