Prix de la presse territoriale 2025 : un palmarès inspirant et composite

Rédacteur en chef de La Revue des médias de l'Ina, c'est cette année François Quinton qui a enfilé le costume du président de jury de cette 27^e édition. « J'étais curieux de voir comment cette presse territoriale répondait à un certain nombre d’enjeux – de proximité, de confiance, économiques, de lien avec le territoire – qui se posent aux médias », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de remise des prix en direct du siège de Cap'Com à Lyon, le vendredi 13 juin dernier.

Richesse et variété de propositions éditoriales

« Ma surprise a été double : la richesse et la variété des propositions éditoriales que nous avons examinées, ainsi que la qualité des réalisations m'ont vraiment surpris. » Et cette diversité n'a pas rendu plus simples les choix effectués par le grand jury.

Le choix a parfois été cornélien, mais cela prouve, une fois encore, le professionnalisme et l'application dont font preuve les acteurs de la compublique. François Quinton nous rappelle d'ailleurs très bien que « la presse territoriale a un rôle à jouer pour incarner un territoire et développer un sentiment d’appartenance : à travers l’information de proximité et la mise en lumière des habitants et des liens qui les unissent ».

S'adapter face aux problèmes de distribution

Plurimédia et pluriformat

À l'instar du lauréat caennais, la stratégie plurimédia des collectivités candidates est toujours bien présente. Cette hybridation maintenant commune, reflet d'une réalité où la présence en ligne est indispensable pour répondre aux nouveaux modes de consommation de l'information, n'est cependant plus la seule évolution sociétale qui imprègne la presse territoriale. Les habituels renvois digitaux via des QR codes à des articles enrichis ou des versions audio/vidéo sont désormais accompagnés d'une diversification dans le traitement de l’information : les sujets traités et leur forme se veulent variés, pour correspondre aux différentes habitudes de lecture du public : brèves, informations chaudes, interviews, infographies, articles approfondis, dossiers... les formats s'entremêlent afin que tout le monde y trouve son compte. Une information « à la carte », pour attirer le maximum de lecteurs possible et susciter de nouvelles habitudes de consommation de l'information !

Réfléchir à de nouvelles façons d'acheminer les publications jusqu'aux lecteurs, bousculer les stratégies éditoriales établies, s'ouvrir à un public plus large (en incluant des dossiers pour les enfants, des podcasts, du Falc, des vidéos...). Tant de cordes à l'arc des professionnels impliqués et soucieux du détail, de l'inclusion et de la proximité. Ces différents points ont d'ailleurs marqué François Quinton, qui s'est adressé aux communicants publics en leur rappelant à quel point il est important de « garder ce souci de l’accessibilité à tous les publics, car c’est une caractéristique assez forte dans les publications qu'[il a] pu parcourir ».

Cet échange avec les lauréats a permis d'en savoir plus sur leur méthodologie de travail, sur la construction de leur magazine et l'adaptabilité de leur maquette au fil des numéros. Ils ont notamment abordé les « couloirs » d’information sur lesquels le Caen mag s’appuie. Ces couloirs leur permettent en effet d'avoir un sur-rubriquage par cahiers supérieurs (« Ma ville fait l’actu », « Dans mon quartier », pages « Mag »…), ce qui offre à l'équipe de rédaction « une grande souplesse dans la forme et dans un rubriquage fluide, mouvant, que nous pouvons adapter aux enjeux d’actualité et aux priorités de la ville. La maquette a volontairement été conçue pour permettre ces ajustements sans perdre le lecteur ». En voilà une solution réussie pour laisser de la place à l'actu !