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Ce métier que nous adorons

Publié le : 18 janvier 2019 à 10:49
Dernière mise à jour : 15 avril 2020 à 18:36
Par Bernard Deljarrie

Plusieurs centaines de témoignages ont dessiné une image positive de notre métier. En participant à la plénière interactive du 30e Forum Cap’Com pour imaginer l’avenir de leur profession, les communicants publics ont exprimé leur satisfaction d’exercer un métier qu’ils jugent passionnant réaffirmant par là même son sens et ses valeurs. Une analyse réconfortante à découvrir.

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« Encourageriez-vous ou dissuaderiez-vous un jeune de devenir un communicant public ? » C’est autour de cette simple question que lors du 30e Forum de la communication publique de Lyon, le 6 décembre dernier, les communicants publics se sont prêtés au jeu autour d’un café. Débats par table puis réponses écrites ont permis de recueillir 275 commentaires. L’analyse des réponses est sans ambiguïté et riche d’enseignements. C’est l’image d’un métier qui se dessine.

Un métier passionnant

90 % des participants font spontanément l’éloge de leur métier et encouragent les jeunes à y entrer. « C’est un métier passionnant », reconnaissent la plupart de ceux qui l’exercent. Passionnant dans son exercice quotidien mais aussi en raison de la mission exercée.
« Métier passionnant, transversal, pluridisciplinaire », « qui allie créativité, stratégie, travail en équipe », « un métier riche aux multiple facettes », « protéiforme et enrichissant »… « Un métier pour ceux qui aime l’aventure ». Ainsi s’expriment les communicants publics tant l’exercice quotidien de leur métier leur semble particulièrement positif. Dans l’ambiance du Forum, les contraintes et les difficultés sont mises de côté pour laisser s’exprimer une satisfaction spontanée. Car c’est d’abord pour soi-même que le métier est passionnant en raison de la richesse et de la diversité des actions menées, des relations tissées, des compétences exercées. Un métier enrichissant, varié est en évolution permanente. « On ne s’ennuie jamais ! », reconnaît un participant.

À l'issue du déjeuner du jeudi 6 décembre 2018, les participants du Forum ont été invités à partager à ce temps collectif de réflexion sur l'avenir du métier.

Un métier qui a du sens

Mais ce qui fait aussi l’attrait du métier c’est sa raison d’être, sa mission spécifique. « Une mission qui nous place au cœur de l’action publique », « un métier citoyen », « une mission d’intérêt général ». « Un métier investi des valeurs du service public ». « Nous sommes des fantassins de la démocratie », reprennent plusieurs participants, et nombreux sont ceux qui font référence à la signature de Cap’Com : , « La communication publique est un service public. »

Notre métier a d’autant plus de sens qu’il est utile à la société, jugent les communicants publics. « Un métier essentiel », « utile », « indispensable », « qui a un rôle majeur à jouer dans la société », « Un maillon essentiel entre les élus et les citoyens », « un rôle de médiateur indispensable », « au service des usagers », « des territoires ». Un métier qui permet de répondre au besoin de sens des citoyens, de rapprocher les institutions de la population, d’expliquer les politiques publiques et de faciliter l’accès aux services publics.

Un métier très exigeant

Alors les communicants publics exercent-ils « le plus beau métier du monde » ! S’ils font la promotion de leur métier, ils n’en avertissent pas moins de ses limites et de ses contraintes.

Être communicant public c’est exercer un métier « très exigeant », « complexe », voire pour certains « épuisant ». Il faut « être prêt à beaucoup d’engagement personnel » et « avoir une réelle force d’adaptation ».

Premier conseil, « ne pas se laisser envahir par le quotidien ». Se donner le temps de réfléchir. Car le travail est jugé lourd, prenant, souvent trop important. Au risque de « fragiliser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ».

Au registre des compétences, les conseils sont multiples : « Être toujours en veille », « prendre en compte un monde qui bouge », « anticiper », « s’adapter aux mutations ». Pour cela « il faut être pro », « disposer d’une expertise indiscutable, et donc être bien formé tout au long de sa vie professionnelle ». Il faut disposer d’une « formation suffisante généraliste », « il faut diversifier sa formation », « se former à autre chose que la communication, aux sciences politiques, à la sociologie ». Car il est indispensable de « comprendre le volet politique qui impacte le travail quotidien ». « Il faut se farder les élus », prévient un répondant.

Une profession qui a de l’avenir

En ce 30e anniversaire de la communication publique, les professionnels ne semblent pas inquiets quant à l’avenir de leur profession. « Serons-nous encore des communicants publics dans 10 ans ? », titrait l’une des tables rondes du 30e Forum Cap’Com. Sans aucun doute, répondent les participants.

« Nous sommes au cœur de tous les débats, présent et à venir », « un métier d’avenir avec beaucoup de challenges en perspective ». « la communication publique est, et sera plus encore demain, une nécessité », « elle reste un métier d’avenir », « un secteur d’avenir qui évoluera mais perdurera dans le temps ». « La compréhension des institutions démocratiques sera encore plus importante dans les années à venir ». « Surtout ne pas dissuader de faire ce métier, la com publique va être de plus en plus nécessaire et le métier sera de plus en plus passionnant ». Bel optimisme largement partagé.

Un métier difficile où les places sont rares

Reste une petite minorité qui ne souhaite ni vraiment encourager, ni vraiment dissuader les jeunes d’entrer dans le métier tant celui-ci leur apparaît « difficile ». « Je le dissuade si c’est le salaire qui le motive où s'il pense entamer une carrière tranquille ».
« Je le décourage car c’est un secteur bouché », prévient un autre communicant reflétant un opinion partagée par plusieurs d’entre eux : « n’oublions pas que les places sont rares », « qu’il y a peu de postes et beaucoup de concurrence », pour un métier qui reste « mal rémunéré ».

De plus, entre le manque de moyens et les procédures parfois lourdes, le métier pour certains « manque de souplesse » et apparaît « de plus en plus complexe ». Sans oublier « l’ingratitude de la fonction », alors même que « tout le monde se dit communicant ».

Le conseil serait d’avoir « d’abord une expérience dans le privé », proposent plusieurs communicants publics, ou encore « de travailler dans le privé pour le public », pour cumuler les avantages de la mission d’intérêt général avec les conditions jugées parfois plus avantageuses du secteur privé.

La société a plus que jamais besoin de nous.

Dernier argument qui s’adresse à tous : « c’est le plus beau métier du monde parce qu’il permet de connaître Cap’Com !  », « de participer au Forum ! », osent plusieurs communicants…

Sans aucun doute, au regard des résultats de cette séance collective à laquelle ont participé plusieurs centaines de communicants publics, le panorama est assurément positif. Les communicants vivent bien leur métier d’autant plus qu’ils sont lucides sur ses difficultés. Car comme tout métier et peut-être plus particulièrement dans la communication et dans le secteur public, les évolutions sont incessantes et les positions toujours à reconquérir. Mais ce qui semble certain, et largement affirmé par les communicants publics, c’est que « la société démocratique a plus que jamais besoin de nous ».