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« La presse territoriale a su évoluer et reste un terrain d’expérimentation »

Publié le : 24 février 2020 à 19:46
Dernière mise à jour : 4 mars 2020 à 21:53
Par Lucile Jarrot

Didier Rigaud, maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne et créateur du Prix de la presse et de l’information territoriale, nous parle de l’évolution des médias des collectivités. Une mutation constante qu’accompagne la 22e édition du prix à travers quelques nouveautés.

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Quelle(s) évolution(s) selon vous sont à venir pour la presse territoriale ?

Didier Rigaud : Difficile de prévoir l’évolution des usages médiatiques. Ce que l’on ne peut que constater, c’est que malgré l’arrivée de nouveaux médias durant ces vingt dernières années, internet, les réseaux sociaux… la presse territoriale est toujours bien présente et demeure la première source d’information locale pour les habitants des collectivités territoriales. Elle a su s’adapter, évoluer et reste même un terrain d’expérimentation. Le Prix de la presse territoriale est le réceptacle de nombreuses initiatives, sur la forme en matière de graphisme, de ligne éditoriale, de publics ciblés, de mode de diffusion… Les responsables de ces publications participent d’ailleurs au prix un peu pour « tester » leur publication auprès d’un public professionnel.

Didier Rigaud est un observateur privilégié de la presse territoriale, dont il a créé et organise avec Cap'Com depuis 22 ans le prix.

22e Prix de la presse et de l'information territoriale : les candidatures sont ouvertes

Le Prix de la presse et de l'information territoriale récompense chaque année les publications périodiques papier et plurimédias destinées à la population ou aux agents de la structure candidate. Les inscriptions au prix 2020 sont ouvertes dès le 25 février et ce jusqu'au 6 avril. Toute collectivité, quelle que soit sa taille, et toute institution publique peuvent candidater. C'est simple, instructif et gratuit.

Découvrir pourquoi et comment candidater.

La presse territoriale évolue, son prix aussi. Pouvez-vous nous en dire plus sur les changements de catégories de cette année ?

D. R. : Deux nouveautés cette année pour le Prix de la presse territoriale et sa 22e édition. Tout d’abord une nouvelle catégorie que nous avons nommée la plume d’or. L’idée était d’avoir un peu le pendant de la catégorie « la meilleure une de couverture » et de valoriser la qualité d’écriture, le choix d’un angle original… Toutes et tous, nous écrivons bien plus qu’auparavant mais des textes de plus en plus courts, sur nos smartphones, les réseaux sociaux… Il nous a semblé important de mettre en valeur la qualité rédactionnelle.
Ensuite, nous avons intégré la catégorie que nous appelions dispositif média au projet éditorial. La mise en place d’un dispositif global d’information incluant les médias print et digitaux de la collectivité se généralise et fait partie intégrante d’un dispositif global éditorial.

Qu’apporte le Prix de la presse territoriale aux collectivités candidates et lauréates ?

D. R. : Pour les collectivités lauréates, indéniablement, la reconnaissance de leur travail, de leur professionnalisme, de leur créativité et capacité d’innovation.
La communication n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur dans les collectivités par les décideurs, élus et administratifs, et la plupart des lauréats du Prix de la presse territoriale nous disent que cette reconnaissance par leurs pairs, membres des différents jurys du prix, a débloqué certaines situations en interne, dans leur collectivité, et facilité leur travail au moins durant un certain temps.

Cela renforce aussi la cohésion au sein des équipes. On le constate lors de la remise des prix : les services communication viennent très souvent au complet récupérer leur trophée, même parfois avec leurs prestataires. La réalisation d’une publication est avant tout un travail collectif impliquant fortement l’ensemble des personnes chargées de la communication et ce d’autant plus avec la mise en place de dispositifs transmédias ou plurimédias.

La reconnaissance pour l’équipe de la com de Nîmes, lauréate 2019. De g. à d. : Aurélie Guarderas, Jessica Redouane, Emmanuelle Laurent, Marjorie Gourdou, et Philippe Debondue. (Cap'Com / Daniel Gillet)
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