Quand on me parle du monde d’après, j’ai beau avoir envie de rêver, j’ai du mal à ne pas voir l’arnaque sémantique. Soyons clairs : n’imaginez pas que je ne rêve pas d’un monde meilleur, plus inclusif, plus solidaire, plus juste… Et ne croyez pas que je n’apprécie pas à leur juste valeur les initiatives et mobilisations citoyennes qui nous donnent des raisons d’espérer. Mais bon, naïvement, je me demande pourquoi ce monde-là on ne l’a pas fait avant. Vous vous souvenez ? Quand les soignants appelaient au secours depuis des mois voire des années en vain. Quand les éboueurs et les caissières étaient des invisibles sous-payés. Quand les livreurs à vélo (ou camion) étaient les nouveaux damnés de la terre. Quand les personnels des EHPAD dénonçaient la déshumanisation de leur métier…