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Les tendances 2022 de la presse territoriale

Publié le : 25 mai 2022 à 07:31
Dernière mise à jour : 29 juin 2022 à 10:51
Par Lucile Jarrot

Crise du papier, innovations éditoriales, nouvelles maquettes à mi-mandat dans les villes et intercommunalités, iconographie soignée : la presse territoriale bouillonne ! C’est ce que suggère l’analyse des publications nommées au 24e Prix de la presse et de l’information territoriale. En attendant la révélation des lauréats le 8 juin prochain, prenons le temps de la lecture et du décryptage des tendances de l'année.

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Changement d’équipe, changement de maquette

Cette année aura été exceptionnelle, avec plus de 170 candidatures. Cette édition du Prix de la presse et de l’information territoriales 2022 est marquée par la présence d’un grand nombre de nouvelles formules, voire de nouvelles créations suite à l’arrivée des nouvelles équipes.

Le 8 juin : un événement en ligne et ouvert à tous autour des lauréats du Prix de la presse territoriale

Rendez-vous mercredi 8 juin de 14h30 à 16h30 pour un événement spécial en ligne, et la révélation du palmarès 2022 du Prix de la presse territoriale ! Profitez de ce benchmark pour piocher bonnes idées et retours d’expériences, et améliorer vos propres publications. Bruno Jeudy, président du jury, et Didier Rigaud, maître de conférences, décrypteront les points forts des publications récompensées cette année.

Parmi ces nouvelles maquettes, certaines vont se faire en plusieurs étapes : on pense d’abord au projet éditorial, autour duquel on va faire évoluer la maquette graphique comme pour Mon Mag Ma Ville de la ville de Montaigu-Vendée. Sans oublier l’étape d’étude de lectorat, presque systématiquement à l’origine de ces nouvelles formules. Souvent demandées par les nouvelles équipes, elles permettent de faire le point et d’envisager les évolutions possibles (changement de nom, de périodicité). La ville de Villeurbanne a, par exemple, constaté que, malgré un taux de lecture partielle ou totale de 70 %, l’information était jugée trop dense et descendante de la part des habitants. Quant à l’étude menée par Châteauroux Métropole, elle leur a permis de se rendre compte que la proposition de passer en 100 % numérique n’avait pas convaincu la population.

De gauche à droite : Mon Mag Ma Ville (ville de Montaigu-Vendée), Viva (ville de Villeurbanne ), CHTX (Châteauroux Métropole).

Pénurie de papier : les habitants sollicitent toujours autant le support physique

Comme beaucoup d’autres, le secteur de la presse territoriale est touché de plein fouet par la crise du papier. Une réalité qui amène certaines collectivités à retravailler en profondeur les marchés publics en y intégrant des clauses de révision des prix et à s’adapter. Elles sont parfois obligées de changer de type de papier d’un numéro à l’autre pour respecter les délais de publication et de repenser l'équilibre entre print et numérique. Une chose est sûre, les lecteurs ne semblent pas prêts à renoncer au format physique. Cet attachement revendiqué dans les différentes études de lectorat menées par les collectivités pousse les services à s’interroger sur le bon équilibre en termes de diffusion de l’information sur le print et le web.

Coup de frais sur les éditos

Un vent nouveau semble – enfin – souffler sur l’édito. La forme classique et institutionnelle de l’exercice laisse place à des propositions plus originales et dynamiques. Exit le portrait (jugé souvent froid) de l’élu seul, pour le département du Loiret ou encore la ville de Pessac, ce dernier est systématiquement accompagné et toujours dans l’action. Nantes Métropole ravive le courrier des lecteurs avec une double page intitulée « Entre nous » et « Johanna Rolland répond à vos questions », dans laquelle la présidente répond directement à trois questions de lecteurs. Pour la ville de Talant, on privilégie également l’interview.

De gauche à droite : les éditos des magazines du département du Loiret, de la ville de Pessac, et de Nantes Métropole.

Au-delà de la forme, dans l'intention de développer le sentiment de proximité et de réduire la distance entre élu et citoyen, on note aussi une évolution dans le titre même de la rubrique. On ne dit plus « Édito » mais « De vous à moi » à Talant, « Le bloc-note du maire » à Saint-Denis ou encore « C’est dit » pour la communauté d’agglo Roissy Pays de France.

De gauche à droite : l'édito s'intitule « De vous à moi » dans le magazine de Talant, « Le bloc-note du maire » dans celui de Saint-Denis ou « C’est dit » dans celui de la communauté d’agglo Roissy Pays de France.

Une image vaut mille mots

Cette année, l’iconographie est plus soignée que jamais. Plus question de petits formats, les photos s’étalent en pleine page mais toujours dans un but d’information et de valorisation. Un soin particulier est apporté aux portraits, les collectivités ayant à cœur de montrer « ceux qui font la ville ». Ainsi, la ville de Meudon illustre toutes ses unes par des portraits d’habitants. Les doubles pages viennent valoriser le territoire ou illustrer les dossiers et articles de fond, comme dans le Montrouge Mag ou Le Liévinois.

Ci-dessus, de gauche à droite : les portraits d'habitants à la Une des magazines de Meudon, Montrouge et Liévin. Ci-dessous, des photos en double page pour valoriser le territoire à Montrouge et Liévin.

On voit également que les publications se sont largement approprié le principe de l’infographie, rendant ainsi les sujets les plus techniques, pédagogiques et ludiques. Comme dans le Viva de Villeurbanne, les maquettes se ponctuent de pictogrammes et d’illustrations, et diversifient les entrées de lecture.

À chacun sa carto

Expliquer un plan de rénovation urbaine, décrire la déviation d’une route ou illustrer le réseau des bibliothèques d’un territoire : la cartographie est partout. Graphique et lisible, cet outil permet de donner des indications concrètes au lecteur sur un bon nombre de sujets nécessitant une représentation dans l’espace.

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