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Recherche chargé.e de com numérique, désespérément

Publié le : 17 février 2022 à 06:32
Dernière mise à jour : 15 février 2022 à 17:17
Par Marc Cervennansky

De plus en plus de secteurs ont du mal à recruter. Un phénomène amplifié par la crise sanitaire et l’évolution des priorités dans l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Le secteur de la communication publique serait également touché. Vraiment ?

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Par Marc Cervennansky.
@cervennansky

Vous allez bien ? Vous aussi vous tentez de rester positif, tout en espérant demeurer négatif ? Parce que celles qui ont du mal à le rester, positives, au sens joyeux du terme, ce sont les deux directrices de la communication avec qui j’ai échangé il y a quelques jours.

La première officie dans une ville provinciale de 20 000 habitants à l’est de Paris. Elle me confiait sa plus grande difficulté à recruter un.e chargé.e de com numérique. Alors que je m'en étonne, elle me décrit ses entretiens avec quelques jeunes candidats, surtout préoccupés par le nombre de jours de congé, les horaires de travail et les RTT plutôt que par les enjeux de communication de la collectivité ou leur capacité à maîtriser des outils numériques.

Quelques jours plus tard, je reçois un SOS d'une autre dircom d'une agglomération de taille équivalente, au sud-est de Bordeaux. Même constat : elle a le plus grand mal à dénicher des candidatures un tant soit peu intéressantes.

Plusieurs hypothèses se dessinent face à ces difficultés de recrutement : des fiches de poste improbables comme on en connaît en communication publique : des moutons à cinq pattes – plus une paire d’ailes si possible. Ou bien s’agit-il ici de territoires ruraux ou semi-ruraux qui sont peu attractifs pour des juniors et pas assez rémunérateurs pour les seniors avec expérience ?

Puis je suis tombé sur cet article du Monde : «Le rapport des jeunes au travail, une révolution silencieuse ». Il en ressort que la crise de la covid-19 entraîne depuis quelque temps une discrète mais profonde mutation dans le rapport au travail, notamment chez les 18-34 ans.

« Les priorités chez les jeunes se sont inversées, avec la vie personnelle qui passe désormais avant le travail »

Dans l'article, des témoignages rejoignent les propos tenus par mes acolytes communicantes sur les attentes des jeunes adultes, davantage en quête de qualité de vie que de carrière professionnelle. Et un DRH de confirmer : « Les entreprises ont le sentiment que les priorités chez les jeunes se sont inversées, avec la vie personnelle qui passe désormais avant le travail. »

Certains secteurs sont en tension particulière : la grande distribution, où plus personne ne veut travailler 70 heures par semaine, samedi et dimanche compris, la restauration, le bâtiment… qui depuis un moment recrutent à l’étranger une main-d'œuvre peu exigeante sur les conditions de travail et les niveaux de rémunération.

Mais là, je m’insurge : Eh oh ! Toi, le jeune ! Réveille-toi. Je comprends ta quête de sens et tes réticences à postuler pour devenir chef de rayon chez Super U. Mais ce n’est pas vraiment le même job que chargé de communication numérique dans le secteur public.

Parce que vois-tu, gamin, je l’ai vu naître, ce métier, à la fin des années 1990. J’ai modestement participé à son évolution, vécu l’apparition du web, des applications mobiles, des réseaux sociaux... Et c’est passionnant, et ça évolue tout le temps, et ça fait appel à notre créativité, notre curiosité, notre appréhension des évolutions des modes de communication, aux manières dont nous transmettons les valeurs du service public.

Alors tes jours de RTT, oui, c’est important, mais ouvre donc tes chakras et viens rejoindre le monde merveilleux de la communication publique.

Illustration : photo de Magnet-Me pour Unsplash.

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