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Les Français et la com locale en six points

Publié le : 3 octobre 2018 à 00:00
Dernière mise à jour : 4 octobre 2018 à 16:11
Par Bernard Deljarrie

La 5e édition du Baromètre de la communication locale a rendu son verdict. Interrogés par sondage, les Français décrivent leurs usages des supports de communication de leurs collectivités et révèlent leurs attentes en matière d’information locale. Une évaluation de la communication territoriale en six points à prendre en compte dans les stratégies et le choix des outils de communication.

L’information locale est multiple mais les supports des collectivités sont prépondérants

Les citoyens s’informent par plusieurs canaux de communication. En moyenne, ils utilisent 8,1 supports différents. Presse territoriale et locale, sites internet et réseaux sociaux, télévisions et radios locales, affichage, évènements, réunions publiques… Chaque émetteur, chaque support, répond à une attente.

Les supports émis par les collectivités prennent une place croissante dans l’information locale. Les radios et télévisions locales et la presse régionale perdent du terrain alors que les outils numériques des collectivités s’imposent et que le magazine territorial conserve sa position dominante de média généraliste et universel.

L’information des collectivités locales s’est globalement améliorée

Sur les sujets les plus attendus, comme la vie culturelle et associative locale, les loisirs, mais aussi l’éducation et les activités extrascolaires de leur commune, plus de 66 % des Français s’estiment bien informés. D’autres domaines ont aussi un haut niveau d’appréciation, comme les informations pratiques sur les services publics locaux (61 %), la connaissance des projets du territoire ou les aménagements (61 %), l’action sociale et la solidarité (60 %) ou encore l’information sur le patrimoines et l’histoire locale (60 %).

La révélation du Baromètre 2018 tient aussi à la progression de l’appréciation des Français. Dans tous ces domaines, l’information est jugée en progression par rapport à 2013. Par exemple, alors que la défiance touche les institutions et n’épargne plus les élus locaux et les collectivités territoriales, le Baromètre constate que les Français sont de plus en plus nombreux à reconnaître que l’information est pour eux suffisante sur des sujets comme le budget, les dépenses et les impôts locaux (+7 %), la démocratie participative (+ 7%) ou encore la vie politique locale et les actions des élus (+ 4%). Des chiffres en forte progression au regard du Baromètre de 2013.

Dans la lignée de ce que l’on observait lors des deux dernières éditions, l’information municipale apparaît être à la fois utile (73 %), qui informe bien (63 %), et crédible (65 %). Ces niveaux font ainsi de la mairie l’émetteur privilégié pour les Français. On remarque que l’intercommunalité se distingue en terme d’utilité de l’information (48 %, + 9 points en 5 ans), mais aussi de crédibilité (43 %). Les Français jugent que les informations données par leur département et de leur région s’adressent peu à eux directement. 64 % jugent que les informations de leur mairie les concernent, 36 % pour les intercommunalités, 22 % pour les départements, 19 % pour les régions.

À chaque support son objectif et sa cible

À chaque support son objectif et sa cible. Les nouveaux médias notamment numériques ne viennent pas remplacer les précédents. Le magazine territorial reste le média généraliste, les autres supports se spécialisent dans des usages ou des fonctions complémentaires : le site internet pour les services en ligne, les réseaux sociaux pour s’adresser aux jeunes et faire vivre les évènements, l’affichage pour toucher les publics jeunes et métropolitains, l’évènementiel pour assurer la proximité, etc. Le dispositif de communication de chaque collectivité peut ainsi être conçu comme un outil d’accompagnement des parcours citoyens, des interfaces d’information et de services adaptées à chaque âge et situation de la vie quotidienne.

Le numérique public devient incontournable

L’utilisation des supports digitaux des collectivités locales progresse de façon continue. Ainsi, près de six Français sur 10 déclarent consulter le site Internet de leur collectivité pour rechercher des informations sur la vie locale. Si en 2009 les Français étaient plus nombreux à utiliser des sites Internet privés pour s’informer sur la vie de leur territoire, ils sont aujourd’hui davantage tournés vers les sites publics territoriaux qui ont pris la prééminence.

L’usage des réseaux sociaux pour s’informer au plan local, et notamment celui des pages officielles des collectivités, décolle rapidement (42 %, + 17 points en 5 ans). Dans le détail, c’est surtout Facebook qui obtient la faveur du grand public avec 29 % d’utilisateurs déclarés (+ 10 points par rapport à 2015). Les comptes Twitter et Instagram des collectivités locales rassemblent pour leur part 10 % et 9 % d’utilisateurs. En revanche, lorsque l’on est utilisateur de ces réseaux sociaux de façon générale, on consulte les comptes des collectivités de façon beaucoup plus importante : 38 % sur Facebook, 31 % sur Twitter et 26 % sur Instagram. Dans ce domaine, les usages évoluent vite.

L’impact de la communication territoriale est positif

Plus de 6 Français sur 10 soulignent l’impact positif que peut avoir la communication locale sur l’image qu’ils peuvent avoir de leur territoire (64 %, +1) mais également sur leurs comportements, comme leurs habitudes concernant le tri des déchets (61 %). Ils se montrent en revanche plus réservés sur l’impact possible sur leur perception des élus (43 %), et leur envie de participer à la vie publique locale (42 %).

Interrogés plus précisément sur les sujets sur lesquels les Français se sentent bien informés par leurs collectivités, c’est le tri des déchets qui apparait comme le sujet le mieux couvert (67 % se déclarent bien informés), devant les possibilités de réaliser diverses démarches administratives en ligne (55 %). Sujet plus actuel et aujourd’hui assez flou, seulement 1 Français sur 3 se déclare en revanche bien informé sur la réforme de la taxe d’habitation (32 %). Notons par ailleurs que les publics les plus jeunes affirment en général être mieux informés que le moyenne sur ces sujets.

Sur certains sujets, l’information publique reste insuffisante

La vie culturelle et les loisirs sont les sujets que les Français estiment les mieux couverts dans l’information locale tout comme l’éducation et les activités extrascolaires et la vie associative. À l’inverse, les Français se déclarent moins informés sur les sujets les plus techniques et administratifs. Bien que certains sujets soient mieux couverts aujourd’hui, ils restent près d’une majorité de Français qui s’estiment guère informés sur les actions locales en faveur de l’environnement (45 % insuffisamment informés), le budget de la collectivité locale, les dépenses publiques, les impôts locaux (45 %), la démocratie participative, les conseils de quartier, les réunions publiques (45 %), les réformes territoriales, fusions de communes, de régions… (49 %), le fonctionnement, la répartition des rôles entre les différentes collectivités territoriales (55 %) et le prix des services publics (57 %).

Le Baromètre de la communication locale : 5e édition. 

Le Baromètre Epiceum - Harris Interactive de la communication locale, élaboré avec Cap’Com depuis sa première édition en 2009, et soutenu par La Poste, est un sondage opéré en ligne. Cette 5 édition a été réalisée en juillet 2018 auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.

Les résultats ont été présentés lors d’une conférence au siège de l’Association des maires de France, le 3 octobre.
Des analyses et les résultats sont consultables dans l’espace Baromètre du site Cap’Com et sur le site dédié au Baromètre. Rendez vous aussi dans les prochaines Newsletters de Cap’Com et sur les réseaux sociaux.