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Fake news : comment les détecter et y répondre (ou pas) ?

Publié le : 21 septembre 2021 à 19:28
Dernière mise à jour : 24 septembre 2021 à 14:49
Par Anne Revol

La crise sanitaire au long cours et la période électorale qui s’ouvre remettent de l’engrais dans un terreau propice depuis plusieurs années à la propagation de fausses informations. Les communicants publics, qui engagent l’image de leur institution sur les réseaux sociaux, savent combien ils doivent être vigilants. Partage de quelques conseils et exemples en vidéo.

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À l’ère de la désinformation, le communicant public joue un double rôle : vérifier les informations que son institution diffuse ou partage, et apporter la contradiction aux fausses informations, rappelle Maxime Taillebois. En tant que responsable de la communication numérique du ministère des Sports, il a acquis certains réflexes face aux fake news, qu’il a récemment partagés dans le cadre de la classe en ligne sur la communication publique de crise. Des conseils pratiques pour débusquer les fausses informations et adapter sa réaction, et des retours d’expérience à l'usage des communicants.

3 questions à se poser avant de partager

Maxime Taillebois pointe trois questions simples à se poser au moment de partager une information sur les réseaux sociaux.

  1. Qui est l’émetteur de l’information et est-il crédible ? Sur Facebook et Twitter, il existe des comptes certifiés qui peuvent nous aider à distinguer les émetteurs fiables des autres. Attention cependant sur Twitter aux comptes médias non certifiés, de type agrégateurs.
  2. Qui relaie cette information ? Qui sont les personnes qui vont se saisir de l’information et la partager ? Une information partagée de nombreuses fois peut alerter sur sa nature de fake news.
  3. Peut-on recouper l’information avec d’autres sources crédibles ? Sur le web, de nombreux outils existent auxquels se référer, voire interroger.

Les comptes des institutions doivent impérativement faire partie des sources fiables.

Quelques outils pour fiabiliser l’information

Les outils de fact-checking des médias

Wikipédia : une encyclopédie en ligne participative « dont les processus de validation font que les informations mises en ligne sont fiables et que, quand elles ne le sont pas, un avertissement est affiché », souligne Maxime Taillebois.

Hoaxbuster : la plateforme collaborative contre la désinformation initialement créée pour limiter la propagation des canulars informatiques (hoax) et des rumeurs.

Conspiracy Watch : un service de presse en ligne entièrement consacré à l’information sur le phénomène conspirationniste, le négationnisme et leurs manifestations actuelles.

Faut-il systématiquement réagir à la désinformation en ligne ?

Pour Maxime Taillebois, tout dépend du contexte. Il invite à concentrer sa réponse sur l’audience de l’émetteur plutôt que sur l’émetteur lui-même.

  • Quand la fake news vient de comptes minoritaires sur le web, il n’est pas forcément nécessaire de leur donner une tribune en répondant ou démentant.
  • Quand la fake news vient d’une personnalité publique et bénéficie déjà d’une audience importante, il faut lui répondre de manière systématique car son propos est déjà assez large.

20 % de personnalités publiques sont émettrices de fake news et entraînent un engagement global de 69 %.

Viginum : la nouvelle agence du gouvernement pour débusquer les fausses informations

À quelques mois des élections présidentielles, le gouvernement met en place un service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum). Créée par décret le 13 juillet 2021, cette agence a pour mission de détecter les fausses informations en provenance d'États étrangers qui pourraient venir déstabiliser le débat public. Une cinquantaine d'agents issus de divers horizons tenteront de prévenir les menaces informationnelles qui pourraient peser sur les prochains scrutins nationaux.

Contrer les fake news : des retours d’expérience complémentaires

L’institution peut être confrontée à différents types de situations en matière de désinformation. Maxime Taillebois nous présente deux réactions d’institutions à la fois différentes et complémentaires.

Quand les habitants prennent la parole contre une fake news : l’exemple de Vitry-sur-Seine.

Quand l’institution participe sans le vouloir à la diffusion d’une fausse information : l’exemple du ministère des Sports.

Ce dernier exemple, qui montre que les institutions peuvent malgré elles propager des fake news, souligne le rôle d’alerte du communicant numérique. « Il constitue un point de sortie pour les informations de son institution. Mais c’est aussi un point d’entrée pour les questions, les critiques et les remarques des usagers », rappelle Maxime Taillebois.

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