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Quand les Conseils de jeunes communiquent, que font les services communication ?

Publié le : 23 mai 2017 à 15:27
Dernière mise à jour : 29 janvier 2019 à 14:01
Par Cap'Com

Ils étaient plus d’une quinzaine d’animateurs de Conseils de jeunes. Une journée durant, ils ont échangé sur les actions de communication que mènent dans les collectivités locales ces instances de démocratie participative. Car les quelque 2 500 conseils et démarches de jeunes et d'enfants aspirent à mieux communiquer : l’un des quatre leviers majeurs de la participation identifiés à travers les 25 propositions dévoilées par l'Anacej lors de son congrès national le 30 octobre dernier.

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Améliorer la communication des instances participatives de jeunes, c’est renforcer l’information locale sur ces dispositifs, sur leurs propositions et leurs actions et développer des campagnes de communication sur les thématiques qu’ils portent. Mais c’est aussi, voire surtout, permettre aux jeunes participants d’élaborer leur communication, de concevoir des campagnes et des outils avec le soutien du service communication de la collectivité. « Il faut inciter les services communication des collectivités à collaborer avec les jeunes », résume Marie-Pierre Pernette, déléguée générale adjointe de l’Anacej lors de cette rencontre(*) à laquelle fut associé le réseau Cap’Com.

Unanimement, les animateurs de conseil constatent que dans beaucoup d’instances, ce sont les enfants ou les jeunes qui réalisent eux-mêmes, sans le soutien du service communication, les outils de communication dont ils ont besoin. « Le logo et la charte graphique du conseil ont été faits en interne », comme souvent aussi les documents ou vidéos de présentation du conseil pour valoriser ses actions ou communiquer sur le renouvellement de l’instance. En s’adressant ainsi aux jeunes de la ville, la communication du conseil vient alors interférer avec celle de la collectivité créant parfois des dissonances.

Il faut inciter les services communication à collaborer avec les jeunes »

Marie-Pierre Pernette, déléguée générale adjointe de l’Anacej

C’est bien volontiers que les conseils solliciteraient les services communication de leur ville. Mais le manque de réactivité du service devant leurs demandes est un frein, constatent-ils. « Nous devons envoyer notre demande plusieurs semaines à l’avance et les sujets que nous souhaiterions voir relayés sur le site de la collectivité sont bien souvent perçus comme non prioritaires », explique l’un des participants.

Résultat : dans certaines collectivités, le service communication ne désire pas s’occuper de la communication des conseils de jeunes et c’est une personne dédiée au sein du service jeunesse ou au sein du service démocratie participative qui assure la communication à destination des jeunes.

Bien que leurs missions se développent et que leurs moyens se réduisent, les services communication ne peuvent se satisfaire de voir la communication jeunesse éclater entre de multiples intervenants. « Il faut renforcer la relation de confiance entre les deux services », souhaitent tous les intervenants.

A vous d'organiser la remontée d’information vers les services communication

Bernard Deljarrie, délégué général de Cap’Com

Pour cela, il faut mieux partager les objectifs de chacun. Or trop souvent, les services échangent insuffisamment entre eux. « Il serait intéressant de croiser les expériences et de proposer des journées d’échanges entre communicants et animateurs de conseils », proposent les animateurs. Inviter le responsable de la communication à une séance du conseil de jeunes et lui proposer de présenter la communication de la ville et d’échanger avec les jeunes. Est-ce que les jeunes lisent effectivement les outils de communication mis en place par la collectivité ? Un outil de communication propre aux dispositifs est-il pertinent ? Les journaux réalisés par les conseils de jeunes fonctionnent-ils ? Comment les jeunes rendent-ils compte de ce qu’ils font auprès des enfants qui les ont élus ? L’utilisation des réseaux sociaux est-elle appropriée ? Pour quelles tranches d’âge ? Autant de questions qui méritent débat et professionnalisme. « Il est important, ajoute Bernard Deljarrie délégué général de Cap’Com, d’organiser la remontée d’information vers les services communication ». L’activité des conseil de jeunes est très riche et elle intéresse les communicants. Le regard des jeunes sur les politiques publiques, sur les outils et les thématiques de communication, est aussi essentiel. Il faut donc institutionnaliser une relation entre le conseil et le service communication. Au travers du réseau de correspondants communication de la collectivité lorsqu’il existe, ou en officialisant des rencontres plusieurs fois par an. Les élus attachent une grande importance à rendre compte de leur politique jeunesse et les instances de jeunes peuvent y contribuer.

(*) Et si la communication était bien plus qu’une photo de cérémonie ? La journée d’échanges organisée par l’Anacej avec Cap’Com jeudi 18 mai 2017 a rassemblé des animateurs ou coordinateurs pédagogiques de conseils municipaux ou départementaux de jeunes ou d’enfants et des élus en charge de la politique de la jeunesse ou de la démocratie participative.