Pages de com : « Faire territoire : le récit pour agir autrement » par l’Association nationale des pôles territoriaux et des pays

Ce vadémécum rappelle une évidence trop souvent oubliée : un territoire ne se résume pas à des indicateurs ou à un plan d’actions. Le récit territorial, tel que défini dès l’introduction, n’est pas « un simple instrument de communication » mais « un outil stratégique, profondément politique » qui construit sens, cohérence et mobilisation collective. Pour les communicants publics, cela change la donne : il ne s’agit plus seulement de « valoriser » un territoire, mais de lui donner voix. De transformer des politiques publiques en horizon partagé. De rendre visibles les forces invisibles : histoires locales, attachements, initiatives modestes mais structurantes.

Du slogan à la mise en récit : le contrat narratif territorial

L’un des apports les plus intéressants du document est la notion de « contrat narratif territorial » : un socle commun qui précède les projets, donne du sens aux politiques et engage les acteurs. Un territoire qui se raconte comme « pionnier de l’économie circulaire », par exemple, influence durablement ses politiques d’urbanisme, ses alliances économiques et les comportements de ses habitants. Pour les communicants, cela signifie passer du storytelling institutionnel à la gouvernance narrative.

Un écho direct aux enjeux du Forum d’Angers

À Angers, en novembre 2025, les échanges ont largement porté sur la manière de raconter son histoire, ses projets collectifs, son territoire, pour redonner sens à l’action publique locale. Ce vadémécum met des mots et des outils sur cette attente : faire récit, c’est construire la confiance et permettre l’engagement. On retrouve ici les mêmes ressorts que ceux évoqués par Éloi Laurent (lire cette précédente chronique Pages de com) : sortir de la communication défensive pour bâtir un « horizon commun » fondé sur l’expérience locale et les transitions vécues.
Ce texte est une invitation à :

• documenter et valoriser les « petites histoires » qui font collectif ;
• organiser des espaces de mise en récit participative ;
• intégrer le récit dans les projets dès l’amont, et non en habillage final ;
• devenir médiateurs du sens territorial.