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Dans la hotte du Père Noël

Publié le : 16 décembre 2020 à 07:07
Dernière mise à jour : 17 décembre 2020 à 12:47
Par Alain Doudiès

Glanés ici et là, une grosse botte de houx – ça pique ! – et un beau bouquet de roses de Noël, à mettre au pied du sapin pour nous permettre d’aborder, malgré tout avec quelque optimisme, une année d’incertitudes et d’inquiétudes.

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Par Alain Doudiès, consultant en communication publique, ancien journaliste, membre du Comité de pilotage de Cap’Com.

Les jeunes Français ont plutôt la pêche

74 % d’entre eux sont confiants dans leur propre avenir. 73 % considèrent que la vie qu’ils mènent correspond à leurs attentes. Sans atteindre des sommets, leur confiance dans les responsables politiques (39 %) augmente très nettement (+ 15 points) et atteint un niveau sans précédent depuis 2015. Baromètre « Jeunesse & confiance » OpinionWay pour Total Fondation et VersLeHaut, « premier think tank dédié aux jeunes et à l’éducation » (novembre 2020). Mais ils ne sont pas attirés par la fonction publique. Le nombre de candidats aux concours de la fonction publique d’État a chuté de 650 000 en 1997 à 228 000 en 2018, pour un nombre de postes, globalement stable, de 40 000. Phénomène persistant en 2021 ? Le Monde (12/11/2020).

Les maires croient à la démocratie participative… jusqu’à un certain point

Pour 54 % des maires, « avant une prise de décision importante, les arguments pour ou contre devraient être discutés publiquement ». Ils sont 60 % à penser que « les citoyens devraient pouvoir mieux faire connaître leurs vues avant que les décisions importantes soient prises par les élus » et 62 % pour lesquels « les citoyens devraient davantage participer à la conception des grandes décisions locales ». Limites de cette ouverture : 81 % des maires considèrent que « le rôle du maire est de savoir trancher et de ne pas enfermer la décision dans de trop longues discussions ». Enquête Sciences-Po (CEVIPOF) – AMF (octobre-novembre 2020).

Les communes et les départements sont en mauvaise santé financière, les régions mieux loties

Les pertes de recettes communales et intercommunales font craindre une nouvelle chute des investissements après celle enregistrée entre 2014 et 2019, en recul de 10 % par rapport à celle de la période 2008-2013. Globalement favorable en 2019, la situation financière des départements s’est nettement dégradée en 2020, en raison de la crise sanitaire et de son impact sur les dépenses de fonctionnement. De leur côté, les fondamentaux des régions sont solides, à l’orée d’un nouveau mandat. Le Monde (15/12/20), Zepros Territorial (30/11/20).

« Bonnes nouvelles des collectivités locales »

Luc Chaperon, DGS du conseil départemental du Loiret, l’affirme ainsi, haut et fort. Comme le signataire de cet article, il invite « à déguster le verre à moitié plein et à se réjouir des transformations et des bienfaits en cours ». Il en pointe trois.
« L’engagement sur le terrain » : « La rapidité et la polyvalence dans l’exécution [de nos collectivités] aura marqué même les élites les plus jacobines. »
« La qualité du dialogue social » : « Les relations employeurs-représentants du personnel ont souvent montré que le bon sens et la reconnaissance l’emportaient sur les postures et conservatisme. Cette capacité d’écoute et d’intelligence collective doit guider les futurs débats dans les divers agendas sociaux. »
« La primauté du lien » : « L’année a intensifié la question relationnelle avec de grandes disparités, entre un sentiment de nettes dégradations pour les uns et d’un recentrage salvateur et enthousiaste pour les autres. […] La place que nous donnerons à l’appréciation de la fragilité et de la force de nos liens sera fondatrice de nos performances internes et de la pertinence des politiques publiques. » La Gazette.fr (11/12/20).

La solidité de la commune et celle du département

Propos stimulants de deux chercheurs. Laurent Chalard, docteur en géographie à l’université Paris-4 Sorbonne, plaide pour « un redécoupage des départements français », qualifiés de « phénix des territoires », et constate : « Le département reste la brique de base des services de l’État. » Un autre géographe, Georges Roques, conclut de son analyse des conséquences de l’épidémie : « La commune est le territoire opérationnel de la République » et « Les maires sont les nouveaux arpenteurs des territoires ». La Gazette.fr (03/11/20 et 28/05/20).

Des journalistes migrent vers la communication

L’observateur de référence du monde de l’information, le sociologue Jean-Marie Charon, constate le nombre croissant de journalistes qui quittent la profession. À partir de cinquante entretiens, il identifie là où ils aboutissent : reprise des études, enseignement, notamment dans les écoles de journalisme, professions artistiques, marketing ou études, consultance et… communication, dans des secteurs divers (collectivités locales, agences, entreprises) et des fonctions variées (rédacteur web, responsable éditorial, relations presse et autres).

Les Français répugnent à payer pour s’informer…

15 % des Français seraient prêts à payer pour une information fiable, contre 27 % dans le reste du monde. Les Français figurent parmi ceux qui lisent le moins la presse écrite papier tous les jours : 28 % avouent ne jamais ouvrir un quotidien et 8 % seulement y sont fidèles chaque jour (14 % dans le reste du monde). Étude Ipsos Global Advisor (mai-juin 2020) présentée dans 24 heures by Stratégies (27/10/20).

… tandis que les effets positifs de la communication locale perçus par les Français continuent de progresser

Ne nous privons pas de rappeler les encourageants résultats de l’édition 2020 du Baromètre Epiceum & Harris Interactive de la communication locale… portée par les collectivités locales. « Elle contribue à l’animation de la démocratie locale » (56 % en 2013, 68 % en 2020). « Elle me donne une image positive du territoire » (hausse de 65 % à 71 %). « Elle me permet de comprendre les décisions politiques locales » (46 % à 63 %). « Elle me donne une image positive des élus » (45 % à 62 %).

Adieu 2020. Vive 2021 !