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Confiance politique et institutionnelle : la France reste-t-elle le pays de la défiance ?

Publié le : 16 mars 2021 à 14:31
Dernière mise à jour : 25 mars 2021 à 09:12
Par Bernard Deljarrie

La nouvelle vague du Baromètre de la confiance politique du CEVIPOF de février 2021 confirme que les Français continuent de percevoir le personnel politique et le fonctionnement du système démocratique de façon négative. Les aspirations à une plus forte prise en compte du point de vue des citoyens continuent de s’exprimer.

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« La période 2009-2019 a été une décennie noire pour la confiance politique en France. » La vague 12 de février 2021 du Baromètre de la confiance politique du Centre de recherches politiques (CEVIPOF) de Sciences Po confirme cette sentence. Depuis dix ans, les scrutins électoraux traduisent une forme de fatigue civique que reflètent les taux d'abstention et le nombre de bulletins blancs et nuls. La lassitude, la méfiance et la morosité ont plombé l'état d'esprit du pays et ont dominé les sentiments positifs comme la sérénité, l'enthousiasme, le bien-être ou la confiance. « La décennie écoulée est celle d'un fragile optimisme individuel et d'un fort pessimisme collectif », reconnaît le CEVIPOF.

La confiance dans les institutions, après un an de crise sanitaire, semble remonter légèrement mais reste particulièrement faible. Moins de 40 % des Français ont confiance dans le gouvernement, l’institution présidentielle ou les assemblées parlementaires. Petite lueur d’espoir qui se maintient, la confiance dans le conseil municipal reste positive avec 64 % des Français qui ont très ou plutôt confiance. Un score qu’approchent les conseils régionaux et départementaux (56 %) qui dans trois mois se présenteront aux électeurs.

L'incarnation politique de l’action publique reste négativement perçue

La confiance dans les institutions, notamment dès lors qu’elle concerne les dimensions de l’État protecteur ou qu’elle incarne les niveaux les plus territoriaux de l’action, semble avoir assez bien résisté, voire s’est améliorée en cette année d’action publique forte face à la pandémie. Mais l’incarnation politique de l’action publique et tout ce qui touche à la sphère de l’espace politique continuent d’être négativement perçus. « On peut parler d’une vraie dualité de l’opinion publique à cet égard », explique Bruno Cautrès, chercheur au CNRS.

Le Baromètre intègre une dimension européenne, ce qui permet des comparaisons intéressantes. En matière de confiance, les Français perçoivent négativement les acteurs du jeu politique, plus que les Allemands et les Britanniques, autant que les Italiens.

Image d'illustration par Candid_Shots de Pixabay

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