Grand Prix Cap’Com 2025 : les communicants réaffirment le sens et les valeurs du service public
Chaque année, les campagnes de communication publique et territoriale présentées au Grand Prix Cap’Com reflètent les tendances actuelles du métier. Dans un contexte économique et politique tendu, comment les communicants portent-ils l’action publique locale ? Explorons les préoccupations et pratiques du moment au travers de quelques tendances décelées à l’occasion de ce concours 2025.
Alors que la communication publique est entrée en période préélectorale et que de fortes contraintes budgétaires pèsent sur les collectivités territoriales, les campagnes présentées à l’occasion du Grand Prix Cap’Com 2025 adoptent une posture résolue : celle de souligner à quoi servent les services publics en réaffirmant leur utilité, leur sens et leurs valeurs fondamentales. Avec beaucoup de pédagogie, les communicants publics valorisent la diversité, l’inclusion, l’accessibilité, la transparence financière ou encore l’engagement des agents comme moteur de l’action. Ce faisant, ils prouvent que les services publics sont tout sauf accessoires : ils constituent la trame du vivre-ensemble. Ainsi, et au-delà de la seule dimension d’information, ces dispositifs contribuent à reconstruire le récit du service public pour que les collectivités locales ne soient pas simplement perçues comme un acteur administratif, mais comme un acteur de proximité qui favorise le lien au quotidien.
Le Grand Prix Cap’Com : un observatoire au service du réseau
Chaque année, le Grand Prix Cap’Com récompense les campagnes de communication des collectivités locales et organismes publics. Au-delà de la reconnaissance de la qualité du travail des communicants publics, le Grand Prix est un véritable observatoire des tendances du métier. Pour cette édition 2025 du concours, 183 campagnes étaient candidates. 27 d’entre elles ont été nommées par un premier jury et représentent les meilleurs dispositifs de communication de l’année. Ces campagnes nommées sont en lice pour obtenir un prix de catégorie ou bien le Grand Prix Cap’Com 2025. Le palmarès final sera dévoilé le jeudi 20 novembre après-midi, en clôture du Forum Cap’Com d’Angers.
Réaffirmer les valeurs fondatrices du service public
La pédagogie du quotidien comme fil conducteur
Avec le quart des campagnes candidates présentées dans la catégorie « Communication institutionnelle », on aurait pu s’attendre à une profusion de bilans de mandats. Mais ce n’est pas ce que l’on observe. Au contraire, une forme de mutation s’opère. Les dispositifs de communication ne se contentent pas de détailler les actions, ils interrogent leurs finalités. L’enjeu n’est pas de montrer ce que la collectivité a fait. Mais bel et bien d’expliquer à quoi elle sert – très concrètement – dans la vie des habitants. Avec une attention portée sur les compétences des collectivités et les services qu’elles développent pour assurer la qualité de vie. L’objectif est ici de rendre tangibles les missions d’intérêt général pour qu’elles soient vécues, utilisées et comprises par toutes et tous.
Des campagnes qui portent haut les valeurs d’égalité, de diversité et d’inclusion
Aussi, et derrière de nombreuses campagnes, se lit une conviction : celle que les services publics – dont la communication – portent des valeurs républicaines telles que l’égalité, la diversité, l’inclusion ou encore l’accessibilité des services. Ces valeurs ne sont pas affichées comme des slogans, mais comme les principes mêmes de l’action publique. Que ce soit en interne ou en externe, dans les messages comme dans les outils, l’enjeu est d’œuvrer pour l’égalité d’accès aux services publics.
La transparence financière : nouvel enjeu de confiance
Alors que l’année a été marquée par l’annonce de lourdes restrictions budgétaires, la transparence est de mise et la valeur financière des services est également explicitée. Dans un souci de responsabilité de gestion, les communicants publics expliquent le coût et rappellent même parfois le principe de solidarité qui soutient le modèle de financement des services publics. Inédites, certaines campagnes n’hésitent pas à donner des chiffres dans un objectif de pédagogie et de compréhension.
