« C’est en étudiant l'archéozoologie que j’ai découvert la communication »
Dix-neuvième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable communication de la communauté de communes Les Vals du Dauphiné.
Dimanche 8 juin, 19 h 10, en week-end quelque part en Savoie
Cher carnet,
Il y a presque trois ans, alors que je cherchais une nouvelle personne pour rejoindre mon service, je te confiais ma surprise au sujet des candidatures qui ne correspondaient pas toutes au profil diffusé dans l’offre d’emploi à pourvoir. Cette année, je recrute à nouveau, et les choses ont évolué. En effet, j’ai trouvé moins de candidats qui n'avaient rien à faire là ; les prétendants semblent :
1. avoir lu l'annonce,
2. avoir su mieux se mettre en valeur par rapport aux attendus.
Un jour, une directrice générale des services m'a dit que chaque recrutement était un pari. Dans ces situations, j'essaie pour ma part de limiter l'influence du hasard, et c’est donc avec attention que j’ai lu chacune de ces nouvelles lettres de motivation dans le but de trouver la perle rare. Je l’avoue, j’ai souri en parcourant certaines d’entre elles, notamment celle d’un candidat qui expliquait que « c'est lors de [son] parcours universitaire en archéozoologie [qu’il a] découvert les multiples facettes de la communication ». À vrai dire, j’ai ressenti une pointe de jalousie envers cette personne aux multiples centres d’intérêt : de mon côté, étudier la communication pendant plusieurs années à la fac ne m’a pas permis de découvrir comment interpréter les modes de vie de nos ancêtres en analysant des restes d’animaux. Mais après tout, pourquoi pas ?
Car, cher carnet, tu me connais tellement : sous mon costume de manager, mon empathie et ma sensibilité guident toujours mes choix. Au-delà des compétences recherchées (qui sont bien souvent équivalentes au stade de l'entretien avec le jury), la personne qui va collaborer à mes côtés viendra s'intégrer à un collectif déjà existant, avec son tempérament, sa personnalité et sa manière d'être. Comme dans un puzzle, il faut que les connexions entre les pièces se fassent pour que l'ensemble soit harmonieux. Alors je les ai lues et relues, ces dizaines de lettres de motivation, parfois ressemblantes, mais toujours étonnantes. Et j’ai tranché : après-demain, un nouveau collaborateur atypique arrive pour rejoindre mon équipe, et apportera ses particularités en plus de ses savoir-faire à notre petit service com, toujours plus complémentaire. Vivement mardi !
