Vers un numérique public choisi et responsable aux Rencontres 2025 de la com numérique

Le ton est donné dès la conférence d’ouverture de Jacques-François Marchandise – chercheur et prospectiviste –, qui invite à tenir compte des limites (environnementales, attentionnelles, numériques) pour alléger sa communication sans pour autant perdre en efficience. Dans un contexte d’hyperchoix, de dépendance croissante aux outils numériques mais aussi d’exigences sociales et éthiques accrues, il a plaidé pour une approche lucide, recentrée sur l’essentiel, respectueuse et responsable. En écho aux mots d’introduction prononcés par Yves Charmont, délégué général de Cap’Com, et Pierre Janin, conseiller municipal de la ville de Rennes délégué au numérique et à l’innovation, il invitait à un vrai engagement, des choix et des partis pris concrets.

Une édition qui marque donc une certaine avancée en faveur des actions de communication numérique responsables. L’intelligence artificielle a certes été abordée avec prudence, mais surtout avec beaucoup de méthode grâce notamment au décryptage de la boussole de l’IA qui vise à guider vers des usages éthiques de l’outil dans le secteur public. Les ateliers comme la présentation des actions récompensées par les Hashtags 2025 de l’Observatoire de la #compublique numérique ont donné lieu à des retours d’expérience concrets sur la sobriété éditoriale : plusieurs collectivités ont allégé leurs contenus, au bénéfice de la clarté et de l’impact. Enfin, l’accessibilité numérique a été abordée comme un enjeu incontournable : intégrer l’inclusion dès la conception des sites et services, former les équipes, tester avec des usagers et rappeler que mise en conformité ne rime pas forcément avec expérience réussie/concluante.

Comment maintenir un lien de qualité avec les citoyens sans dépendre de certains géants du web, de règles changeantes et parfois en désaccord avec l’éthique des services publics ? Comment construire un numérique d’intérêt général ? Si les communicants publics s’interrogent et font parfois œuvre d’actions à géométrie variable, ils ont exploré ensemble de nombreuses alternatives telles que les IA souveraines, l’exploration des outils libres et partageables, ou encore la diffusion via des canaux de proximité comme des applications de collectivités ou les chaînes d’information sur messageries instantanées indépendantes de Meta (Treebal par exemple). Entre sobriété, responsabilité, exploration de nouveaux chemins, pragmatisme et engagements, ces Rencontres 2025 ont confirmé une conviction partagée : la communication numérique du secteur public ne peut plus être subie. Elle doit être choisie, maîtrisée et orientée vers l’expérience des usagers. À l’image du thème « Faire entrer des ronds dans des carrés », le défi reste complexe mais les pistes concrètes se multiplient.