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Distribution toutes boîtes, le groupe La Poste maintient son service

Publié le : 18 avril 2024 à 07:31
Dernière mise à jour : 18 avril 2024 à 14:50
Par Bernard Deljarrie et Yves Charmont

Suite au transfert des activités de distribution de Mediaposte vers La Poste, le groupe nous annonce via son service de presse qu’il maintient son activité de distribution toutes boîtes des journaux territoriaux. Une information qui nécessitait des éclaircissements : le directeur de Mediaposte nous a répondu.

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Les Français disent stop à la distribution des prospectus en boîtes aux lettres. Le « Stop pub », puis le « Oui pub », ont freiné le marché de la distribution de l’imprimé publicitaire. Le prix du papier et la publicité ciblée sur les réseaux sociaux l’ont finalement fait chuter au point que l'un des acteurs majeurs du secteur, Milee – anciennement Adrexo –, s’en retire. L’entreprise a annoncé le 12 mars (voir notre article) une réorientation progressive de son activité exclusivement vers la distribution adressée, et l’interruption, à partir du 19 août prochain, des distributions de documents non adressés. Cela concerne aussi la distribution des magazines municipaux.

Dans le même temps, Mediapost, l’autre grand acteur de la distribution toutes boîtes, affiche une nouvelle stratégie dans la distribution publicitaire. Il vient de renforcer sa proximité avec le groupe La Poste, dont il est une filiale.

C’est sous une nouvelle identité visuelle, un nom légèrement modifié – Mediaposte avec un « e » final – et une signature renouvelée – « Communiquer bien » – que l’entreprise affiche sa nouvelle stratégie.

Le maintien de la distribution des journaux territoriaux réaffirmé

Interrogée suite à notre article « Magazines : tourner la page du “toutes boîtes” ? », La Poste a tenu à réaffirmer son engagement de maintenir un service de distribution des journaux des collectivités locales.

Florine Roméo, responsable des relations médias pour les activités services-courrier-colis du groupe La Poste, nous rappelle que « Mediaposte a fait le choix de confier à La Poste, sa maison mère, l’ensemble des opérations de distribution d’imprimés publicitaires qu’elle commercialise, sur tout le territoire. Mediaposte a pris toutes les dispositions pour assurer la continuité de service auprès de ses clients. La distribution des imprimés publicitaires est assurée par les facteurs. Mediaposte renforce ainsi son organisation opérationnelle en s’appuyant sur un réseau humain d’envergure nationale et d’une proximité territoriale afin de proposer une offre de distribution d’imprimés publicitaires homogène partout en France. L’imprimé publicitaire joue un rôle central en soutien de la communication territoriale et La Poste maintient ce service ».

Ce nouveau mode de distribution des imprimés publicitaires impliquera-t-il une modification significative du service (délais, couverture) ? Mediaposte se place-t-il en situation de pouvoir répondre aux marchés publics pour le « toutes boîtes » qui ne manqueront pas d’être relancés, suite au retrait d’un des principaux opérateurs du secteur ? Pour en savoir davantage, Point commun a demandé à Mediaposte de préciser son offre et a obtenu cette interview du directeur de Mediaposte qui s'adresse, à travers Point commun, à tout le réseau de la communication publique territoriale.

Cette décision repose sur une conviction très forte : l’impact et l’efficacité de la communication en boîte aux lettres, en particulier pour les collectivités dans leur relation avec les citoyens.

Arnaud Tomasi, président de Mediaposte.
Arnaud Tomasi, branche services-courrier-colis, directeur de la BU Media, président de Mediaposte. Photo : © La Poste.

