Pas leur genre
C’est un phénomène que je constate depuis plusieurs années : les femmes sont plus enclines à participer à la vie interne au travail que leurs collègues masculins. Par vie interne, j’entends les différents événements organisés à destination des agents sur et hors le temps de travail. Essayons de comprendre pourquoi.
Par Pauline Moussalli, responsable de la communication interne de la ville de Mulhouse et de Mulhouse Alsace Agglomération.
C’est assez systématique, et cela concerne autant les activités proposées sur le temps méridien que les événements organisés pendant la journée, comme les visites de sites ou les ateliers de sensibilisation. Les hommes se comptent sur les doigts de la main. C’est encore plus flagrant lorsqu’il s’agit de trouver des volontaires pour s’investir dans un projet sortant de leur mission stricto sensu : là où les femmes arrivent sans trop de mal à s’engager, même si cela les place largement en dehors de leur zone de confort et demande un certain investissement, les hommes doivent être convaincus avec moult argumentation, lorsqu’ils ne refusent pas tout net. Quant à ceux qui participent, c’est souvent toujours les mêmes, ce qui n’arrange pas notre affaire.
À croire que seuls les hommes sont débordés. Certes, ils sont encore surreprésentés dans les services techniques, lesquels impliquent des horaires souvent décalés ne permettant pas de s’inscrire facilement dans les dispositifs classiques proposés par la communication interne – pause fixe, prise de poste matinale. C’est à peu près le seul indicateur objectif que j’ai pu trouver pour expliquer le phénomène. Soit, ne regardons que les services administratifs et à horaires variables. Aux dernières nouvelles, ce ne sont pas des îles peuplées uniquement d’amazones.
Alors, où sont les hommes ?
Et pourtant, il faut bien qu’il y ait une explication. Je me suis dit que c’était peut-être propre à ma collectivité, donc j’ai scruté ces derniers mois les photos publiées par mes pairs sur LinkedIn pour illustrer leurs propres événements : j’ai dû me rendre à l’évidence ; la gent masculine semble être aux abonnés absents, et je ne comprends toujours pas pourquoi.
Participer à de tels événements permet avant tout de se rencontrer, d’échanger, de découvrir et d’apprendre. En d’autres termes, de communiquer, de s’ouvrir aux autres et faire des pas de côté dans son quotidien. Est-ce si féminin ? Et que peut-on faire pour intéresser nos collègues masculins, sans tomber dans le cliché du tournoi de football ?
Vraiment, les hommes, n’ayez pas peur : inscrivez-vous, ouvrez vos chakras, qui sait, ça risquerait même de vous plaire !