« Parler du réel » : le brief des élus angevins
Les élus angevins Christophe Béchu, maire d'Angers, et Florence Dabin, présidente du département de Maine-et-Loire, se sont adressés aux participants du 37e Forum Cap’Com à Angers. Rappelant le rôle essentiel à leurs yeux de la communication publique, ils ont tenu à évoquer ses défis dans une période où la parole publique est fragilisée.
Alors que se tenait le congrès des maires à Paris, les élus des collectivités qui accueillaient le Forum à Angers se sont adressés aux communicants publics. Le Forum 2025 avait pris comme fil conducteur le récit. Pour affronter des tensions autour des transitions, la narration doit être au cœur de la communication publique. Cette vision a été résumée par le délégué général de Cap’Com rappelant que « les communicants publics sont des tisserands et c’est à eux de broder nos récits… sans se raconter d’histoires ». Christophe Béchu, maire d’Angers, président d'Angers Loire Métropole, ancien ministre de la Transition et de la Cohésion des territoires, et Florence Dabin, présidente du département de Maine-et-Loire et vice-présidente de l'Assemblée des départements de France, se sont saisis de cette interpellation pour conforter le rôle des communicants publics. La communication publique n'est pas un accessoire de l'action publique, ont-ils déclaré d’une même voix.
« Parler du réel, du tangible, du concret »
« Il y a le défi de la confiance », a reconnu Christophe Béchu. Nos institutions sont perçues comme éloignées. La communication publique est là pour relier et elle doit parler simplement. La transparence et l’honnêteté sont les conditions premières de la confiance. Mais attention, précise le maire d’Angers, nos concitoyens n'attendent plus seulement d'être informés. « Ils veulent comprendre, ils veulent être écoutés, ils veulent sentir que leur parole compte. »
Élu local et ancien ministre, Christophe Béchu insiste aussi sur l’incarnation des politiques publiques. « Vous êtes là pour donner un visage ou des visages à l'action publique. » Pour lui, cette incarnation est essentielle parce que c'est une manière de lutter contre la désinformation, de mettre de la confiance, de mettre de la proximité. Valoriser des paroles qui soient des paroles vivantes, rendre compte des métiers au sein de la collectivité, mettre en avant les femmes et les hommes qui conduisent et mettent en œuvre les politiques publiques, « cela permet, à côté de tout ce qui est virtuel, de parler du réel, du tangible, du concret ». Des message déjà bien intégrés par les communicants, mais qu'il est toujours appréciable de l’entendre exprimé directement par un élu
« Être dans le concret, être dans l'authenticité, la sincérité »
De son côté, la présidente du département de Maine-et-Loire a tenu à insister sur la dimension de proximité de la communication publique. « J'aime la relation de proximité où j'ai toujours trouvé que le lien direct avec les hommes et les femmes permettait d'avoir un échange sincère, authentique, de mieux comprendre ce qui fait sens », a avoué celle qui fait partie de ces profils d’élus atypiques qui ont appris en rencontrant des hommes et des femmes au quotidien. « Je n'ai pas fait l'Ena, je n'ai pas fait Sciences Po. Je suis professeure des écoles », un métier où la narration fut au cœur de son quotidien.
L’Anjou est un pays agréable, qui a beaucoup d'atouts, confirme sa présidente, mais sa communication doit relever un défi, « celui de la démocratie ». Il est important de s'opposer à cette défiance qui peut exister, portée par les travers de la communication, la désinformation. « Il faut être extrêmement vigilants, être dans le concret, être dans l'authenticité, la sincérité. »
Fixant les regards des 1200 participants de cette séance d’ouverture du Forum, Florence Dabin leur lance un appel : « Vous êtes cette communication à laquelle je tiens pour épauler nos institutions, pour valoriser nos collaborateurs, et pour dire que l’on peut être fiers ensemble d'avoir une France où il fait bon vivre. »
