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KiCapte, l'application participative de l'Ille-et-Vilaine qui a tout capté !

Publié le : 21 janvier 2020 à 15:28
Dernière mise à jour : 24 janvier 2020 à 15:50
Par Anne Revol

Pour identifier efficacement les zones blanches sur son territoire, le département d’Ille-et-Vilaine s’est appuyé sur les premiers concernés : ses habitants. Il a mis à leur disposition une application gratuite de mesure de leur couverture mobile. Cette opération de crowdsourcing montre l’efficacité d’une démarche collaborative entre collectivité et citoyens pour améliorer la qualité des services pour tous, réduire la fracture numérique et peser face aux opérateurs privés.

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Avec son application KiCapte, l'Ille-et-Vilaine a tout capté, même l’attention du jury du Grand Prix Cap’Com 2019. En lui décernant le prix dans la catégorie « Accompagner projets et chantiers » le 5 décembre dernier, ses membres ont plébiscité « une réponse simple et pratique qui joue sur la force du collectif pour faire bouger les choses ». Avec l'appui d'une campagne de communication, cet outil de mesure de la couverture mobile redonne le pouvoir au citoyen.

L’Ille-et-Vilaine était représentée à Bordeaux, pour recevoir le prix Cap'Com en clôture du Forum de Bordeaux le 5 décembre 2019.

Disposer d'informations précises et objectives sur les zones blanches

La démarche s’inscrit dans le cadre du « New Deal mobile », un accord conclu en janvier 2018 entre le gouvernement, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et les opérateurs privés de téléphonie mobile. Ces derniers s’engagent à généraliser une couverture mobile de qualité pour l'ensemble des Français en procédant d’une part au déploiement massif de la 4G et d’autre part à la mise en place de 5 000 nouveaux sites d’antennes chacun, dans des zones identifiées par les pouvoirs publics. Un volet « couverture ciblée » auquel doivent contribuer les collectivités en fournissant des données sur les problèmes de réception mobile.

Pour s’associer à cette démarche, le département d’Ille-et-Vilaine a mis à disposition de ses habitants une application mobile gratuite pour qu’ils déterminent la qualité réelle de leur connexion mobile. Elle mesure en 3 minutes maximum les connexions 2G/3G/4G depuis un smartphone par l’intermédiaire de deux tests : un test de débit descendant et montant permettant d’afficher la vitesse moyenne en téléchargement et envoi, et un test de qualité de service de la connexion mobile mesurant la vitesse de téléchargement d’une vidéo, d’envoi de fichiers et de navigation web.

Ces mesures alimentent une base de données analysée par les services du département pour déterminer de manière précise, à l’échelle d’un hameau notamment, les zones à couvrir. « Jusque-là nous nous basions sur les cartes théoriques des opérateurs eux-mêmes, explique Hélène Guillemot, cheffe de projet communication au département. Cette application permet de disposer d’informations objectives et précises sur le taux et la qualité de la couverture mobile point par point et de mieux identifier les zones blanches. Une évaluation plus objective, et un moyen de faire pression sur Orange, Free, SFR et Bouygues tout en les remettant en concurrence. »

Une campagne de communication entièrement conçue en interne

La cheffe de projet communication est associée dès le départ à ce projet initié par la direction équilibre des territoires et Damien Bongart, vice-président délégué aux usages du numérique et au très haut débit. La communication travaille conjointement avec une chargée de mission aménagement numérique, le chef de projet SIG, et la direction des systèmes numériques. Le département fait appel à la société QoSi pour le développement de l’application. En parallèle, l'équipe projet transversale cherche un nom à cette appli. Ce sera KiCapte. L’identité visuelle est ensuite définie à partir des propositions du studio graphique interne. Puis l'équipe communication personnalise l’interface de l’application. « Nous avons retravaillé les appellations des boutons et des pictos en lien étroit avec notre community manager », précise Hélène Guillemot.