Derrière les services, des femmes et des hommes engagés
Dans la continuité de tendances déjà observées, et dans le cadre de fortes tensions sur le recrutement, de nombreuses campagnes visent à l’attractivité des métiers. Une occasion pour renouveler les messages d’une fonction publique engagée au service de l’intérêt général, facilitatrice du vivre-ensemble et du quotidien de chaque citoyen. Ces actions de valorisation font la lumière sur les compétences et l’engagement des agents, positionnant le fonctionnaire territorial comme une figure d’attachement.
Des compétences mobilisées au service d’une communication efficace et responsable
Du point de vue métier, les savoir-faire et les compétences des professionnels de la communication sont mis au service de l’efficacité. Dans un écosystème informationnel saturé, les communicants publics cherchent à restaurer la qualité du lien tout en s’inscrivant dans une exigence d’accessibilité. C’est le cas notamment des communicants numériques, et plus particulièrement des community managers, qui – bien conscients de leur dépendance aux grandes plateformes – tirent le meilleur parti des réseaux sociaux. Avec rigueur, ils analysent sans cesse les évolutions des algorithmes, les audiences des réseaux ainsi que leurs grandes tendances et les pratiques des usagers en ligne. Ce faisant, ils visent à ne pas subir les algorithmes, mais à les maîtriser pour les utiliser à bon escient. Ainsi, les fils d’actualité sont « hackés » pour délivrer des messages d’utilité publique. L’intelligence artificielle quant à elle est par exemple utilisée avec parcimonie pour émerger ou bien pour révéler le patrimoine local. Ces efforts s’inscrivent dans un esprit de responsabilité au profit de l’efficacité et des messages.
Des territoires qui se racontent par la voix de celles et ceux qui les composent
L’affirmation d’identités locales plurielles et inclusives
Pour donner à chaque citoyen sa place au sein de la vie locale, renforcer le pouvoir d’agir et affirmer les identités territoriales, la diversité – sociale, générationnelle et culturelle – est assumée comme fil narratif. Des habitants aux parcours multiples prennent la parole, participent aux actions et prêtent leur voix, dessinant ensemble un visage collectif et authentique.
Le retour créatif de la démocratie participative
Plusieurs années après la mise en place de nombreux budgets participatifs locaux, on observe également un retour des démarches de démocratie participative. Cet élan nouveau vers la créativité citoyenne et participative se traduit par le jeu, les arts ou bien la culture pour faciliter le dialogue et l’implication des habitants dans les actions locales. Une démocratie locale incarnée et plus ludique semble se dessiner, avec de nouvelles formes de participation qui ne sont plus abordées comme un devoir mais comme une expérience.
La santé publique : la grande tendance 2025
Les grandes thématiques de santé placées au cœur des débats
Dans cette édition du concours, la tendance se confirme largement : la santé publique devient une thématique centrale et le terrain de nombreuses préoccupations. Les collectivités s’en emparent dans une posture préventive : sur des sujets tels que la lutte contre la consommation d’alcool par exemple, les dispositifs de communication s’appliquent à faire évoluer les comportements. En outre, des stratégies très fines sont déployées pour contrer les réticences ou la désinformation qui frappent ces sujets de santé publique, et notamment concernant la vaccination.
Vers une approche globale et citoyenne de la santé
Dans cette logique, la notion de santé s’étend. Elle ne se limite plus aux seuls soins ou à la dimension purement médicale. Les campagnes illustrent plus largement une conception holistique – une santé globale (collective) – qui intègre le bien-être mental, l’environnement ainsi que les conditions de vie (alimentation, mobilité, logement, etc.). Fin de vie, perturbateurs endocriniens ou encore lutte contre l’entrée dans le trafic de stupéfiants : les communicants s’emparent de ces thématiques peu traitées jusqu'alors pour positionner certains enjeux au cœur du débat public ou bien pour accompagner l’évolution des mentalités et des comportements.
Dans un contexte de rigueur et de tensions, la communication publique réaffirme cette année son engagement pour le sens et pour le collectif. Ainsi, les campagnes présentées au concours mettent l’accent sur leur rôle en tant qu’outil de médiation démocratique. Elles donnent à voir, à comprendre et à partager ce qui fonde encore le pacte social et républicain au quotidien.