Les humeurs, points de vue et prospectives autour de l'actualité de la communication publique de tous les communicants publics qui ont quelque chose à dire ! Pour envoyer votre contribution, c'est par ici.
Depuis quelques années, presque tous les territoires lancés dans l’attractivité proposent des services d’accueil. Mais s’ils sont « professionnellement accueillants », sont-ils pour autant « humainement hospitaliers » ? Rapide focus sur ces deux notions qui, si elles sont complémentaires, présentent toutefois de sacrées différences.
La communication sur les violences faites aux femmes pour dénoncer, alerter, protéger devrait être quotidienne et à la hauteur de l’enjeu : sauver des vies. Elle ne l’est pas.
Mi-octobre, le Service d’information du gouvernement diffusait une circulaire imposant aux ministères et aux administrations de l’État une réduction de 20 % de leurs dépenses de communication. Pour les communicants de la fonction publique, le message a fait l’effet d’un rappel brutal : la communication publique reste trop souvent traitée comme une simple variable d’ajustement budgétaire. Dans une seconde annonce, ce 30 novembre, Matignon accentue cette inquiétude.
Eliud Kipchoge est le champion achevé d'une discipline ingrate et hors de la lumière (double champion olympique et recordman du monde de marathon en 2 heures et des poussières !). Dans un « récit » personnel évocateur, il lie admirablement les mythes de l'Antiquité (le fameux messager de Marathon, celui qui meurt à l’arrivée) et ceux du futur (le dépassement de soi, par l’alliance de l’esprit et du corps invincibles). Et s’il constituait le nouveau modèle méthodologique pour les territoires partant à la conquête de l’attractivité ?
Nous étions à la table du déjeuner, juste avant la conférence sur l’IA que j’allais co-animer, au Forum Cap’Com d’Angers. Une dircom me confiait son inquiétude face à un phénomène montant : des services s'approprient l’IA générative pour produire leurs supports de communication en toute autonomie, ne sollicitant le service com que pour la simple diffusion. Armés de ces outils faciles à prendre en main, ils s’affranchissent des contraintes de la communication, perçue comme un simple « flic » chargé de les contrôler et de les censurer.
La communication est au cœur de beaucoup d’échanges en cette fin d’année 2025 : une proposition sénatoriale qui vise à renforcer le pouvoir politique, un Premier ministre qui suspend les dépenses de communication de l’État, une période préélectorale qui met en alerte les communicants territoriaux...
Vous ne le connaissez peut-être pas encore, mais nous avons tous un Murphy dans les équipes. Tapi dans l’ombre, sournois et imprévisible, c’est au détour d’un projet qu’il en profitera pour faire son apparition, toujours au mauvais moment. Mais rassurez-vous, si le facteur humain n’est pas systématiquement en cause, il existe des moyens de le tenir à distance.
Quand on coordonne une petite équipe, on apprend vite que « moins » ne veut pas dire « moins d’impact ». Entre budgets serrés, effectifs réduits et attentes croissantes des citoyens, chaque geste compte et chaque projet doit être pensé pour produire un effet maximal. Cette contrainte, loin d’être un frein, devient souvent un véritable moteur d’ingéniosité. Partage d’expérience avec ma petite équipe de quatre communicants, dont je fais partie.
Il y a quelques jours, Sébastien Lecornu a démissionné… puis il est revenu aux affaires presque aussitôt. On a tous souri voire rigolé, devant les caricatures de cette situation ubuesque, mais finalement préoccupante pour notre démocratie. Et pourtant, ce qui est certain, c’est que les citoyens attendent de la clarté et de la sincérité.
42 % des 16-30 ans s’informent désormais d’abord via les réseaux sociaux, selon plusieurs enquêtes récentes. Ce n’est plus une tendance ; c’est une transformation profonde de la manière dont les Français consultent l'actualité.
Connaissez-vous le daruma ? Il s’agit d’une petite figurine japonaise en papier mâché, à la figure de dragon, ayant la particularité d’avoir les yeux blancs, non peints. Il faut dessiner soi-même l’œil droit lors de la formulation d’un vœu, et attendre d’avoir atteint cet objectif pour dessiner l’œil gauche, avant de détruire le daruma pour marquer le chemin parcouru et acter sa réussite.
Je suis de celles et de ceux qui n'ont plus 20 ans mais qui accueillent les nouveautés numériques et sociétales avec curiosité, voire gourmandise. Je me souviens encore de mon premier iPhone, de la réaction moqueuse de ma fille, 11 ans en 2009 : « Tu vas savoir t'en servir ? » et de mes fous rires sur Twitter à ses débuts. Mais j'avoue que depuis quelques mois la communicante interne que je suis s'interroge avec l'arrivée en fanfare de l'IA et sa constante intrusion dans ma vie de bureau et parfois même dans ma vie perso.
Premier week-end d’octobre : Le Mans vibrait, Internet chauffait, 1,4 million de jeunes suivaient le GP Explorer. Deux jours de course qui ont fait chauffer mes repères de communicante publique.
68 % des salariés français utiliseraient l'IA en le dissimulant à leur hiérarchie. Aux dernières Rencontres de la com numérique de Cap’Com, 84 % des présents ont déclaré l'utiliser à titre professionnel. Pendant que l’administration s’interroge encore sur quelles orientations adopter, Marie de l'accueil rédige déjà ses réponses aux usagers avec ChatGPT sur son téléphone. Bienvenue dans l'ère du Shadow AI, où la transformation des pratiques monte par les escaliers de service pendant que la stratégie prend l'ascenseur en s’arrêtant à tous les étages.
En France, la régulation des comptes et du financement des campagnes électorales n’a guère plus de trente-cinq ans. À six mois des élections municipales, la réglementation spécifique de l’utilisation des moyens de la collectivité qui s’impose aux maires sortants plonge tous les communicants dans la perplexité et finit par enrayer la bonne marche de l’action publique. Faisons le rêve que la politique au sens le plus noble l’emporte.
Voilà deux mots qui sont presque devenus des mantras : transparence et authenticité. Dans la reconquête de la crédibilité de la parole publique, on nous rappelle que le citoyen attend de nous que tout soit clair, limpide, sincère, « vrai ». Et c’est valable en interne comme en externe, la frontière entre les deux n’existant presque plus dans certains cas. Mais cette injonction à la transparence totale et à l’authenticité absolue ne finit-elle pas par devenir… paradoxale ?