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Pages de com : « Les faits sans le faux » par l'OCDE

Publié le : 21 mars 2024 à 07:18
Dernière mise à jour : 5 avril 2024 à 14:31
Par Yves Charmont

Ce rapport a été construit sous forme de synthèse des travaux menés dans les directions de l'OCDE et au sein des pays membres. Il tient compte des éclairages issus de la conférence organisée à Paris en novembre 2023, sur le thème « Lutter contre la désinformation : renforcer la démocratie grâce à l'intégrité de l'information », à laquelle participaient des journalistes et des ONG (dont Cap'Com). Cette approche pragmatique, qui fourmille d'exemples, débouche sur des recommandations qui peuvent s'appliquer à toutes les échelles.

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Cela est un lieu commun désormais, pour ceux qui ont pris le temps de s'intéresser aux dégâts de la désinformation pour la vie dans nos sociétés démocratiques : nos espaces de débat ouvert et nos principes de fonctionnement fondés sur la liberté d'opinion et d'expression sont des cibles pour ceux qui souhaitent manipuler l'opinion, la déstabiliser, la polariser et la mener à la confusion. Ce n'est pas nouveau, mais cela devient critique du fait de la puissance des outils numériques. On retrouve là l'argumentation de départ de l'ouvrage de Klimentini Diakomanoli, Fake news : que fait l'Europe ?, à paraître bientôt chez L'Harmattan avec le soutien de Cap'Com.

Dans ce rapport de la Direction de la gouvernance publique de l’OCDE (GOV), les éléments convergent également – dans sa longue introduction – vers la protection des sources de savoir, mais aussi leur meilleure accessibilité. Ce sont à la fois des sujets d'inquiétude et des éléments positifs pour la participation citoyenne. « Il existe une prise de conscience croissante du rôle constructif, mais non intrusif, que peuvent jouer les pouvoirs publics pour renforcer l’intégrité de l’information, ainsi que pour atténuer la menace réelle que représente la désinformation. » Chaque échelon de l'administration publique est concerné. Dans les territoires, mais aussi à l'échelle internationale, comme on l'a vu avec la signature de la Déclaration mondiale sur l'intégrité de l'information en ligne à l'initiative des gouvernements du Canada et des Pays-Bas en septembre 2023, qui, entre autres recommandations, pointe la nécessité de développer des indicateurs efficaces de la fiabilité des sources d'information en travaillant avec les organisations de la société civile et les universités.

Un rôle constructif

Si on peut encore trouver dans la presse politique et professionnelle des articles se limitant à des constats et qui font l'inventaire des menaces (comme sur les questions de climat), certains experts et organismes ont déjà fait consensus et se projettent dans l'action : « Les systèmes d’autorégulation ou de corégulation reposant sur la base du volontariat ont une efficacité limitée dans la mesure où ils permettent à certains acteurs de s’affranchir d’obligations, d’où l’importance de l’implication des pouvoirs publics dans la conception, le contrôle et l’actualisation de réponses réglementaires, en tant que de besoin », peut-on lire dans ce rapport. Cela résume les analyses faites dans les chapitres précédents, notamment sur les questions d'autorégulation et la présentation des usages qui en est faite dans différents États. Là, l'OCDE joue son rôle et propose des pistes d'action, pour chacun des trois axes identifiés.

  1. Mettre en œuvre des politiques pour renforcer la transparence, la responsabilité et la pluralité des sources d’information.
  2. Favoriser la résilience de la société face à la désinformation.
  3. Renforcer les mesures de gouvernance et les institutions publiques pour assurer l’intégrité de l’espace informationnel.

Dans les listes très détaillées qui sont alors proposées, de nombreux points peuvent faire sens pour des gouvernances locales et des communicants publics, comme la réfutation par anticipation, le soutien à l’existence d’un espace diversifié, pluraliste et indépendant pour les médias traditionnels, l'éducation aux médias (sujet du prochain séminaire international co-organisé par Cap'Com et le Club de Venise – le 23 mai à Strasbourg) et, bien sûr, cette recommandation que nous apprécions particulièrement : « renforcer les capacités de la fonction de communication publique » !

Cette publication a été produite par la Direction de la gouvernance publique de l’OCDE (GOV), sous la supervision d’Elsa Pilichowski, sa directrice. Elle a été préparée par la Division de la lutte contre la corruption et de l’intégrité dans l’administration de GOV, sous la direction de Julio Bacio Terracino, chef de division.

Les faits sans le faux. Lutter contre la désinformation, renforcer l’intégrité de l’information
Craig Matasick, Nuria Villanova et Liudas Zdanavicius, avec des contributions de Charles Baubion
Éditions OCDE, Paris
Également disponible en version anglaise
4 mars 2024
163 pages

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