Commonality, l’actualité de la communication publique vue par Cap’Com
C’est un nouvel horizon pour le réseau français de la communication publique et territoriale : après plus de trois ans de publications d’articles en anglais, Cap’Com vient de lancer son infolettre sur LinkedIn et a trouvé un nouveau public. Échanges de bonne pratiques et découvertes de tendances, ces contenus sont faits pour partager une culture commune de la communication publique qui ne connait plus de frontières.
Au printemps 2022, au moment où le réseau national de la communication publique et territoriale Cap’Com organisait son premier séminaire en commun avec le Club de Venise, à Toulouse, sortaient, en ligne, nos premiers articles en langue anglaise. Cela partait d’un quadruple constat :
- Cap’Com collaborait depuis longtemps avec des instances internationales (OCDE, ICMPD, Club de Venise) sur des thématiques de communication publique locale et entretenait également les meilleures relations avec des réseaux frères italiens, belges, canadiens ;
- nous utilisions l’anglais pour nombre de ces échanges, parce que c’est la forme la plus simple pour être lu et compris à l’international (bien que nous proposions systématiquement des traductions simultanées pour nos événements internationaux) ;
- nous avions constaté des intérêts croisés pour nombre de sujets traités dans notre infolettre ou lors d’interventions et conférences ;
- de plus, notre infolettre bimensuelle « Point commun », avec ses 20 000 abonnés, proposait régulièrement des contenus éditoriaux qui pouvaient intéresser au-delà des limites de la France ou de la francophonie.
C’est pour cette raison que nous avons commencé par traduire des articles issus de notre séminaire international « Citoyenneté et participation dans les territoires » (à Toulouse les 16 et 17 février 2022), puis des articles sur des sujets internationaux déjà publiés en français, puis, enfin, à produire et publier des contenus propres, directement en anglais. Ce qui représente plus de 60 articles aujourd’hui, toujours disponibles sur notre site dans l’actualité, à l’onglet English reading « English reading ».
Une convergence des préoccupations
Mais la démarche allait plus loin. Nous avons senti que nos préoccupations convergeaient lors de ces années marquées :
- par la crise sanitaire de la Covid 19 et ses conséquences sociétales ;
- par la généralisation des offensives d’infox et de manœuvres visant à provoquer l’opinion publique, par l’internationalisation des pratiques numériques ;
- par l’attaque systématique des institutions démocratiques ;
- mais également par un égal partage du constat d’un éloignement de certains publics de ce qui fait consensus et société, d’une volatilité et d’une lassitude des opinions publiques et de la constitution de bulles de réalité alternatives ;
- par la prise en compte partout des problèmes d’accessibilité, de littéracie, mais aussi ceux liés à l’usage de l’intelligence artificielle…
La ferme conviction que nous avions tous, chacun dans nos territoires, une partie des solutions en termes de communication publique.
C’était pour une part une période faite d’urgences et de crises, dans un contexte de réapparition de conflits armés proches de nous, mais également face à des défis, notamment climatiques, qui ne connaissent pas de frontières. Nous avons alors acquis la ferme conviction que nous avions tous, chacun dans nos territoires, une partie des solutions en termes de communication publique. Et cette abolition des frontières ne valait pas seulement entre les cultures et les nations, mais également entre les petites communes et les grands territoires. Dans une vallée, au cœur d’une petite ville, dans un quartier, comme à l’échelle d’une région ou d’un pays, nous traitons souvent des mêmes questions et cherchons de façon identique à gagner la confiance des publics, à garantir l’authenticité des faits, à œuvrer pour la transparence de l’action publique.
Depuis quatre ans, on peut même affirmer que les solutions de proximité, dans la franchise des échanges entre personnes, dans la quotidienneté des relations de l’espace de vie, se révèlent efficaces et permettent de reconstruire quelquefois un lien distendu entre les citoyens et les institutions. C’est notre conviction à Cap’Com, et nous mettons souvent à égalité avec les actions de communication des grandes collectivités des initiatives et des réalisations émanant de « petits poucets », comme nous appelons les petites communes.
