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Ode à ma stagiaire

Publié le : 7 juillet 2022 à 07:07
Dernière mise à jour : 7 juillet 2022 à 12:42
Par Pauline Moussalli

C’est la première fois que j’accueille une stagiaire, rien qu’à moi : désirée, espérée, attendue comme la chouquette avec le café. Il est vrai qu’au début, j’avais demandé une création de poste, mais j’ai bien compris que ce serait chouquette ou rien. Prête à passer des heures à analyser les CV et lettres de candidatures, j’ai peaufiné mon offre de stage pour la rendre irrésistible et commencé à lister les projets et missions à confier à l’heureux·se élu·e.

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Par Pauline Moussalli, responsable de la communication interne de la ville de Mulhouse et de Mulhouse Alsace Agglomération.

Finalement je n’y ai pas passé des heures, sur les CV. J’ai pu les compter sur les doigts de la main, en les mettant de côté presque aussitôt tellement j’étais interloquée. Passons sur les étudiants en informatique, en langues étrangères, qui manifestement n’avaient pas lu l’annonce, comme ceux qui seraient très heureux de rejoindre « ma multinationale ». Restaient sur le haut de la pile les quelques profils adaptés, étudiants en communication ou marketing, tous mus par le même projet de vie… devenir community manager. Je veux dire, VRAIMENT tous. Logique, puisque les intitulés des diplômes préparés incluent quasiment toujours le mot « digital ». Mais quand même, cela restreint le champ des possibles, non ?

Toujours est-il que j’ai retenu la seule candidate ayant fait l’effort de montrer qu’elle avait compris que je proposais un stage de communication interne, dans une collectivité (et a priori consciente que ça n’était pas un obstacle à sa future carrière de community manager). Entretien en visio, joie d’avoir trouvé celle que je cherchais, signature de convention. Trois semaines plus tard, j’ouvrais mon bureau à la jeunesse.

Fierté et angoisse

Quel bonheur (1). De l’intérêt, de l’investissement, une curiosité, une envie de bien faire. Moi qui craignais l’aspect chronophage du tutorat, je n’ai pu que constater sa rapidité d’adaptation, sa vitesse de compréhension, la fraîcheur de ses propositions. La com interne, elle n’en avait quasiment jamais entendu parler à l’école. Dans mes souvenirs, on n’en faisait déjà pas grand cas à l’époque, cette branche assez assommante de la com, vivotant dans l’ombre des flamboyantes campagnes de (e-)marketing. Je suis assez fière car la com interne a marqué des points, en lui faisant préparer puis vivre des moments forts de rencontres collectives, et une panoplie assez large d’outils à créer et à diffuser, même sans aucun réseau social à l’horizon.

On ne va pas se mentir, son départ m’angoisse. L’allègement de ma charge de travail est nette, ses idées précieuses, sa présence agréable. Heureusement, j’ai la chance de pouvoir recruter sur un poste en alternance à la rentrée… J’ai donc peaufiné mon offre d’emploi et j’ai vraiment hâte de passer des heures à analyser des CV !

Community managers en herbe du monde entier, venez postuler !

(1) Même si le choc des générations a bien eu lieu au moment où elle n’a pas compris à quoi je faisais allusion en disant « Je ne suis pas Rothschild »…