Aller au contenu principal

Presse territoriale : vers un journalisme citoyen

Publié le : 3 mai 2019 à 15:15
Dernière mise à jour : 6 mai 2019 à 16:30
Par Lucile Jarrot

Une presse territoriale qui devient le porte-voix de l'habitant et se déploie avec agilité sur le numérique. Deux tendances révélées par l'analyse du jury du Grand Prix de la presse territoriale 2019 réuni il y a quelques jours à Bordeaux pour désigner les 34 meilleures publications de l’année. Des nominés à découvrir en attendant la remise des prix aux lauréats lors des 10es Rencontres nationales de la presse territoriale le 13 juin 2019.

Dans les mêmes thématiques :
Découvrez les 34 publications nominées

La presse territoriale devient le porte-voix de ses habitants

Le magazine se veut toujours plus proche des habitants et des acteurs du territoire avec des reportages de terrain, des portraits mais aussi la mise en place de rubriques rédigées par les citoyens eux-mêmes. La ville d’Hédé-Bazouges va même plus loin en laissant les clés de la rédaction du journal à une équipe d’habitants bénévoles. La tendance est aux ambassadeurs, avec la mise en avant de « success story » comme dans le MayMag, magazine départemental de la Mayenne. Les habitants sont au cœur du projet éditorial et le style de plus en plus journalistique de la presse territoriale tend à renforcer cette proximité avec le lecteur. Les contenus pédagogiques sont multipliés et une attention particulière est apportée aux différents niveaux de lecture. Le journaliste se fait le porte-parole du citoyen et des actions menées par ce dernier dans un ton toujours plus proche des réalités quotidiennes.
Photos de gilets jaunes, portraits sans fard et éditos traitant autant des succès que des problématiques : la presse territoriale nous surprend en cassant les codes de la presse du bonheur auxquels elle avait pu nous habituer.

Une presse territoriale très ciblée pour toucher les jeunes citoyens
Il n’y a pas d’âge pour s’intéresser à la presse territoriale et certains magazines font le choix d’un ciblage très précis de leur lectorat. Le P’tit Gessien s’adresse aux 7-10 ans et le Seine Mariteen’s aux collégiens. Les spécificités de la presse jeunesse sont reprises, tout en mettant en avant la vie locale. Le but ? Sensibiliser dès aujourd’hui les citoyens de demain à la vie du territoire.

Le fond et la forme

Depuis quelques années maintenant, l’importance de l’esthétique des magazines de presse territoriale a largement été démontrée. La forme compte autant que le fond et la multiplicité des modes de traitement graphiques (photos, illustrations, infographies, schémas) reste une tendance confirmée aujourd’hui. Les textes sont raccourcis pour donner plus de rythme et d’aération au magazine. La photographie est travaillée et réfléchie pour une meilleure mise en valeur du territoire et du citoyen : photo pleine page, portrait... Certains font aussi la part belle à l’illustration comme Praxis, la publication ultra-graphique de l’IAE de Poitiers, ou encore misent sur un format original comme Panorama, du département de la Seine-Maritime, empruntant le modèle dépliable du journal Le 1, ou Le M de Malaunay, revue dépliable qui fait la part belle au portrait.

Vers le tout-numérique ?

L’articulation entre print et web est aujourd’hui une question centrale pour la presse territoriale. La plupart des publications observées au jury de Bordeaux ont montré qu’il existait une réelle volonté de complémentarité entre le magazine papier et les supports de communication du Web (site internet, webzine et réseaux sociaux). Les magazines n’hésitent plus à raccourcir leurs articles sur la version papier et renvoyer le lecteur, par la présence de pictogrammes, vers le Web où une version plus complète de l’article est proposée. On retrouve également la présence des réseaux sociaux dans le magazine papier par la façon de traiter certaines infos ou rubriques : titre en hashtag, pictogrammes… Certains magazines créent même une rubrique regroupant les meilleurs posts Instagram ou les meilleurs tweets. La frontière semble de plus en plus fine et certaines collectivités ont même déployé des médias 100 % numériques (Ici Rennes). D’autres, comme Roanne, expérimentent le numérique comme un terrain de jeu et proposent un magazine en réalité augmentée.

