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Pimp my com’

Publié le : 4 avril 2024 à 07:07
Dernière mise à jour : 4 avril 2024 à 16:30
Par Pauline Moussalli

Être reconnue dans son travail de communicante par ses collègues, ça fait toujours plaisir. Mais parfois c’est trop, vous êtes dépassée par la reconnaissance professionnelle et tout ce talent fou se retourne contre vous. Votre réputation vous précède dans les couloirs, vous ne gérez plus le buzz résonnant autour de vos compétences et les sollicitations pleuvent dans votre boîte mail.

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Par Pauline Moussalli, responsable de la communication interne de la ville de Mulhouse et de Mulhouse Alsace Agglomération.

Au top 4 de celles-ci, vous avez :

Tous les mots en y

Punchy, sexy, flashy, cosy, arty, tutti-frutty : à base d’adjectifs qu’il faut savoir interpréter avec délicatesse, ces sollicitations ont pour but d’améliorer des présentations PowerPoint malmenées à base d’effets ombrés WordArt de travers… Une seule solution : utiliser la charte graphique et ses fameux masques mis à disposition sur l'intranet et renvoyer à l’expéditeur la présentation re-pimpée avec un sympathique message, « Et voilà le travail, pas trop funky désolée mais au moins c’est charty ! ».

Le SOS « 118 218 »

Puisque c’est vous qui abreuvez les agents d’informations, c’est un juste retour des choses d’être considérée comme une source inépuisable de savoir. Un problème de parking, une demande de formation, un doute sur l’utilisation d’un formulaire, et c’est « 118 218 ». Pas de souci, vous répétez tranquillement que, comme indiqué dans le mail, l’article, la newsletter envoyée 5 minutes plus tôt, le contact ad hoc est bien Untel et pas vous-même, mais que vous pouvez chercher l’information à sa place, pardi !

Les manip ultimes

On pourrait croire que les cadres administratifs maîtrisent les logiciels de base de traitement de texte ou de présentation animée. Las, terrorisés devant l’insertion d’une image, ils préfèrent reculer devant l’adversité en précisant avoir fait un premier jet à « mettre en forme comme tu sais si bien le faire » (aka supprimer le logo déformé et graisser les titres). Je ne sais pas si c’est leur rendre service, et si un renvoi vers une formation ne serait pas plus efficace sur le long terme.

Les PJ non sollicitées

Toujours se méfier des messages débutant par « Pour ta complète information, je te joins… ». Votre professionnalisme vous incite à ouvrir ces pièces jointes (rapports, notes, présentations volumineuses encombrant votre espace de stockage) et à les parcourir en vous demandant mentalement à quoi cela pourrait bien vous servir et en quoi cela nourrit le dossier en cours. À rien, en fait, mis à part cette dernière phrase qui contient le chiffre clé que vous aviez demandé et qu’il aurait été plus simple de vous communiquer directement.

Un lecteur non averti pourrait croire que je me plains : que nenni, j’ai beaucoup d’affection pour mes collègues, même les moins dégourdis. Mais toutes ces petites tâches qui ponctuent joyeusement des journées bien remplies parasitent souvent mon esprit et, mises bout à bout, représentent une part non négligeable de mon temps de travail. De là à leur dire stop, il n’y a qu’un pas… que je me refuse à franchir, car quand on aime, on ne compte pas !