
Une nouvelle campagne nationale pour débanaliser le cannabis auprès des jeunes
Depuis le 18 août et jusqu’au 7 septembre, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) diffuse une campagne vidéo pour sensibiliser les adolescents et jeunes majeurs aux risques du cannabis et prévenir l’entrée dans la consommation.
Trois films de 30 secondes composent cette campagne. Ils mettent en scène des situations de vie quotidienne entre deux jeunes - la fin d’un match de basket, une heure de pause au lycée, le début d’une relation amoureuse. Dans chacun de ces moments, l’un propose à l’autre de fumer un joint et énumère, sur un ton banal, les effets délétères du cannabis devant son ami interloqué. Ce décalage vise à marquer le contraste entre perception sociale (un geste souvent perçu comme banal) et les dangers pour la santé.
Une signature forte, reprenant des formules de la santé publique bien connues du grand public conclut les films - « Le cannabis nuit gravement à votre jeunesse » ; « Le cannabis nuit gravement à votre avenir » ; « Le cannabis nuit gravement à votre santé mentale » - avant un rappel du caractère illégal du cannabis et le renvoi vers l’annuaire des Consultations jeunes consommateurs, en cas de besoin d’accompagnement.
Cette campagne est financée et produite grâce à des avoirs criminels saisis aux trafiquants. Pour la concevoir, la Mildeca s’est pour la première fois appuyée sur les sciences comportementales. Elle joue sur trois leviers : l'émotion, la répétition et l'authenticité des situations présentées. Le script a été testé en amont de la réalisation confiée à Julien Gaspar-Olivieri récompensé dans plusieurs festivals pour des productions récentes (L'Âge tendre, Ceux qui rougissent).
Pour capter l’attention de la cible jeunes, la campagne est exclusivement diffusée en ligne sur des médias affinitaires. Sur ces réseaux, les commentaires témoignent du caractère complexe de la communication sur la consommation de cannabis. Au discours énoncé sur les dangers, ils opposent leur propre vécu de consommateur et en profitent pour relancer le débat sur la légalisation/dépénalisation du cannabis.