Combien gagnent les communicants publics en 2025 ?
La Radioscopie 2025 des communicants publics permet d’observer les disparités de rémunération, selon la fonction, l’âge ou la taille de la collectivité, des communicants du secteur public. Des chiffres à découvrir.
Nous le savons bien, la rémunération ne compte pas parmi les attraits de notre métier. C’est souvent le cas dans la fonction publique. La Radioscopie des communicants publics 2025 (voir la méthodologie) le confirme. En établissant le profil, la situation professionnelle et les conditions de l’exercice du métier des quelque 25 000 communicants publics, elle apporte aussi un éclairage sur les salaires de la profession et sur la satisfaction liée à la rémunération.
Le choix d’être un communicant public ne repose pas sur la rémunération attendue. L’engagement naît de valeurs partagées – l’attachement au service public et à l’intérêt général – et de l’intérêt porté à la vie locale et aux enjeux politiques. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais que la rémunération n’apparaisse pas du tout dans les deux principales raisons pour lesquelles les communicants publics ont choisi d’exercer ce métier semble confirmer une certaine insatisfaction salariale.
Une insatisfaction ou un réel mécontentement ? Une majorité des communicants publics s’estiment insatisfaits de leur rémunération. Et 1 communicant sur 5 se déclare « pas du tout satisfait ». Un chiffre qui malheureusement n’a pas évolué au regard de la précédente étude qui date de 2018.
Sources d’inquiétude, les différences sont grandes entre les chargés de communication (66 % insatisfaits de leur rémunération) et les directeurs (47 % insatisfaits). Rappelons avant de regarder les chiffres que, pour les fonctionnaires, la rémunération est encadrée (traitement indiciaire) mais qu’elle est propre à chaque corps ou cadre d’emplois et peut comprendre des éléments accessoires (primes liées aux fonctions, aux sujétions ou à l’expertise). Pour les contractuels, la rémunération est fixée par l'autorité administrative en prenant en compte, notamment, la fonction, la qualification et l’expérience.
Méthodologie de l’enquête
La Radioscopie des communicants publics a été conduite en septembre 2025 par Cap’Com, le réseau des communicants publics, en partenariat avec le CNFPT et l’institut d'études Occurrence, auprès d’un échantillon de 946 communicants publics, de toutes les régions – 80 % exerçant en collectivités locales et 20 % dans des organismes publics locaux, nationaux ou hospitaliers. Un tiers se situant dans des postes de directeur ou responsable de la communication, et deux tiers dans des postes de chargé de communication. Les réponses aux questions sur les rémunérations sont calculées pour les seuls répondants travaillant à temps plein et représentent le salaire net perçu, primes et avantages inclus.
Le salaire selon la fonction
Plusieurs niveaux de responsabilités organisent le métier, selon une présentation étudiée par le Centre national de la fonction publique territoriale et le réseau Cap’Com. Pour la Radioscopie 2025, nous avons regroupé ces catégories en deux groupes. Celui des directeurs et responsables de la communication qui ont un rôle de stratégie et de coordination. Celui des chargés de communication qui proposent et mettent en œuvre des actions de communication.
À chaque niveau de responsabilité, un niveau de rémunération. De fortes disparités apparaissent entre ces deux groupes. Pas si étonnant que cela, car si les fonctions sont différentes les populations diffèrent aussi au regard de l’âge, de l’ancienneté, de la formation initiale. Toutefois, notons que deux tiers des chargés de communication gagnent moins de 2 500 euros net par mois et que seuls 15 % des directeurs ou responsables atteignent un salaire supérieur à 4 000 euros net par mois.
Concernant le secteur privé, les derniers chiffres indiquent que les salaires des communicants varient davantage en fonction du poste et du niveau d'expérience. Un chargé de communication dans le privé commence sa carrière avec un salaire moyen brut annuel de 28 000 euros, pas très éloigné de ceux du secteur public. Mais un directeur de communication du privé, avec plusieurs années d'expérience, atteint en moyenne les 85 000 euros. Là, nous sommes loin du public, les communicants publics le savent bien.
Le salaire selon l’âge
Une autre manière de regarder les chiffres, pour comparer sa rémunération à une moyenne, est de mettre en évidence la progression tout au long de la carrière. La Radioscopie permet d’établir cette évolution selon l’âge du communicant public.
Plus de 85 % des communicants de moins de 30 ans gagnent moins de 2 500 euros net par mois. Ils sont encore deux tiers à gagner cette rémunération entre 30 et 40 ans. Et, en fin de carrière, à plus de 50 ans, ils sont encore 20 % à se satisfaire de ce salaire.
Autre lecture, il faut pratiquement atteindre l’âge de 40 ans pour espérer franchir la barre des 3 300 euros net par mois et pas plus de 15 % des communicants atteignent à 50 ans ou plus un salaire supérieur à 4 000 euros par mois. Une progressivité régulière mais resserrée.
Le salaire selon la taille de la collectivité locale
Portons un regard sur les seuls communicants des collectivités territoriales. La taille de leurs collectivités – classées selon la population – a-t-elle une influence sur la rémunération des communicants ?
Première constatation, deux tiers des communicants des communes de moins de 20 000 habitants ne gagnent pas plus de 30 000 euros par an, quels que soient leur fonction ou leur âge. Or cette taille de commune peut compter des responsables de la communication dont les compétences et le niveau d'expérience ne sont pas forcément moindres même si leur équipe est plus limitée.
Seconde constatation, dans les grandes collectivités de plus de 100 000 habitants – régions, départements, intercommunalités, grandes villes –, encore un tiers de leurs communicants est sous la barre des 30 000 euros par an. 1 sur 4 franchit toutefois la barre des 40 000 euros par an.
Et le salaire moyen
Pour en terminer sur un chiffre global, observons le salaire moyen des communicants publics, une donnée attendue mais pas forcément très significative.
Les réponses apportées par la Radioscopie 2025 révèlent un salaire moyen net de l’ordre de 33 000 euros par an (2750 €/mois). Selon l’Insee, toute fonction publique confondue, un agent gagne en moyenne, pour un temps plein, de l’ordre de 2 550 euros net, et dans la seule FPT, 2150€. Des chiffres inférieurs à la moyenne des communicants publics. Pour éviter toute mauvaise interprétation globale, rappelons que les communicants publics sont principalement de catégorie A ou B, que la quasi-totalité disposent d'un diplôme d’études supérieures, qu’une majorité d'entre eux affichent au moins un bac +5. Une exception dans le secteur public.