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Les techniques d'impression des publications se diversifient sous l'effet de la crise

Publié le : 29 avril 2020 à 08:41
Dernière mise à jour : 4 mai 2020 à 09:58
Par Bernard Deljarrie

Les adaptations imposées par la crise sanitaire poussent la presse territoriale à rechercher des techniques d’impression innovantes.

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La crise sanitaire est un événement majeur pour la presse et tous les métiers de l’édition. Les titres de la presse nationale, locale ou spécialisée sont touchés à différents niveaux. Par exemple, la diffusion de l’ensemble des gratuits s’est arrêtée. Cette crise s’ajoute à celle de la distribution, illustrée par la faillite du réseau de distribution Presstalis. La société, qui distribue 75 % de la presse en France, a déposé une déclaration de cessation de paiement le 20 avril dernier. « Je pense que le risque de disparition de la presse écrite est réel d’ici quelques années, au profit de deux opérateurs numériques », estime Thierry Doll, directeur commercial de l’imprimerie Riccobono, qui compte parmi ses clients les grands quotidiens et magazines nationaux.

Concernant la presse territoriale, la situation est heureusement un peu différente. Dans la situation de crise sanitaire, les collectivités ont maintenu leurs éditions, partiellement ou complètement, ou ont adopté des mesures de décalage. Pour adapter leur support, les communicants responsables des magazines de leurs collectivités ont cherché à innover. C’est le cas par exemple, nous révèle Thierry Doll, avec le journal exceptionnel tiré à 20 000 exemplaires de la ville de La Courneuve qui sera distribué aux habitants afin de les aider dans cette période. « Nous recevrons les fichiers mercredi midi pour une diffusion dès jeudi. »

L’innovation passe par la bonne connaissance des possibilités offertes par les techniques d’impression actuelles. L’exemple décrit par Thierry Doll ouvre en effet des perspectives pour les intercommunalités. Il est aujourd’hui possible d’éditer un journal communautaire comprenant des éditions pour chaque ville. Les techniques d’impression permettent de changer des pages à l’intérieur d’un même journal afin de créer des éditions. Une agglomération peut éditer actuellement son magazine à 60 000 exemplaires en 21 versions avec dans chaque version 6, 8, 10 ou 12 pages consacrées à chacune des villes. Il est possible aussi de faire un journal à double sens de lecture avec une couverture « agglomération » d’un côté et une couverture « ville » dans l’autre sens, pour chaque ville de l’intercommunalité. Un concept qui permet notamment une réelle économie sur l’impression et la distribution.

Le « monde d’après », dans le secteur de la presse territoriale, verra certainement une recomposition du paysage éditorial, industriel et de la diffusion. « Nous nous préparons à y participer activement », reconnaît le directeur de Riccobono. « Mais le risque réel est de s’engouffrer par facilité dans le tout-numérique en misant tout sur les réseaux sociaux et le site de la ville, ce qui réduira la communication des collectivités. »

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