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Vive le QR code !

Publié le : 8 septembre 2021 à 06:32
Dernière mise à jour : 8 septembre 2021 à 18:53
Par Marc Cervennansky

Qui l'eût cru ? Qui aurait parié que cette innovation technologique, datant de 1994 et qui a toujours eu de la peine à s’imposer, allait devenir incontournable en 2021 ? Eh oui, je vous parle du QR code.

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Par Marc Cervennansky.
@cervennansky

Comment s’est passé votre été ? Vous aussi, vous dégainez de plus en plus votre smartphone dans les lieux publics pour le montrer ? Montrer quoi ? Votre QR code, bien sûr.

Je l’ai appris grâce à une vidéo de Konbini : cet étrange quadrilatère pixelisé aurait été inventé par le Japonais Masahiro Hara en 1994, en s’inspirant du jeu de go. QR code signifiant « code à réponse rapide » en anglais. Regardez la vidéo, vous comprendrez.

Ce code-barres carré a été une petite révolution à l’époque. Associé au développement des smartphones, il permet, grâce à une application mobile dédiée – qui n’est plus utile sur les modèles récents –, de photographier ce pictogramme et d’être renvoyé automatiquement vers un site internet. Plus besoin de saisir une adresse dans son navigateur.

Hélas, deux obstacles ont freiné la généralisation de l’usage des QR codes. Tout d’abord, pour les interpréter, il était jusqu’à récemment indispensable d'installer une application mobile dédiée. Un effort non anodin pour les usagers les moins aguerris, pas prêts à ce type de manipulation pour un bénéfice mal identifié.

Combien de déceptions

Second obstacle : une mauvaise utilisation des QR codes de la part de certains annonceurs et communicants. À l’époque, les sites web en responsive design (dont l’affichage s'adapte à la taille de l’écran) n’étaient pas encore la norme. Et donc, après avoir flashé le QR code, combien de déceptions en arrivant sur une page web illisible sur le petit écran de son mobile. L’usager fait l’expérience une fois, pas deux.

Pour les communicants qui l’ont expérimenté, l’analyse des statistiques de conversion était souvent décevante. Je me souviens de QR codes apposés sur des arbres remarquables dans un jardin public, renvoyant vers un descriptif en ligne complet du végétal. Pas plus de cinq scans du code-barres par mois en moyenne. Le dispositif a donc poursuivi son petit bonhomme de chemin sans vraiment convaincre.

Et voilà qu’arrive la pandémie. Et voilà qu’arrivent les tests PCR puis la vaccination. Et voilà qu'arrive le pass sanitaire.

Alors que l’application mobile « TousAntiCovid » s’avérait être un semi-échec, sa rubrique permettant d’afficher les résultats de ses tests PCR via l’affichage d’un QR code a boosté l’installation de l’application sur les smartphones des Français. D’un seul coup, le QR code devient incontournable et indispensable. Voilà comment cette technologie maintenant ancienne s’est imposée grâce ou à cause de la pandémie mondiale.

Tout le monde a compris à quoi servait le QR code

Point de salut aujourd’hui sans QR code. Synonyme de liberté pour certains ou d'oppression pour d’autres, je ne lancerai pas le débat ici. Ce qui est certain, c’est qu'aujourd'hui tout le monde a compris à quoi sert le QR code, même si on aurait souhaité que ce soit dans des conditions moins anxiogènes.

Alors assiste-t-on à la renaissance du système de reconnaissance mobile ? Soyons attentifs à la perception qui peut en être faite actuellement, à savoir une contrainte et un mal nécessaire pour conserver sa liberté de mouvements.

Toutefois, certains ont déjà vite compris la pertinence de repopulariser le QR code. En témoigne la récente campagne d’affichage d’un célèbre service de streaming musical : une accroche, la marque et en position centrale un simple QR code. L’annonceur fait le pari que désormais tout le monde a compris l’utilité de ce dispositif sans avoir besoin d’en expliquer la finalité.

Donner une image positive à ce procédé est une opportunité facile et rapide à utiliser en communication publique. Une deuxième chance pour le QR code ? Inspirez-vous de cet exemple d’un éleveur de vaches qui avait tout compris… en 2011.

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Illustration de une : photo de Mitya Ivanov pour Unsplash