
À La Rochelle, les communicants publics entre transitions, surcharge et solidarité
Réunis le 5 juin à l’IAE de La Rochelle, les communicants publics de la région ont partagé constats, outils et perspectives dans un contexte de transitions multiples. De la surcharge opérationnelle à la mise en récit du territoire, les échanges ont mis en lumière les besoins de pilotage collectif et la force du réseau.
C’est dans l’amphithéâtre de l’Institut d’administration des entreprises, à deux pas du port de La Rochelle, que s’est tenue la dernière réunion régionale de Cap’Com. Accueillis par Caroline Grand, directrice de la communication de La Rochelle Université et membre du Comité de pilotage de Cap’Com, les participants ont d’abord pris connaissance des résultats de la 8e édition du Baromètre de la communication locale, présentés par Yves Charmont, délégué général du réseau.
Une charge qui déborde, un sens qui s’efface
Mais c’est surtout le débat qui a suivi qui a donné la pleine mesure de la rencontre : un véritable tour d’horizon des préoccupations, des attentes, mais aussi des inspirations partagées par les professionnels présents.
On a tous les mêmes problématiques, les mêmes besoins. Ces temps d’échange, ce sont des respirations nécessaires.
La discussion s’est ouverte sur un constat largement partagé : la surcharge de travail, provoquée par l’augmentation des compétences, des canaux, des demandes, parfois contradictoires. « On en fait partout, tout le temps. Résultat : on saupoudre, et on perd en qualité », déplorait un participant. La métaphore du « trop-plein » revient à plusieurs reprises. À l’échelle des intercommunalités, notamment, la mutualisation des services a conduit à un report massif des besoins de communication vers les directions de la com, sans moyens supplémentaires. Cette surcharge s'accompagne d'une perte de sens dans les messages : « On traite les crottes de chien au même niveau que les grands projets d’aménagement du territoire. » Un éparpillement thématique qui appelle une réflexion stratégique sur la hiérarchisation de l’information et la mise en récit du territoire.
Vers une communication plus structurée, plus collective
Face à cette complexité croissante, les participants appellent à une approche plus collective, plus mutualisée. Plusieurs voix ont salué le rôle de Cap’Com comme facilitateur : « Les infographies produites par le réseau m’ont permis d’acculturer mes élus, de leur faire comprendre notre rôle. » D’autres ont insisté sur l’intérêt des listes de diffusion, véritables plateformes de solidarité professionnelle.
Ce qu’on fait là, c’est capital. On a besoin de s’appuyer les uns sur les autres, et de partager les outils pour ne pas tout réinventer seuls.
Le thème de la transition écologique a suscité des échanges nourris. Si certains soulignent l’essoufflement du discours politique national sur les ZFE (zones à faibles émissions) ou la ZAN (zéro artificialisation nette), tous confirment que les communicants, eux, continuent à porter les sujets de transition. Et ce, souvent dans des conditions difficiles : « On demande aux habitants de trier plus, on collecte moins souvent, et on doit faire passer ça comme une avancée. »
Transitions, consentement et récits complexes
La communication comportementale, qui vise à faire évoluer les usages sans être moralisateur, est de plus en plus mobilisée. Mais les difficultés demeurent : comment expliquer des mécanismes financiers complexes (hausse de 30 % du coût des déchets, baisse des dotations) à l’écrit, sans perdre l’habitant ? Comment parler d’impôt ou de consentement à l’effort collectif dans un contexte budgétaire tendu ?
Parmi les sujets prospectifs évoqués, l’intelligence artificielle a suscité à la fois intérêt et réserve. Si tous reconnaissent l’utilité des outils IA pour certaines tâches (rédaction, veille, synthèse), plusieurs participants insistent sur la nécessité d’une appropriation lente et consciente, notamment en raison des enjeux éthiques et des risques de déshumanisation.
Un réseau en mouvement, lucide et solidaire
À La Rochelle, les participants ont fait preuve d’une grande lucidité sur leurs conditions de travail et les défis à venir, mais aussi d’un réel appétit pour le collectif. Les échanges ont montré que la communication publique, loin d’être une simple fonction support, est aujourd’hui au cœur des politiques de transition, de lien aux usagers et de transformation des services. Et justement, rendez-vous est pris à Angers en novembre pour continuer à travailler ces thèmes autour de la notion de récit.
(NDLR : article utilisant une assistance à la transcription réalisée avec l'IA.)