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La nouvelle dimension de la communication gouvernementale

Publié le : 30 mars 2021 à 15:39
Dernière mise à jour : 1 avril 2021 à 13:38
Par Yves Charmont

La crise sanitaire a remis au cœur du quotidien des citoyens la communication gouvernementale et provoqué une mutation accélérée vers plus de décentralisation des modes de communication. Michael Nathan, directeur du SIG, nous explique comment la promotion de l’action publique a dès lors été repensée à l’aune d’un esprit de réalisme et de responsabilité.

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Professionnel du marketing, du digital et de la communication, Michael Nathan a été nommé à la direction du Service d’information du Gouvernement en octobre 2018 après plus de vingt ans d’expérience dans le privé (start-up et grands groupes internationaux dans les secteurs des médias, du divertissement, du luxe et de l’industrie). En réponse au mandat confié par le Premier ministre, il est chargé de la transformation et de la modernisation de la communication de l’État et du Gouvernement, en plaçant les attentes et usages des citoyens au cœur de sa stratégie et de ses pratiques.

Cap’Com : Comment s’est organisée la communication du SIG pendant l’année qui vient de s'écouler ?

Michael Nathan : En sa qualité de coordinateur de la communication gouvernementale, le Service d’information du Gouvernement (SIG) a apporté son expertise en conseil stratégique et déploiement de stratégies de communication de crise pour lutter contre l’épidémie de la covid-19.

La crise sanitaire a remis au cœur du quotidien des citoyens la communication gouvernementale et provoqué une mutation accélérée vers plus de décentralisation des modes de communication sur laquelle il faut capitaliser. Elle a montré que l’État central ne peut pas tout, tout seul et qu’il peut compter sur la mobilisation et l’engagement de l’ensemble des acteurs. La promotion de l’action publique a dès lors été repensée à l’aune de cet esprit de réalisme et de responsabilité.

La colonne vertébrale de ces 400 derniers jours a été, pour le SIG, de délivrer une information fiable et accessible au plus grand nombre dans des délais contraints et avec des pratiques et modes opératoires (appui des cellules sciences comportementales) profondément renouvelés pour optimiser les messages diffusés.

Nous l’avons fait à travers nos propres canaux de communication (site web du Gouvernement, réseaux sociaux, relais de l’État) mais aussi avec l’aide d’une centaine d’acteurs privés, publics ou individuels qui se sont mobilisés pour relayer massivement les consignes sanitaires.

La stratégie de transparence définie par l’Exécutif – comme le maître mot de la communication autour de la gestion de cette crise sanitaire – continue d’être le pilier fondamental de notre exécution. Une transparence des chiffres (nombre de cas, malades en réanimation, livraison des doses...), couplée à une transparence des informations disponibles, de l’état des connaissances et de la pédagogie, pour expliquer les décisions prises (conférences de presse hebdomadaires, collectif citoyen sur le vaccin…).

Donner à voir cette France unie et solidaire, qui ne cède pas et s'adapte.

Michael Nathan

Au-delà du relais des consignes sanitaires, le SIG a également participé, avec les autres acteurs en charge (ministère des Solidarités et de la Santé, Santé publique France, CNAM, etc.), à l’élaboration et à la diffusion des campagnes de communication grand public pour adopter les bons gestes et vivre avec le virus. Par exemple, la campagne « Tenir ensemble » lancée au mois de février met à l’honneur la résilience française. Le spot donne à voir cette France unie et solidaire, qui ne cède pas et s'adapte. Car, « Tenir ensemble », c’est nous protéger, protéger notre système de santé et notre économie.

C’C : La sortie de la crise sanitaire rime-t-elle avec relance ?

M. N. : L’économie, justement. Depuis le début de l’épidémie, le Gouvernement est pleinement mobilisé pour faire face et protéger le pays des conséquences économiques et sociales de la crise de la covid-19. Même si le virus circule toujours, il est impératif de préparer l’étape d’après. Le SIG a ainsi été missionné en lien avec les ministères directement concernés (Bercy, Travail, etc.) pour proposer un dispositif de communication visant à faire connaître le plan de relance auprès des Français. L’objectif est de faire connaître les mesures du plan dans ce qu’elles apportent au niveau individuel et territorial pour permettre à chacun de s’en saisir pleinement.

Le plan de relance, c’est 100 milliards d’euros investis dans trois piliers. La cohésion, pour une solidarité entre les générations, entre les territoires, et entre les entreprises de toutes tailles ; l’écologie, pour devenir la première grande économie décarbonée européenne ; et la compétitivité, pour renouer avec la croissance, soutenir l’innovation (transition environnementale, énergétique et numérique) et relocaliser notre production.

Là encore, la transparence est de mise. Le baromètre des résultats de l’action publique, disponible sur le site du Gouvernement, donne à voir en temps réel l’état d’avancement et les résultats concrets des réformes prioritaires passées, en cours et à venir.

C’C : Comment la communication publique locale pourrait-elle être associée à cette stratégie ?

M. N. : Dans le cadre du plan de communication autour de France Relance, le SIG centralise, produit et diffuse les « Portraits de la relance » : une série de témoignages de bénéficiaires pour mettre en lumière l’ancrage territorial du plan et les bénéfices générés localement : création d’emplois, développement économique, amélioration de l’impact écologique…
Nous donnons la parole aux acteurs du terrain pour qu’ils témoignent de leur engagement et des bénéfices de la politique gouvernementale. En valorisant l’engagement individuel, l’État développe le sentiment national de fierté et permet à chacun de trouver sa juste place en tant que citoyen. Ces portraits nous parviennent de l’ensemble du territoire national grâce à la mobilisation forte des ministères et des services déconcentrés de l’État.

On y retrouve aussi bien l’embauche d’un apprenti en Bretagne grâce au plan « 1 jeune 1 solution », le maintien des activités d’une ferme en Centre-Val-de-Loire grâce à l’installation du très haut débit, que la reprise de la croissance pour une PME dans les Hauts-de-France grâce à une aide financière à l’investissement. C’est le cas par exemple de l’usine de flacons Pariche qui, après avoir perdu une part importante de son chiffre d'affaires en 2020, a pu prévoir le recrutement de dix personnes et investir dans une nouvelle machine de traitement des déchets chimiques, lui permettant ainsi de réduire son coût énergétique de 70 %. Cela, grâce au Fonds de soutien à l’investissement industriel dans les territoires du plan de relance.

La relance, ce sont les bénéficiaires qui en parlent le mieux. C’est pourquoi ces portraits ont vocation à être relayés le plus largement possible, en digital ou dans les médias, pour que chaque Français puisse se saisir des opportunités du plan et devenir acteur de la relance.

Pour partager ou recevoir les « Portraits de la relance », rendez-vous sur francerelance.gouv.fr ou écrivez-nous à l’adresse : communication-territoriale.sig@pm.gouv.fr

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