Point commun : Mediaposte organise différemment la distribution non adressée depuis février 2024 en confiant l’ensemble des opérations aux facteurs de La Poste (sa maison mère). Pourquoi ce changement de modèle ?
Arnaud Tomasi :
Mediaposte, filiale de La Poste, a dû faire face à une baisse drastique du marché de la distribution du non-adressé. Les volumes confiés à Mediaposte ont été divisés par deux depuis 2019 conséquemment à l’expérimentation du Oui pub, à la hausse du prix du papier et aux décisions prises par certains grands émetteurs de la grande distribution de stopper le recours à l’imprimé publicitaire pour leur communication locale.
Aussi Mediaposte a dû s’adapter et transférer ses activités liées à l’imprimé publicitaire à La Poste, qui pourra prendre en charge cette activité en mutualisant les autres flux à distribuer : le courrier, les colis, les services.

Cette décision repose sur une conviction très forte : l’impact et l’efficacité de la communication en boîte aux lettres, en particulier pour les collectivités dans leur relation avec les citoyens. L’imprimé publicitaire joue un rôle central en soutien de la communication territoriale. Il est le support préféré (voir Baromètre de la compublique locale 2022) des citoyens pour s’informer sur la vie locale : 78 % des citoyens préfèrent le magazine papier ou le bulletin d’information pour s’informer. Ce support arrive largement en tête des autres canaux d’information.

Point commun : Ce nouveau mode de distribution des imprimés publicitaires impliquera-t-il une modification significative du service (délais, couverture) ?
Arnaud Tomasi :
Ce n’est pas un nouveau mode de distribution puisque Mediaposte s’appuyait déjà sur le réseau des facteurs de La Poste en plus de son réseau propre de distributeurs. Cette réorganisation garantit la distribution des imprimés publicitaires partout en France dans les mêmes conditions et avec le même niveau de qualité de service. L’intégration des imprimés publicitaires sera mutualisée au fur et à mesure, avec les autres activités de La Poste dans le cadre de la tournée du facteur dont celle de la distribution de courriers adressés. À noter que 55 % de la distribution des imprimés publicitaires étaient déjà réalisés dans le cadre de la tournée mutualisée du facteur.

Point commun : La Poste se place-t-elle en situation de pouvoir répondre aux marchés publics pour le « toutes boîtes » qui ne manqueront pas d’être relancés, suite au retrait d’un des principaux opérateurs du secteur ?
Arnaud Tomasi :
La Poste est déjà un partenaire de confiance des acteurs publics. Elle accompagne plus de 4 200 collectivités qui lui confient chaque année la distribution de leurs magazines et communications locales. L’arrêt de l’activité de distribution de l’imprimé publicitaire d’un autre opérateur est annoncé pour le 19 août 2024. Nous sommes déjà contactés par de nombreuses collectivités. Notre force commerciale est en train de rencontrer les clients impactés et qui souhaitent continuer à communiquer par ce canal. Le réseau La Poste est prêt à absorber des volumes supplémentaires significatifs et assurer ainsi la continuité de service attendue.

Point commun : Cette reconfiguration aura-t-elle un impact sur le coût moyen du service par rapport aux tarifs généralement pratiqués l’année dernière ?
Arnaud Tomasi :
Nos tarifs tiennent compte principalement des zones de distribution, des volumes, des poids des documents et des fréquences de distribution. Chaque demande est étudiée afin d’apporter une réponse adaptée à ses caractéristiques propres, notamment au travers des réponses formulées aux appels d’offres des collectivités. Nous croyons en l’avenir du courrier non adressé pour toucher tous les citoyens d’une zone donnée.

Point commun : Comment estimez-vous l’évolution de ce marché, en volume ?
Arnaud Tomasi :
Nous avons distribué 6 milliards de plis en 2023 et estimons un volume de 4,5 milliards pour cette année. S’agissant de la communication en boîte aux lettres des collectivités, nous observons un marché en développement à La Poste. De nombreuses collectivités croient comme nous en l’importance du magazine pour créer un lien fort avec le citoyen et lui apporter les informations sur son territoire. Certaines d’entre elles (la Bretagne ou l’Île-de-France par exemple) ont intégré ou réintégré ce moyen de communication impactant dans leurs dispositifs d’information depuis quelques mois.

Crédit photo principale : La Poste.

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