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Murphy, ce diable qui s’immisce dans notre quotidien sans qu’on lui ait rien demandé

Publié le : 13 novembre 2025 à 07:07
Dernière mise à jour : 13 novembre 2025 à 16:40
Par Mary Mackay

Vous ne le connaissez peut-être pas encore, mais nous avons tous un Murphy dans les équipes. Tapi dans l’ombre, sournois et imprévisible, c’est au détour d’un projet qu’il en profitera pour faire son apparition, toujours au mauvais moment. Mais rassurez-vous, si le facteur humain n’est pas systématiquement en cause, il existe des moyens de le tenir à distance.

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Par Mary Mackay, responsable communication et événementiel à l’IUT Nord Franche-Comté, université Marie & Louis Pasteur, membre du Comité de pilotage de Cap'Com.

Qui est vraiment Murphy ?

La loi de Murphy, souvent citée avec un sourire résigné, s'énonce ainsi : «Tout ce qui peut mal tourner, tournera mal. » Bien quʼil ne soit ni un principe scientifique ni un texte juridique, cet adage, inventé à la fin des années 1940 par lʼingénieur Edward Murphy, illustre lʼironie de certaines situations où, face à plusieurs issues possibles, la plus déplaisante choisit précisément le mauvais moment pour se produire.
Vous l’aurez compris, il s’agit plus d’une expression humoristique, voire d’un constat empirique, à propos du caractère inéluctable de l’apparition des problèmes, souvent au pire moment. Ajoutez à cela le facteur humain et la loi de Murphy prendra cette définition : « S'il y a plus d'une façon de faire quelque chose, et que l'une d'elles conduit à un désastre, alors il y aura quelqu'un pour le faire de cette façon. »
Je suis sûre que, maintenant, ça vous parle. 😉

Murphy et la communication publique : je t’aime moi non plus

Dans nos métiers, la loi de Murphy trouve un terrain fertile. Ici, les délais sont serrés, les sollicitations nombreuses et la coordination, parfois, relève d’un art subtil. La complexité croissante de l’écosystème numérique, le ballet des validations, les budgets contraints, la gestion simultanée de nombreux projets multiplient les occasions pour que « ce qui pourrait mal tourner » le fasse vraiment. Sans parler de l’événementiel, qui porte à lui seul intrinsèquement la marque de Murphy dans ses gènes – ce qui fait aussi tout son charme.

Mais ce pessimisme amusé nʼest pas une fatalité. Il s’agit plutôt d’une invitation à la vigilance et à la créativité pour déjouer ces impromptus que tout communicant rencontrera dans sa vie :

  • le document destiné à lʼimprimeur qui part sans les mentions légales ou avec une coquille bien visible (mais invisible lors des douze relectures collectives) #jaileseum ;
  • le vidéoprojecteur qui claque un quart d’heure avant la cérémonie des vœux devant 1 000 personnes #cestduvecu ;
  • la conférence de presse soigneusement planifiée qui tombe, par un malencontreux concours de circonstances, le même jour quʼun événement national médiatique éclipsant tout le reste #nanmaisheu😭😭😭 ;
  • après un travail de pédagogie titanesque sur un dossier sensible, cʼest une rumeur surgie sur un groupe Facebook local qui retient, triomphalement, toute lʼattention #noussachons ;
  • et bien sûr le plus célèbre dans le milieu cap’comien : les aléas SNCF et autres manifestations à l’approche ou au retour du Forum de la communication publique. Franchement, la biche sur la voie au retour de Lille, si c’est pas un coup de Murphy, ça, c’est qui ? Il a été invoqué plus d’une fois dans le train qui me voyait devenir, avec mes compatriotes d’infortune, naufragée de la SNCF ce soir de décembre 2024.

Bref, vous l’aurez compris, Murphy, tel le diable, se cache dans les détails. Détails pouvant, à eux seuls, faire basculer la destinée de notre opération de communication soigneusement préparée. Et c’est là que l’expérience acquise se révélera notre meilleure alliée pour déjouer ces pièges.

Rassurons-nous ! Si la loi de Murphy hante parfois nos agendas, elle nʼest pas une fatalité et peut même devenir un formidable moteur de créativité collective. Après tout, si « tout ce qui peut mal tourner, tournera mal », alors tout ce qui pourra être prévu (et réparé dans la foulée) prouve lʼexpertise, la solidarité et… le sens de lʼhumour des communicants publics. Il y a fort à parier que la prochaine bourde collective deviendra une anecdote de teambuilding ! En communication publique, la loi de Murphy se combat par lʼanticipation, le sens du collectif et un stock de café à toute épreuve. Parce que, après tout, tout ce qui peut bien finir finira aussi souvent mieux quʼon ne le pense.

Photo d'illustration issue de Freepik.