Certaines collectivités ont franchi le pas du site d’information. Ainsi, Trappesmag, Ici Rennes ou encore Vivre Nîmes bénéficient de leur site d’information dédié, travaillant autrement le discours institutionnel et venant grignoter les plates-bandes de la PQR.

Un an avant les élections, et à l’heure de la prise de parole des citoyens, la presse territoriale revendique plus que jamais le titre de premier média d’information locale. Elle n’hésite pas à piocher largement dans les codes de la presse quotidienne régionale, tout comme cette dernière traite généreusement des politiques publiques dans ses articles. Aujourd’hui, la frontière entre presse territoriale et presse quotidienne régionale est donc remise en question par les collectivités. La presse territoriale est-elle vraiment vouée à remplacer la presse quotidienne régionale ? Ce qui est sûr, c'est que les organes de presse vont devoir maintenant compter avec la présence des collectivités dans le champ de l'information locale.

Les nominés en lice pour décrocher le Grand Prix 2019 de la presse territoriale

Parmi les 150 publications candidates, 34 sont désormais en lice pour décrocher l’un des 7 prix de catégorie et, pour la meilleure, le trophée Fleur emblématique du Grand Prix de la presse territoriale 2019. Le jury est présidé par Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes.

Le palmarès complet sera dévoilé lors de la cérémonie de remise des prix, le jeudi 13 juin 2019, dans le cadre des 10es Rencontres nationales de la presse et des médias territoriaux. Cette édition anniversaire questionnera le dialogue presse-lecteur. Découvrez le programme

Catégorie par catégorie, voici les meilleures publications territoriales de l’année :

Catégorie « Projet éditorial »

  • La communauté d’agglomération du Pays de Gex pour Le P’tit Gessien
  • TRIFYL, syndicat mixte de valorisation des déchets ménagers et assimilés, département du Tarn, pour Le Triscope
  • La ville et métropole de Saint-Étienne pour SÉM le Mag
  • La ville de Nîmes pour Vivre Nîmes
  • Syage, syndicat mixte pour l'assainissement et la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres, pour L’O
  • La ville d’Orsay pour Orsay notre ville

Catégorie « Conception graphique »

  • La ville de Malaunay pour Le M
  • La ville d’Échirolles pour Cité Échirolles
  • Le département de la Seine-Maritime pour Seine Mariteen’s et Panorama
  • La ville de Plaisir pour L’Essentiel
  • L’IAE de Poitiers pour Praxis

Catégorie « Petits poucets »

  • La ville d'Hédé-Bazouges pour Le Petit Tacot
  • La ville de Collégien pour L'Écho de Collégien
  • La ville de Malaunay pour Le M

Catégorie « Publications internes »

  • La ville de Colomiers pour Secrets d’agents
  • Le département du Val-de-Marne pour Au service des tout-p’tits et L’Actu des agents des collèges
  • La ville de Paray-Vieille-Poste pour Partageons
  • La métropole de Bordeaux pour Tribu

Catégorie « Dispositif média »

  • La ville de Trappes-en-Yvelines pour Trappesmag
  • Le département du Finistère pour Penn ar bed
  • La ville de Nîmes pour Vivre Nîmes
  • La ville de Roanne pour Mag Roanne
  • La métropole de Rennes pour Ici Rennes

Catégorie « Une »

  • La ville de Meudon pour Chloroville
  • La communauté d’agglomération du Pays de Gex pour Le P’tit Gessien
  • Le département de la Mayenne pour MayMag
  • La métropole de Clermont Auvergne pour Métropole
  • La ville de Laon pour Laon, le mag
  • La ville d’Échirolles pour Cité Échirolles
  • La ville de Bègles pour La Béglaise
  • Syage, syndicat mixte pour l'assainissement et la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres, pour L’O
  • La ville du Passage-d’Agen pour Passage l’actu
  • La ville de Plaisir pour L’Essentiel