L’application est lancée le 1er octobre 2018. La campagne de communication démarre après quelques mois de fonctionnement, le 13 février 2019, avec une conférence de presse en présence de l’élu chargé du projet, et l’envoi d’un communiqué de presse. Des actions qui ont enregistré de bonnes retombées presse et radio au niveau régional et national. « Nous avons également utilisé les supports du département : le site internet et le magazine trimestriel tiré à 530 000 exemplaires en y insérant du rédactionnel et une annonce pleine page en dernière de couverture. » En digital, une campagne est déployée en display et sur les réseaux sociaux.

Après une vague de communication directe vers le grand public, le département privilégie l’échelon communal pour faire connaître l'existence de l'application. Le service communication met à disposition des communes une affiche, un flyer et un article « prêt à publier » pour qu’elles relaient notamment dans leurs bulletins d'informations, de bons vecteurs auprès des habitants.

Logo, charte graphique, design de l'application sous image Ille-et-Vilaine, campagne de promotion, l'ensemble de la communication de KiCapte a été réalisée en interne en collaboration avec le prestataire de l'application dans un souci de rationalisation du budget. Le montant de l'opération KiCapte s'élève à 24 960 euros TTC annuels, correspondant au coût du prestataire (pour l’usage du moteur de test QoSi, l’hébergement de la solution technique, la personnalisation de l’interface en collaboration avec le département, la maintenance, la fourniture deux fois par an d’un baromètre de la couverture mobile, l’accès à un extranet de suivi des résultats, etc.).

L'équipe projet de KiCapte.

Maintenir la notoriété de l'application pour disposer d'un maximum de tests utilisateurs

« C’est une application très réactive à la communication, ajoute Hélène Guillemot. Au moment de la parution du magazine du département puis de la conférence de lancement, nous avons constaté un pic des téléchargements. » Résultats : 20 085 utilisateurs, 118 000 tests enregistrés et un premier baromètre de la couverture en Ille-et-Vilaine et par EPCI publié en octobre 2019. « Début décembre, nous avons organisé une conférence pour la publication du baromètre et nous avons à nouveau vu les téléchargements augmenter. » Le prochain rapport est prévu en juin 2020 et la publication sera renouvelée régulièrement. Pour cela il faut que les habitants continuent à tester leur couverture mobile. « Souvent les habitants téléchargent l’application puis oublient de l’utiliser. La communication doit entretenir la notoriété de KiCapte pour faire en sorte que son utilisation ne retombe pas et avoir le plus de mesures possible. » « Les données nous ont aussi permis de voir les zones dans lesquelles l’application n’avait pas été téléchargée et où il y a peu de tests, précise la cheffe de projet. Des zones que nous allons cibler dans nos prochaines vagues de communication en direct ou via les collectivités du territoire. » En attendant, les premiers fléchages des zones à équiper par les opérateurs ont commencé. Certains d'entre eux ont même utilisé les chiffres du baromètre pour vanter les mérites de leur couverture du territoire dans leur publicité.

Des applications de test de couverture mobile présentes dans plusieurs régions et départements

À l’instar du département d’Ille-et-Vilaine, plusieurs collectivités se sont dotées d’une application participative de mesure de la couverture mobile de leur territoire.

Fin 2016, la région Pays-de-la-Loire a lancé via son syndicat mixte, Gigalis, l’application éponyme, aussi développée par la société QoSi.
Cette même société a également conçu l’application Tu captes ? proposée depuis fin 2018 par la région Hauts-de-France et ses partenaires (la Banque des territoires, et les départements de l’Aisne, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme).
Le département de la Marne a déployé quelques mois auparavant l'application Open Barres, développée par l’ANFR (Agence nationale des fréquences). Autant d’applications de collectivités qui, par rapport aux autres outils de mesure de connexion mobile, ont pu bénéficier de l’appui de campagnes de communication publique pour inciter les citoyens à faire remonter leurs besoins.

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