Au diable le protocole !
Il souffle parfois sur les événements internes comme une brise d’irrévérence qui peut faire sauter le protocole qu’on serait en droit d’attendre, particulièrement lorsque l’invitation annonce la présence d’élu·es. Une ambiance détendue qui n’enlève rien à la qualité dudit événement, mais qui lui apporte, au contraire, un supplément d’âme.
Par Pauline Moussalli, responsable de la communication interne de la ville de Mulhouse et de Mulhouse Alsace Agglomération.
Dans tout événementiel qui se respecte, l’idéal est que le déroulé soit si fluide que personne ne puisse imaginer les heures de travail passées à obtenir cette organisation millimétrée. Si tout le monde est détendu, c’est encore mieux ! Pour ce faire, il n’y a pas de secret : ne pas s’imposer de protocole surfait ni de pression démesurée, on n’est pas à l’Élysée… et chaque couac se gère en famille.
Sans étiquette
En interne, honnêtement, mieux vaut éviter les cérémonials pompeux : on perd en spontanéité, tout le monde est stressé, surtout les agents de terrain qui semblent plus que mal à l’aise, jusqu’à ne pas oser se servir au buffet de peur de mal faire, comme Julia Roberts et sa fourchette à escargots (1).
Si le lieu est lui-même imposant, comme un théâtre ou un musée, l’enjeu est justement de mettre les invités à l’aise, et pas d’en rajouter avec une série de discours à rallonge commençant chacun par une liste de salutations officielles à en faire pâlir la papauté…
En interne, celles et ceux qu’il faut saluer, ce sont les agent.es !
Cela n’enlève rien à la solennité d’un moment : il y a des événements importants et rares dans une carrière, comme la remise de distinctions ou de remerciements officiels. Mais le principal tient plus dans la sincérité des échanges que dans le liseré doré des chaises, ou le plan de table.
Exit les mauvais coucheurs
« Les agents partiront avant la fin », « Mais il n’y a pas de bandeau pupitre ?? », « La sono ne fonctionne pas » : les remarques désagréables 5 minutes avant le début des festivités, non merci. On s’éloigne des mauvaises ondes qui n’ont d’ailleurs pas proposé leur aide et on respire un coup. S’il arrive un incident, pas de panique : on est quand même dans un cadre plutôt bienveillant, souvent sans journalistes – qui ont le chic de stresser tout le monde comme Rita Skeeter (2) ! Les invités sont nos collègues, ils nous connaissent, savent que l’on fait de notre mieux, pour eux. Et les plans B, ça nous connaît !
Cela peut même ajouter de la convivialité de demander à quelques collègues arrivés en avance de décaler ces tables ici, ou de patienter en attendant les ajustements techniques.
Venez comme vous êtes
Ce qui est beau dans un événement interne, c’est de voir les tenues de travail orange fluo se mêler aux blouses bleues, aux costumes et aux jeans. Notre communauté de travail est faite de ces pluralités de métiers. Dress code : le sourire !
Ce qui nous rassemble, c’est notre mémoire commune écrite au gré des différents postes occupés (« Tu as connu Untel ? » « Tu te rappelles celle de la compta à l’époque ? »), les moments off vécus au sein de l’amicale du personnel, les affinités naturelles qui peuvent naître entre collègues. Dans un quotidien compliqué, ces pauses festives et conviviales sont une bouffée d’air, et permettent, en plus, de se resituer dans la grande famille des agents publics.
Et, quoi que nous fassions, deux éléments seulement seront retenus sur le long terme : la qualité et la quantité du buffet, et… le Photomaton ! Avec ou sans accessoires, les équipes – et les fous rires – défilent pour repartir avec l’objet le plus vintage qui soit, une photo imprimée, qui ne servira à aucun post LinkedIn mais décorera pendant de longues années les murs de leur bureau. Fixer ces moments d’unité et de partage participe sans aucun doute au sentiment d’appartenance, et constitue la plus belle des fabriques à souvenirs.
(1) Si vous n’avez pas la réf, vous êtes né après l’an 2000, filez au vidéo-club.
(2) Normalement, là, j’ai retrouvé la génération Z !
Image : PepaLove – Pixabay.