
Les communicants de l’État à l’unisson
« À l’unisson » : c’est sous ce précepte de rassemblement harmonieux que se sont réunis quelque 400 communicants de l’État le 15 mai 2025 pour leur 4e séminaire.
Par Sophie Quéran, directrice de la communication de la ville de Villejuif et membre du Comité de pilotage de Cap'Com.
Le Service d’information du gouvernement anime le rassemblement des communicants de l'État chaque année à la Maison de la radio. Son directeur, Michaël Nathan, avait invité sondeurs (BVA, Obsoco), rédacteurs en chef de grands groupes de presse (Bayard, Arte France, Ina), penseurs et prospectivistes pour creuser les aspirations des Français. Délitement du lien social et des solidarités du quotidien ? Transitions démographiques et ruptures générationnelles ? Peur du déclassement et de la déconnexion ? Soit trois tables rondes pour un après-midi sous le signe des liens sociaux qui libèrent.
Une première édition des Prix de la communication de l’État
Pour la première fois, étaient lancés les Prix de la communication de l’État, auxquels le réseau Cap'Com est associé et représenté au jury. On a pu voir des campagnes remarquables sur des sujets forts comme les violences intrafamiliales, le harcèlement scolaire, la lutte contre les drogues, le sport chez les ados, la maladie mentale... Mais aussi aspirationnelles comme les stimulantes publicités de recrutement pour les armées – chacune a déposé un dossier : Terre, Mer et Air –, le pied de nez des gendarmes à toutes les excuses bidons de leurs contrevenants préférés, ou encore la remarquable refonte du site du Cnes, tutoyant désormais les performances de Wikipédia...
Le palmarès met bien en valeur les expertises d’équipes pluridisciplinaires à coups de campagnes dotées de budgets importants et d’indicateurs de performance précis. Il fait véritablement office de vitrine du beau geste communicant, de la belle accroche et d’une parfaite maîtrise des segmentations et des messages à impact. Mercedes Erra, notre grande publicitaire nationale, présidence du jury cette année, pour qui « parler c’est déjà faire » et chez qui en matière de publicité « une émotion est toujours un encouragement à l’action », note d’ailleurs « un travail de réflexion plus poussé sur le réel besoin de contenus, les formats, et les canaux utilisés. L’époque de la surabondance de messages à faible valeur informationnelle est révolue », ajoute-t-elle.

Il reste que, sur les 188 campagnes reçues – une performance à noter pour une première édition –, le vent de créativité et de liberté est timide et les pas de côté décalés encore peu nombreux, nonobstant le sérieux des sujets appréhendés et gage sans doute d’une maturité à venir.