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Comment gérer l’expression des élus sur les réseaux sociaux ?

Publié le : 8 mars 2018 à 15:38
Dernière mise à jour : 20 mars 2018 à 13:25
Par Pierre Bergmiller

Cohabitation de la parole institutionnelle et de la parole politique, expression de l’opposition, formation des élus aux nouveaux médias… lors d’un carrefour numérique du Forum Cap’Com 2017, les communicants publics ont défriché le sujet complexe de l’expression politique locale sur les réseaux sociaux. Pilote de ce temps d’échanges, Pierre Bergmiller, responsable de la communication numérique de la ville et Eurométropole de Strasbourg, nous en résume les principales idées.

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Par Pierre Bergmiller, responsable de la communication numérique de la ville et Eurométropole de Strasbourg

Communication publique vs communication politique

S’il est complexe - voire impossible dans certaines collectivités - de fixer une frontière stricte entre la communication de l’institution et la communication politique, il paraît important de se fixer un cadre.

Une option possible consiste à distinguer clairement :

  • les médias sociaux "officiels" de la collectivité qui rendent compte de l’action publique sous l’angle des service /métiers et où les élus n’ont pas de prise de parole
  • et ceux que les élus gèrent directement en leur nom propre et leur permettent de valoriser leur action propre au sein de la collectivité.

Mais ce n’est pas obligatoire, dans certaines collectivités - notamment les plus petites - les élus gèrent directement les réseaux sociaux de manière transparente ou non. Cela a des avantages et des inconvénients. Il pourrait d’ailleurs être intéressant de dresser un référentiel de ces pratiques.

De la difficulté de former les élus

Dans certaines collectivités, on constate qu’il conviendrait de mieux former les élus à l’utilisation des réseaux sociaux. Mais il y a plusieurs freins :

  • certains élus sont convaincus de bien faire et ne veulent pas être formés ;
  • d’autres ne veulent pas de formation collective de peur d’afficher leurs lacunes.

Il faudrait trouver d’autres moyens: conférences, cas pratiques, formation individuelle… En tout cas le rôle du directeur de cabinet est prépondérant en matière de sensibilisation de cadrage voire de recadrage. Difficile de faire sans lui.

De la problématique des tribunes politiques

Depuis plusieurs mois, les groupes d’opposition font valoir la loi pour accéder aux outils numériques de la collectivité (site, newsletter, réseaux sociaux…) au même titre que les magazines.

Autant il n’est pas compliqué d’intégrer des tribunes sur les sites (exemple à Voreppe) et des liens vers ces tribunes dans les newsletter, autant cela devient plus complexe sur les réseaux sociaux.

Ils risquent de devenir des pages de débat politique au détriment de l’information des usagers qui risquent de s’en détourner.

Et que dire des jugements en apparence contradictoires selon lesquels Twitter n’est pas assimilable à un bulletin d’information ,alors que Facebook le serait. Bref pour l’heure, il faut rester en veille et trouver des solutions.

En conclusion

Il semble indispensable - dans un contexte cependant sensible et chatouilleux - de clarifier les lignes éditoriales des médias : page officielle, pages politiques, pages personnelles…

Ceci au bénéfice de toutes les parties prenantes : collectivité en tant que service public, élus qui défendent leurs points de vue, usagers en attente d’informations claires.

Sur ce sujet délicat, les solutions restent à trouver et les décisions juridiques à suivre de près. Mais cela reste de la gestion politique qui n’est pas toujours du ressort des communicants publics.