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Les dircoms des départements et régions racontent leur dernière année

Publié le : 8 juin 2021 à 20:08
Dernière mise à jour : 10 juin 2021 à 12:21
Par Bernard Deljarrie

À quelques jours des élections, les dircoms des départements et des régions portent un regard sur l’année écoulée. Une période où ils ont dû résister aux assauts d’une actualité mouvementée.

« Le contexte a été très fluctuant, entre la crise sanitaire et le calendrier électoral qui n’a cessé de glisser », décrit Matthieu Stievet, dircom du département du Lot-et-Garonne. « Notre résilience à nous communicants a été de ne pas oublier les fondamentaux et dans le même mouvement de tout remettre en question. » 

Période électorale, crise sanitaire et organisation du travail bouleversée par le confinement, les difficultés furent immenses et la mobilisation intense, reconnaissent les dircoms interrogés par Cap’Com.
Période électorale oblige, la communication publique doit alors tenir compte des contraintes juridiques. « Dans une période où la région devait être au plus près de ses bénéficiaires et usagers, confirme Aurélie Loubes, dircom de la Nouvelle-Aquitaine, la communication fut restreinte par les règles en vigueur en période électorale, période étendue à neuf mois du fait du report des élections. » C’est alors qu’un nouvel acteur vient se pencher sur la communication : « Nos actions de communication sont passées à notre direction de l’action juridique », reconnaît Éric Dréano, dircom de la région Hauts-de-France. Et plus simplement, pour Isabelle Seren, dircom du département de l'Ardèche : « Devant l’imprécision de la date des élections et donc l’imprécision de la possibilité ou non de lancer de nouvelles opérations de communication… nous avons donc fait… ce que nous voulions ! »

« Cela a nécessité de se réinventer »

Mais ces contraintes juridiques, finalement habituelles pour chaque élection, se sont imposées alors que la covid nécessitait une communication publique soutenue. « La période a été intense au vu de l’impérieuse nécessité d’informer nos citoyens mais aussi nos entrepreneurs, nos commerçants, nos artisans, nos libéraux, nos producteurs, nos pêcheurs et nos éleveurs », poursuit Éric Dréano. « Et bien sûr, complète Aurélie Loubes, on note des efforts considérables dans le pilotage des actions : report, annulation, reconfiguration des événements notamment (hybrides ou digitaux), dispositifs d'urgence et de relance à formater et diffuser, adaptation de la ligne éditoriale dans les différentes phases de la crise… » France-Laure Sulon, dircom du département de l'Orne, résume aussi la situation vécue : « La nécessité d’anticiper encore plus et de devoir étudier et prévoir plusieurs solutions pour nombre de nos actions, qu’il s’agisse d’événements annuels ou de publications. Une forme de résilience et d’endurance qu’il a fallu nourrir à tous niveaux. Nous avons voulu maintenir au maximum nos actions dans le respect des contraintes sanitaires, en essayant de les transformer et de les adapter au fil des mois. Cela a nécessité de se réinventer. »

La bonne initiative au bon moment

Revenir à l’essentiel pour ne pas perdre le lien, tel était l’objectif de l’initiative prise par le département du Lot-et-Garonne, que nous raconte Matthieu Stievet.
« Nous avions senti que la sortie du premier confinement marquerait les esprits à jamais – c’est évident aujourd’hui mais à l’époque la sidération était telle que ça ne l’était pas ! –, alors nous avons fait le pari de concevoir une édition spéciale de notre journal “47” intitulée “Le meilleur de nous-mêmes”. Ce numéro fera date, je crois, de par ses conditions de conception en plein confinement, et de par le fait que nous avons réussi à le distribuer dans la semaine qui a suivi la fin du confinement. Cela valait le coup car cette initiative montre aussi que jamais une période n’a autant nécessité d’être dans le bon timing de communication ! »

« Bref, l’adaptation fut le maître mot », complète Jérôme Barbarin, dircom du département du Val-de-Marne. « Certaines pratiques resteront ancrées, notamment la réduction des déplacements lorsque cela est possible, le mixage de plusieurs modalités de travail en fonction des impératifs des projets et des besoins de chacun. C’est aussi en termes de management que nous avons dû appréhender de nouveaux horizons. Mais à la sortie nous avons gagné en compétences ! » Un sentiment partagé par de nombreux dircoms que précise Séphora Grisey, dircom de la région Bourgogne-Franche-Comté, qui pointe « la réactivité et l’innovation nécessaires, et l’adaptabilité permanente sur les sujets pour lesquels une communication était indispensable ».

Avec les enfants à la maison

La crise sanitaire a eu plusieurs effets notables sur notre fonctionnement, ajoute Jérôme Barbarin. « Le travail à distance n’est pas instinctif dans nos métiers. Et même une fois mis en œuvre, il manquait quelque chose. Les échanges en visio, plus structurés mais moins spontanés, n’ont pas facilité la créativité, il a donc fallu apprendre de nouvelles règles du jeu… et gérer les enfants, car il y a beaucoup de jeunes parents au sein de l’équipe ! » Une réalité que rappelle aussi Séphora Grisey pour qui le télétravail s’est organisé « avec les enfants à la maison ». « Ce sont des expériences qui forcément fédèrent durablement, même si c’est au prix d’un management, a fortiori à distance, qui lui aussi est totalement réinterrogé », confirme Matthieu Stievet.

Et le mot de la fin de ce débat lui revient : « Après cette longue période, plus rien ne sera comme avant pour les communicants, c’est certain ! »