Tous nos articles sont traduits par des interprètes
Depuis que Commonality existe, paraissant deux fois par an, nous avons forgé une méthode, notamment pour la production et la traduction de nos contenus. Nous avons missionné une agence de traduction et d’interprétation, Into-nations, avec qui nous avons créé une relation durable et de confiance, développant notre lexique professionnel et travaillant la qualité d’une rédaction à la fois « métier » et humaine, avec un style, des partis pris éditoriaux, qui tranchent avec les productions de l’intelligence artificielle. Cette collaboration a même connu un épisode particulier avec la traduction et la publication l’an dernier de l’ouvrage de grande qualité de notre collègue Klimentini Diakomanoli, rencontrée lors d’un séminaire du Club de Venise à Londres et qui venait de publier en grec, aux éditions de l’université de Macédoine un excellent ouvrage sur son domaine de compétence, la lutte européenne contre les infoxs. Cap’Com a négocié les droits de cet ouvrage, trouvé un éditeur français (L’Harmattan) et financé la traduction du texte. Adapté et accompagné de notes, ce livre a vu le jour et a été présenté lors de notre séminaire international de Strasbourg des 23 et 24 mai 2024.
Le choix de changer de support
Pour autant, nous n’étions pas satisfaits de l’audience de notre infolettre dans sa forme initiale, ce qui venait de la manière dont il fallait s’abonner, qui dépendait encore trop de la sphère francophone et du bon vouloir de chacun, car nous ne pouvions recruter que par recommandation et prescription. Notre réflexion fut largement influencée par nos collègues belges de la communication de la délégation Wallonie-Bruxelles qui nous ont orienté vers leur nouvelle infolettre londonienne publiée sur LinkedIn. Nous avons donc, à l’été 2025, décidé de migrer vers ce réseau à vocation professionnelle, sur lequel Cap’Com a déjà plus de 44 000 abonnées et qui semblait être un bon carrefour pour propulser notre infolettre Commonality.
En quelques jours nous comptions en milliers, jusqu’à atteindre les 9 000 abonnés aujourd’hui.
À la rentrée scolaire, en septembre, nous avons donc édité le premier numéro sous cette nouvelle forme (pour le onzième numéro de notre titre). Il s’agissait à la fois de reconquérir nos anciens abonnés à Commonality et de tenter d’en trouver d’autres. Ce qui fut fait très vite puisqu’en quelques heures, nous avions déjà dépassé notre audience précédente. En quelques jours nous comptions en milliers, jusqu’à atteindre les 9 000 aujourd’hui. Quelle surprise ! Et quelle joie, compte-tenu de nos efforts constants et pour l’équipe qui s’y consacre régulièrement depuis plus de trois années. Il nous faut naturellement remercier tous nos partenaires qui nous ont soutenu et qui nous aident à trouver des sujets pertinents, le Club de Venise notamment, mais également toutes celles et ceux qui ont trouvé un intérêt à s’abonner à cette nouvelle formule. Pour eux et pour les futurs destinataires de Commonality, nous avons imaginé une petite campagne de communication « Because baguettes are not the only thing worth sharing. Practice of local public communication too ! ». Une façon amusante de rebondir sur notre identité, notre culture de la communication publique locale française, et de montrer l’ouverture, le dialogue, la mise en commun, sur des bases solidaires et éthiques. Car nous sommes une coopérative qui travaille pour l’intérêt général, animant le réseau professionnel des administrations et des organismes qui produisent et pensent à la communication publique comme un service public. Des professionnels qui sont le public de Commonality, où qu’ils se trouvent. Et pour qui nous publierons désormais chaque trimestre cette infolettre comprenant des articles variés sur les tendances et les bonnes pratiques dans nos métiers (tous les articles sont accessibles en version anglaise et française).
Commonality est une infolettre pour les communicants publics des tous les pays, notamment européens. Elle est aussi réalisée par eux. Chaque trimestre, un comité de rédaction en définit les contenus à partir de l’actualité. Chaque communicant public a la possibilité de proposer des contributions, qui seront éventuellement publiées (contact : communication@cap-com.org). Partageons nos pratiques, mais aussi nos points de vue !