Les médicaments fictifs de Schiltigheim contre les violences faites aux femmes
La nouvelle campagne de la ville de Schiltigheim détourne les codes de la publicité pharmaceutique pour rappeler que l’éducation des hommes et des garçons à l’égalité et au respect est le seul remède contre les violences faites aux femmes.
Antiviolenzine contre les violences, Féminicidyl contre les féminicides. Depuis le 12 novembre et jusqu’au 2 décembre 2025, les boîtes et gélules de ces deux médicaments fictifs s’affichent dans les rues de Schiltigheim et sur ses réseaux sociaux. Le service com de la ville a imaginé ces traitements symboliques pour attirer le regard et mettre en avant « le seul remède contre les violences : l’éducation ! ». Sous ce slogan, des statistiques réelles et récentes rappellent que les violences restent massives.
Responsabiliser les comportements des hommes auteurs de violences
« Le vrai “remède” n’est pas médical, il est éducatif et sociétal, et il commence par l’éducation des hommes et des garçons à l’égalité et au respect envers les femmes », souligne la ville.
Depuis 2020, elle prend la parole sur le sujet autour du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, avec des campagnes fortes comme en 2022 – avec des messages inspirés de slogans de manifestations et des collages féministes (« Dans 15 féminicides, c’est Noël »), et une affiche « À nos mortes » (nommée au Grand Prix Cap’Com) – ou en 2023 avec des bulletins météo, pour dénoncer les « prévisions des féminicides ». En 2024, la victime était au cœur du sujet de sa campagne « Face aux violences, il n’y a qu’une bonne réponse : je te crois ». Cette année elle inverse la responsabilité en axant le message sur les comportements des hommes et la nécessité de les éduquer. Un message plus que nécessaire face à l'essor des discours masculinistes.
Des affiches à disposition des communes pour sensibiliser aux violences conjugales en milieu rural
Parmi les autres initiatives lancées dans le monde territorial autour de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, une campagne lancée par l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et la Fédération solidarité femmes cible plus particulièrement la communication sur le sujet dans les 30 000 communes rurales. « Alors que seule 30 % de la population habite en zone rurale, 50 % des féminicides s’y produisent », explique la Fédération. « Les violences conjugales sont plus fréquentes proportionnellement en ruralité, et les victimes disposent généralement de moyens plus limités pour les fuir. […] Dans ces territoires, le ou la maire est souvent la première personne vers qui une victime peut se tourner. Savoir accueillir la parole des victimes peut tout changer. »
Avec le slogan « Dites oui à l’amour, non aux violences conjugales », les deux visuels de la campagne rappellent : « Votre mairie s’engage contre les violences faites aux femmes. »