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À Narbonne, des mots coupés pour parler sécurité avec légèreté

Publié le : 21 juin 2021 à 18:06
Dernière mise à jour : 24 juin 2021 à 14:35
Par Anne Revol

La ville de Narbonne manie les césures des mots dans une campagne malicieuse lancée mi-juin pour accompagner la création de nouveaux services de police.

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Elle joue avec ces coupures de mots malencontreuses que le communicant cherche d'habitude à éradiquer de ses mises en pages, pour communiquer sur la mise en œuvre de trois décisions – l’extension des horaires de travail de la police municipale (jusqu’à 2h30 désormais), la mise en place d’une tolérance zéro en cœur de ville pour lutter contre les incivilités et la création d’une police communale de l’environnement (également en service depuis le 1er juin) – dans les domaines de la sécurité et de l’environnement.

S'inspirer et adapter

« Ces deux thématiques sont prégnantes à Narbonne car c'est un territoire confronté à une désertification de son centre-ville, avec une hausse des incivilités, et dont les espaces naturels sont très fragiles (garrigues, lagunes, risques d’incendie…) », explique Tangi Loisel, directeur de la communication de Narbonne. « L’enjeu était effectivement d’aborder la thématique sécuritaire, voire répressive, par une approche décalée, qui surprend. Nous cherchons à interpeller, à faire sourire, pour capter l’attention d’une part… et à “dédramatiser” le sujet, de manière un peu ironique. »

Dans cet ordre d’idées, le dircom, la graphiste et la photographe de la collectivité ont cherché l’inspiration en effectuant un benchmark. « Nous n’avons pas la prétention d’être totalement novateurs : l’idée des mots détournés avec césure nous est venue d’une campagne publicitaire. Nous avons réfléchi à l’adapter à nos différentes thématiques, pour créer cet effet de décalage, et à ancrer au maximum cette campagne dans notre territoire grâce à des photos faites avec de vrais agents de la police municipale, dans des lieux qui sont facilement identifiables. Seule celle de la police de l’environnement appartient à un catalogue d’images, car elle est suffisamment efficace visuellement », explique le dircom.

« Ici c’est Narbonne ! »

« Nous avons sorti les trois affiches simultanément, sur nos réseaux 2 m² et 8 m², car l’effet d’accumulation de ces campagnes dans l’espace public vise à renforcer l’image offensive que nous cherchons à donner à la ville de Narbonne », souligne Tangi Loisel. « Nous souhaitons ainsi inaugurer une nouvelle série d’affichages pour accompagner les grandes décisions municipales, avec la baseline “Ici c’est Narbonne !”. Empruntée au domaine sportif, elle montre la fierté des habitants et le caractère volontariste de l’action de la collectivité. D’autres visuels sont donc en cours de préparation avec cette baseline comme fil conducteur. »

La campagne, sur la police de nuit, la police communale de l’environnement et la tolérance zéro en centre-ville, a été déployée quelques jours après une conférence de presse des élus annonçant sa mise en place et présentant les trois visuels de communication. Un reportage vidéo sur ces actions a ensuite été diffusé sur les réseaux sociaux de la ville, avec un traitement plus institutionnel et classique.

Sur le web, les réactions ne se sont pas fait attendre : de l’amusement, des interrogations, des commentaires politiques... « Notre crainte était de susciter dans un premier temps la réaction de gens qui s’offusquent de voir le mot “c…”, même avec la césure », raconte Tangi Loisel. « Cela n’est pas le cas, pour le moment ; un signe que les habitants semblent avoir bien compris le sens du message que nous souhaitions véhiculer : interpeller pour informer… et débattre. »

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